Critiques Cinéma

POUR UNE POIGNÉE DE DOLLARS (Critique)

SYNOPSIS : Deux bandes rivales, les Baxter, trafiquants d’armes, et les Rojo, qui font de la contrebande d’alcool, se disputent la suprématie et la domination de la ville de San Miguel, au sud de la frontière américano-mexicaine. Un étranger, vêtu d’un poncho, arrive à dos de mulet dans cette petite ville et s’immisce entre les deux bandes. Proposant d’abord ses services aux Rojo, l’étranger va très vite tirer profit des deux camps à la fois, à la grande joie du fabricant de cercueils Piripero.

Les œuvres de ce calibre sont souvent investies d’un statut de film culte et d’une adoration disproportionnée par rapport à leur valeur réelle. Pour une poignée de dollars est un exemple de film marquant, dont on se souvient surtout pour son caractère révolutionnaire plutôt que pour sa classe. Ce n’est pas sans raison que ce film est souvent qualifié de séance d’essai pour le réalisateur Sergio Leone. C’est ici que le prodige italien a débuté son parcours artistique et où sa signature commençait à se former. Sergio Leone fut l’un des premiers réalisateurs à se lancer dans la réalisation de westerns en Italie. Auparavant, il avait participé à la création de dizaines de films (dont Quo Vadis en 1951 et le célèbre Ben-Hur). Au début des années 1960, son premier film réalisé en solo, Le Colosse de Rhodes n’a pas marqué l’histoire du cinéma, contrairement à ses futurs films. Grand amateur de culture américaine, notamment de littérature et, sans surprise, de cinéma, il était également fasciné par Yojimbo (1961) de Akira Kurosawa. Il considérait cette histoire comme biblique et décida d’en raconter sa propre version en situant l’action dans le Far West et en remplaçant le samouraï sans maître par un mystérieux pistolero sans nom.

Le principal défi pour Sergio Leone était d’engager un acteur américain dont le nom permettrait au film de se vendre, il ne rêvait certainement pas d’une star de premier plan, mais même malgré cela aucune célébrité de l’époque n’a accepté de jouer dans un western italien, non seulement pour des raisons financières, mais aussi de prestige. Il chercha donc parmi des noms moins connus, comme Charles Bronson et James Coburn, mais ces deux derniers déclinèrent les offres sans hésiter. Après un certain temps, le scénario tomba par hasard entre les mains de Clint Eastwood, qui devait sa popularité à une série télévisée de cow-boys intitulée Rawhide. Le jeune acteur ne souhaitait initialement pas participer à ce projet, mais il décida de jeter un œil au scénario, qui, contre toute attente, lui plut beaucoup, il se fia à son instinct et décida de prendre un risque en rejoignant ce projet fou. Il faut savoir que pour ce film, la plupart des scènes ont été tournées en Andalousie et en Espagne. En effet, les paysages de ces pays-là ressemblaient étrangement au Far West. Le film a rencontré beaucoup de complications, mais malgré les difficultés et le chaos permanent, l’énergie et la passion du cinéma ont permis au réalisateur italien de progresser dans son tournage.

L’intrigue de ce premier volet est d’une simplicité quasiment archétypale. Un mystérieux étranger (Clint Eastwood) débarque dans une ville à la frontière américano-mexicaine et mesure instantanément la façon dont les frères Rojo maltraitent psychologiquement une femme, Marisol (Marianne Koch). La ville est dirigée par deux puissantes familles rivales et L’homme sans nom décide d’exploiter l’animosité entre les gangs pour s’emparer d’une poignée de dollars. La tâche est extrêmement ardue, les adversaires étant nombreux, mais le nouveau venu surpasse tout le monde en tir. L’une des caractéristiques des westerns de Sergio Leone est que les personnages sont définis non seulement par leurs actions, mais aussi par leurs pensées et leurs dilemmes, qui doivent être extériorisés dans une certaine mesure, ici L’Homme sans nom semble dénué d’émotions, il est uniquement défini par ses décisions.

La marque de fabrique de Sergio Leone réside dans des cadrages parfaitement composés, ainsi que dans une combinaison habile de plans larges et de gros plans extrêmes. L’autre figure devenue légendaire ici est le compositeur Ennio Morricone, pour son extraordinaire partition musicale qui convient parfaitement au film et permet de maintenir une tension omniprésente. Le réalisateur italien réussi à s’approprier le chef-d’œuvre qu’était Yojimbo pour créer un classique spectaculaire, comparable à son homologue japonais. Avec son atmosphère unique d’un Far West sale et cynique, Pour une poignée de dollars a révolutionné le genre du western spaghetti.

Titre Original: PER UN PUGNO DI DOLLARI

Réalisé par: Sergio Leone

Casting:  Clint Eastwood, Gian Maria Volontè, Marianne Koch…

Genre: Action, Western

Sortie le : 16 mars 1966

Distribué par: –

EXCELLENT

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