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La meilleure série que vous n’avez peut-être jamais vue… Partie 8 : Un Flic dans la Mafia (Wiseguy)
Si on doit à Stephen J. Cannell quelques unes des séries les plus populaires de la télévision américaine durant près de trois décennies, il en est une qui n’a pas toujours rencontrée l’aura qu’elle aurait méritée, c’est Un flic dans la mafia. 72 épisodes pour 4 saisons d’une puissance sans commune mesure, là où la forme et le fond se rencontrèrent pour donner naissance à un exceptionnel roman noir sur petit écran. Car oui la meilleure série que vous n’avez jamais vue c’est peut-être Un flic dans la mafia…
Si Cannell était le maître incontesté de la série d’action ou d’aventures légères, il aura surpris avec la complicité de Frank Lupo en proposant cette très grande série noire, à la densité dramatique impressionnante, parfois à la lisière de l’opéra funèbre, d’une intensité et d’une profondeur impressionnante. Avec ses personnages construits dans le granit d’une écriture au cordeau, la série se singularise également par sa construction en arcs narratifs dotés de scénarios qui évitent tout manichéisme et de dialogues percutants. Avec Un flic dans la mafia, bienvenue dans le crime organisé, que ce soit dans le milieu, dans le monde des affaires, dans le show-business, dans des plongées au cœur de trafics de drogue ou d’armes. Bienvenue aussi dans les double jeu, la duplicité, la trahison et la morale mise à mal dans de poignantes remises en question personnelles.
Le trio de tête d’Un flic dans la mafia est au cœur du réacteur. Ken Wahl, Jonathan Banks et Jim Byrnes sont impressionnants et remarquables déployant une large palette de jeu qui leur permet d’emmener leurs personnages sur les cimes les plus hautes. Autour d’eux, c’est un festival de gueules et d’interprétations de haut vol pour des personnages souvent fascinants et barrés et on n’oubliera pas les prestations de Ray Sharkey, Kevin Spacey, Joan Severance, William Russ ou encore Jerry Lewis.
Vinnie Terranova le héros de la série interprété par Ken Wahl, est évidemment la pierre angulaire d’une série vaste et intelligente. Vinnie est tiraillé par la culpabilité, rongé par la morale d’une éducation catholique très ancrée qui le met face aux contradictions auxquelles son métier le confronte. Wahl est à la fois charismatique et porteur d’une gravité et de sentiments complexes qui l’assaillent constamment. Son parcours au long de la série fait de son personnage un bloc d’humanité brute. Si la série est ambitieuse dans sa narration, elle sait aussi parler de sujets plus quotidiens et notamment de la famille sous ses aspects le plus large. Portée par le splendide thème de Mike Post, Un flic dans la mafia reste avec le temps comme une des séries les plus maitrisées de Cannell mais aussi une de celles dont la conclusion ne fut pas à la hauteur de cette incontestable réussite, la faute au conflit qui confronta Ken Wahl aux producteurs, l’acteur quittant la série avant le début de la saison 4 dans laquelle le procureur Michael Santana interprété par Steven Bauer devient le personnage principal pour les 9 derniers épisodes. Œuvre marquante de la télévision américaine même si elle n’a pas atteint la renommée d’autres classiques, Un flic dans la mafia est un bijou télévisuel de la fin des années 80 signé Stephen J. Cannell. Bien plus qu’un simple polar ou une énième histoire d’infiltration policière, c’est un chef-d’œuvre d’écriture, de jeu d’acteurs et de narration feuilletonnante, porté par un casting inoubliable et incontestablement Un flic dans la mafia est peut-être…
La meilleure série que vous n’avez jamais vue….








































































































































