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LA MEILLEURE SÉRIE QUE VOUS N’AVEZ PEUT-ÊTRE JAMAIS VUE : PARTIE 9 – BOOMTOWN
Aujourd’hui, on remonte le temps jusqu’en 2002 pour vous parler d’une série oubliée… mais qui aurait pu changer le paysage des séries télé. Boomtown, c’est son nom — et c’est sans doute l’une des meilleures séries policière que vous n’avez jamais vue. Créée par Graham Yost, à qui l’on devra plus tard Justified et The Americans, Boomtown s’ouvre comme une enquête classique dans la ville de Los Angeles. Mais pas celle des palmiers et des clichés. C’est une ville éclatée, traversée par les drames quotidiens. Meurtres, tragédies familiales, violences sociales… Chaque épisode dissèque un fait divers en le racontant à travers les regards croisés de plusieurs protagonistes : flics, pompiers, procureurs, victimes, suspects. Chacun a sa vérité. Et chaque vérité éclaire l’histoire sous un angle nouveau.
Cette approche narrative — façon puzzle — n’est pas juste un gimmick. Elle sert une ambition rare à la télévision de l’époque : montrer la complexité morale du réel. Boomtown parle de justice, oui, mais aussi de mémoire, de deuil, de culpabilité, de pouvoir. Il n’y a pas de héros sans faille, pas de salauds sans blessures. Tout est nuancé. Profond. Humain. C’est un kaléidoscope narratif, un puzzle humain, où la vérité n’existe qu’en fragments. Et c’est là tout le génie de Boomtown : montrer comment chaque regard modifie la perception des faits.
Et cette humanité, on la doit aussi à un casting exceptionnel.
Donnie Wahlberg, bluffant en flic marqué par un passé trouble, mélange de dureté et de compassion contenue. Neal McDonough, glaçant et fascinant en procureur implacable, au bord du précipice moral. Mykelti Williamson — oui, Bubba dans Forrest Gump — est bouleversant en flic noir confronté au racisme systémique et à ses propres contradictions. Jason Gedrick toujours impeccable en rookie pas loin de franchir la ligne blanche et Gary Basaraba en officier supérieur menacé de corruption. Et enfin il y a Lana Parrilla, intense, fragile, juste, bien avant de devenir la méchante culte de Once Upon a Time.
Des interprètes d’une intensité rare, servis par une écriture dense, émotive, jamais manichéenne. La série ose explorer les failles de ses personnages, la complexité morale des décisions, et elle le fait avec une élégance narrative qui n’a rien à envier aux séries de prestige contemporaines. Et visuellement c’est vraiment audacieux. Flashbacks, montages parallèles, changements de perspective, travail sur la texture de l’image… Boomtown expérimente sans jamais perdre le téléspectateur. C’est ambitieux, on l’a dit mais c’est aussi toujours maîtrisé.
Malheureusement, cette perle n’a duré qu’une saison et 6 épisodes. Un public trop faible, une chaîne frileuse, et un format sans doute trop en avance sur son temps pour convaincre le public. Boomtown, avant que tout le monde ne s’en empare, faisait la part belle à la narration éclatée avec maestria. Un échec public difficilement compréhensible avec le recul, mais sans doute une série trop exigeante pour un public peu habitué à ce que l’on parle plus à son intellect qu’à satisfaire ses bas instincts. Alors si vous aimez les séries qui respectent votre intelligence, foncez…. car il se pourrait bien que Boomtown soit peut-être la meilleure série que vous n’avez jamais vue…








































































































































