SYNOPSIS : Gab et Driss, amis d’enfance brouillés depuis leur départ de l’orphelinat, mènent des vies opposées : l’un est flic à l’IGPN, l’autre fixeur pour des voyous. Lorsque leur premier amour meurt dans un accident suspect, sa fille Leïla, 17 ans, s’empare de l’arme de Gab et se lance sur la piste d’une puissante entreprise prête à tout pour étouffer l’affaire. Forcés de faire équipe, les orphelins vont devoir la stopper avant qu’elle ne commette l’irréparable…

Il y a chez Inoxy Films, depuis quelques années maintenant, la volonté claire de faire bouger les lignes du film d’action français. Entre la trilogie Balle Perdue de Guillaume Pierret, le Aka de Morgan S. Dalibert et cette année Les Orphelins piloté par le cascadeur et coordinateur cascades Olivier Schneider – tous amenés à l’écran par la jeune équipe d’Inoxy – un grand point commun : le comédien Alban Lenoir, figure désormais évidente de l’actioner bleu blanc rouge. Pour ce nouveau tour de piste, Lenoir se retrouve en duo avec l’excellent Dali Benssalah (brillant dans Athéna et Je verrai toujours vos visages) et conduit un très chouette moment de divertissement qui se montre à la hauteur de ses ambitions.

Les Orphelins suit d’abord Leïla (impeccable Sonia Faidi), une adolescente de 17 ans impulsive et en soif de vengeance après qu’un grave accident de voiture ait laissé sa mère Sofia (Naidra Ayadi) à l’hôpital dans un état critique. Ce drame ramène auprès de Sofia ses deux meilleurs amis d’enfance, Gabriel et Driss (Lenoir et Benssalah respectivement), ravivant les souvenirs de leurs jeunes années passées ensemble en orphelinat. Tous deux ont connu des trajectoires opposées – Gabriel travaille à l’IGPN et Driss effectue des contrats criminels – et leurs retrouvailles tendues finissent par les amener à collaborer lorsque Leïla cherchera à se venger qu’elle se mettra à dos la puissante Christina Rovelli – PDG de la plus grande entreprise de sécurité de France et prête à tout pour étouffer toute l’affaire.

En optant pour un scénario concentré sur l’efficacité, une série de codes calibrés pour s’amuser dans l’énergie du buddy movie dans ce qu’il a de plus exaltant, Schneider fait de ses Orphelins un film d’action trempé dans le béton, la castagne et les grosses scènes d’action bien pensées. A la tête de la proposition, assurant la tête d’affiche grâce à leur alchimie jubilatoire, à leurs ping-pongs verbaux réjouissants et leur énergie physique bien marquée, Alban Lenoir et Dali Benssalah font figure d’argument principal, raccrochant les ambitions du classique buddy movie américain pour le conjuguer à la française sans jamais trahir ce qui fait sa force. Les deux comédiens sont redoutables dans cette guéguerre d’égos masculins, sur un scénario certes très convenu mais simplement calibré pour laisser le champ libre à ses personnages principaux et à l’action menée tambour battant. Schneider, habitué par sa carrière aux grandes séquences de bagarre et autres fusillades/courses-poursuites/pétarades en tout genre (il a travaillé sur Taken, Fast & Furious ou encore sur les derniers James Bond), sait y faire avec l’imagerie explosive, et le prouve avec grand soin en emmenant ses personnages dans une suite très divertissante de scènes techniquement impressionnantes, qui donnent presque une certaine frustration à l’arrivée du générique de fin tant on en aurait aimé plus.

En somme, malgré ses apparences un brin simplistes et une certaine économie scénaristique un peu dommageable, Schneider assure ses promesses en signant un actioner bien dosé et maîtrisé par son duo/trio de tête et par ses antagonistes redoutables (Suzanne Clément est excellente en baronne surpuissante et Romain Levi emballe parfaitement le bras droit énervé et increvable). En assurant à nouveau la capacité folle d’Alban Lenoir à tenir la tête d’affiche d’un proto-blockbuster d’action, même sur grand écran, Les Orphelins s’avère être un divertissement honnête et généreux, avec un peu plus de cœur que prévu, fabriqué sur mesure pour ses comédiens et nouveau signe que le film d’action français a de beaux jours devant lui.

Titre Original: LES ORPHELINS

Réalisé par: Olivier Schneider