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SYNOPSIS : 1966, pendant la guerre du Vietnam. Eriksson, une jeune recrue, est sauvé de la mort par son commandant, le charismatique sergent Meserve. Quelques jours plus tard, le radio de l’escouade est abattu dans un village allié. En représailles, Meserve décide d’enlever une jeune villageoise.
Outrages est basé sur une histoire vraie d’atrocités, un incident réel survenu pendant la guerre du Vietnam, rapporté par Daniel Lang dans un article de 1969 dans le New Yorker. Le film commence avec l’arrivée du soldat Eriksson (Michael J. Fox), un jeune homme idéaliste qui s’engage au Vietnam et qui est affecté dans une unité composée de vétérans : Clark (Don Harvey), Hatcher (John C. Reilly) Diaz (John Leguizamo). Ils combattent depuis des mois avec le sergent Meserve (Sean Penn), à leur tête, lui qui est à moins d’un mois de son retour. Ce dernier est capable d’héroïsme et possède des qualités de leader, mais il a perdu, ou n’a jamais possédé, les valeurs morales fondamentales. Lorsque son meilleur ami est tué par un sniper dans un village apparemment paisible, il craque, las de la guerre. Une nuit précédant une patrouille de reconnaissance de longue distance, le sergent Meserve est empêché par la police militaire de se rendre dans un village voisin où il prévoit de rendre visite à une prostituée. Furieux, il implique ses hommes dans un plan visant à pénétrer secrètement dans un village et à kidnapper une jeune femme Tran Thi Oanh (Thuy Thu Le) qui sera emmenée avec elle pour satisfaire les besoins sexuels des cinq hommes. Eriksson s’oppose à ce viol et encore plus au meurtre qui va suivre mais il est le témoin impuissant de ces actes atroces. Refusant de participer à l’horreur et tentant d’intervenir, il va se heurter au silence, à la peur et à la complicité de ses camarades. De retour à la base, malgré les pressions et les menaces, il décide de dénoncer ses supérieurs et de faire éclater la vérité.

Qu’on se le dise tout de suite, le principal défaut du film se situe dans l’avant et l’après de l’intrigue principale, quand on découvre le personnage de Michael J. Fox dans un train se remémorant les événements, ainsi qu’une conclusion où l’on découvre un dialogue qu’il entretient avec une femme ressemblant fortement à la victime (forcément puisqu’elle est interprétée par la même actrice), cela semble forcé et artificiel. On ne comprend pas l’intérêt de cette scène qui vient chercher à concocter une fin optimiste après avoir évoqué des sujets aussi sensibles, une conclusion vraiment pas à la hauteur et qui méritait d’être beaucoup plus forte.

Dans son étude des films sur la guerre du Vietnam, Viet Thanh Nguyen éviscère avec brio le moralisme suffisant et l’insularité bornée du récit. Outrages ne parle absolument pas des Vietnamiens : « Le film ne traite que de la culpabilité américaine, mise en scène à l’encontre d’une pauvre victime, Tran Thi Oanh ne parle presque pas, et lorsqu’elle le fait, ses paroles ne sont pas traduites. » écrit Nguyen. Et c’est son absence de voix qui, toujours selon Nguyen, « permet aux Américains de parler en son nom. Elle et tous ceux qui lui ressemblent sont transformés en victimes perpétuelles, interchangeables avec leurs traumatismes, visibles aux Américains uniquement lorsqu’ils stimulent leur culpabilité. » On remarque qu’il s’agit d’une approche assez courante pour les films américains sur le Vietnam, on pourrait en dire autant d’Apocalypse Now, Platoon ou encore de Full Metal Jacket.

Brian De Palma est un cinéaste espiègle et ses meilleurs films le font jouer avec les clichés comme un magicien maniant un tour de passe-passe, rendant impossible toute interprétation de l’intrigue, des personnages ou de la réalité, ici c’est bien entendu impossible, du fait d’une histoire vraie, non revisitée. Mais il peut compter sur la qualité d’une musique de fond intrusif et constante ainsi que de la force des interprétations, et notamment de celle de Sean Penn, qui parvient avec rage et puissance à nous montrer son mépris pour la vie de la jeune fille, une performance écrasante et brutale. Face à lui, Michael J. Fox tente de lui tenir tête dans le rôle d’une jeune recrue en faisant preuve de courage et de sang-froid face à ses camarades. Ces deux acteurs (notamment) permettent à Brian De Palma de livrer un film de haute facture, sur une histoire qui n’est pas facile à raconter.

Titre Original: CASUALTIES OF WAR
Réalisé par: Brian De Palma
Casting: Michael J. Fox, Sean Penn, Don Harvey …
Genre: Guerre, Drame
Sortie le : 10 janvier 1990
Distribué par: Columbia Tri Star Films
EXCELLENT
Catégories :Critiques Cinéma, Les années 80








































































































































