Critiques Cinéma

ET POUR QUELQUES DOLLARS DE PLUS (Critique)

SYNOPSIS :  » L’indien « , bandit cruel et fou, s’est évadé de prison. Il se prépare à attaquer la banque d’El Paso, la mieux gardée de tout l’Ouest, avec une quinzaine d’autres malfaiteurs. Le  » Manchot  » et le Colonel Douglas Mortimer, deux chasseurs de primes concurrents, décident, après une confrontation tendue, de faire finalement équipe pour arrêter les bandits. Mais leurs motivations ne sont pas forcément les mêmes…

Le réalisateur italien Sergio Leone, réalisa en 1964 Pour une poignée de dollars, un film à petit budget, avec Clint Eastwood. Le film fut un carton en Europe et, l’année suivante, il réalisa un deuxième film avec son acteur fétiche mais surtout avec un budget plus conséquent, ce qui a permis aux scénaristes de forger une histoire quelque peu différente, et avec elle est venue les portraits désormais emblématiques de durs à cuire pour lesquels les futurs westerns italiens se sont inspirés. Après chaque film, Sergio Leone s’appuie sur ce qui a fonctionné dans le précédent, il aplanit les défauts et produit un film encore meilleur, comme ce Et pour quelques dollars de plus qui présente les mêmes thématiques et types de personnages que Pour une poignée de dollars, mais chaque facette est amplifiée et peaufinée.

Les dix premières minutes montrent le colonel Douglas Mortimer (Lee Van Cleef) sur la piste d’un hors-la-loi dont la tête est mise à prix, ce qui nous permet d’apprendre à le connaître. Celles-ci sont immédiatement suivies par dix minutes supplémentaires où l’on découvre l’homme sans nom (Clint Eastwood) qui traque les hors-la-loi de manière plus directe. Lorsqu’ils se rencontrent enfin et réalisent qu’ils recherchent la même personne, on assiste à une démonstration prolongée de machisme, où aucun des deux ne veut pas nécessairement tuer l’autre. L’homme sans nom fait étalage de son habileté au pistolet, tandis que Mortimer attend patiemment de faire étalage de son habileté au tir. C’est un échange presque muet qui voit les deux hommes avec des chapeaux criblés de balles à la fin. L’une des innovations de Leone pour ce film a été de créer son désormais célèbre triangle de personnages principaux, qu’il a peaufiné dans Le Bon, la Brute et le Truand mais également dans Il était une fois dans l’Ouest. Ici, le troisième élément de ce trio devait être assez puissant pour contrebalancer un duo d’icônes comme Clint Eastwood et Lee Van Cleef. Et cela va être le cas, grâce à la présence survoltée de Gian Maria Volonté qui incarne l’Indien, le chef des bandits, qui tue ses propres hommes et change de plans sur un coup de tête. C’est également grâce à lui que l’intrigue du film se dévoile, après une évasion audacieuse de prison il rejoint son ancien gang pour braquer le coffre-fort hautement surveillé d’une banque. Les westerns de Sergio Leone cherchent avant tout à retarder le moment de la violence, à faire monter la tension comme un ressort jusqu’à son explosion inévitable. Une séquence étonnante montre la bande de l’indien en train de surveiller la banque, tandis que les deux chasseurs de primes observent depuis des points de vue différents. Ils comptent le temps que mettent les gardes de la banque à faire le tour du bâtiment. La scène alterne entre des visages au premier plan et des gardes à l’arrière-plan, jusqu’à ce qu’ils utilisent de la dynamite pour voler le coffre-fort et s’enfuir. Ce sont ces longues séquences d’observation qui font tout le charme du film, avant un affrontement final tant attendu.

Et pour quelques dollars de plus a révolutionné non seulement le western européen, mais aussi le western américain. Après les films sont devenus plus violents, plus clinquants, et certains ont même rendu directement hommage à leurs homologues italiens. Cela peut sembler être comme un disque rayé, car on en a l’habitude mais encore une fois la musique d’Ennio Morricone est superbe, elle s’associe au film pour prolonger les longs moments silencieux et pour créer du suspense. Outre la musique, le film s’appuie sur son trio d’acteurs, avec Clint Eastwood, qui est désormais une immense star, et revêt son chapeau en lambeaux pour retrouver son rôle de l’homme sans nom, un jeune tueur, plus malin et plus armé que quiconque. Face à lui, Lee Van Cleef, au regard d’acier, dans le rôle du tueur de primes vieillissant qui utilise des gadgets et des armes truquées pour attraper sa proie. Quant à Gian Maria Volonté, il incarne un psychopathe ricanant, un peu une version du célèbre Joker mais à l’ère des westerns.

Avec une intrigue aussi bien structurée et des personnages principaux aussi captivants, Sergio Leone signe un deuxième volet percutant dépassant le premier. Un western glorieusement gras, moite, sanglant et violent avec une grande précision.

Titre Original: PER QUALCHE DOLLARI DI PIU

Réalisé par: Sergio Leone

Casting:  Clint Eastwood, Lee Van Cleef, Gian Maria Volontè …

Genre: Western

Sortie le: 30 Septembre 1966

Distribué par: –

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