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LA MEILLEURE SÉRIE QUE VOUS N’AVEZ PEUT-ÊTRE JAMAIS VUE – PARTIE 5 : L’HOMME DE NULLE PART (Critique Vidéo)

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La meilleure série que vous n’avez peut-être jamais vue — PARTIE 5 :
L’HOMME DE NULLE PART (Nowhere Man en VO).

Imaginez vous réveiller un jour et découvrir que votre vie a été effacée. Que votre identité n’existe plus. Que tout ce que vous étiez… a disparu. Bienvenue dans l’univers oppressant, paranoïaque, vertigineux de cette série culte des années 90, signée Lawrence Hertzog : L’Homme de nulle part.

Diffusée en 1995 sur la chaine UPN et en France sur Canal+ cette série n’aura duré qu’une saison. Mais quelle saison ! Une œuvre unique en son genre, à la croisée entre La Quatrième Dimension, Les Hommes du Président et Le Prisonnier On y suit Thomas Veil, un photojournaliste respecté, qui découvre un soir que sa femme ne le reconnaît plus, que ses amis ont disparu, que sa carte bleue est invalide. Effacé. Rayé. Comme si quelqu’un, quelque part, avait appuyé sur « delete ». Ce rôle, c’est Bruce Greenwood qui l’endosse, et il est exceptionnel. D’une intensité rare, il joue un homme traqué, brisé, mais jamais résigné. Greenwood, que vous connaissez peut-être pour ses rôles dans Thirteen Days, Star Trek ou les séries Côte ouest et The resident livre ici une performance hypnotique. Chaque regard est une question. Chaque silence, une peur contenue. Il porte la série à bout de nerfs. La série commence fort avec deux épisodes réalisés par Tobe Hooper, le maître de l’angoisse derrière Massacre à la tronçonneuse et Poltergeist. Et son style est là : caméra mouvante, lumière crue, tension omniprésente. On ressent chaque seconde la peur de perdre pied, la paranoïa qui contamine tout.

Et que dire de la musique… signée du regretté Mark Snow, le compositeur de X-Files. Une partition glaçante, éthérée, obsédante, qui installe un malaise subtil mais constant. Elle participe à faire de Nowhere Man une expérience sensorielle autant que narrative. Autour de Greenwood, le casting est impressionnant : Megan Gallagher, vue dans Millennium, joue sa femme — ou celle qui prétend ne pas l’être — avec une ambiguïté troublante. Dwight Schultz, inoubliable « Looping » dans L’Agence Tous Risques, offre ici un contre-emploi étonnant et inquiétant. Carrie-Anne Moss, avant Matrix est déjà magnétique, insaisissable. Maria Bello, future star de A History of Violence, apparaît également, à ses débuts tandis que Dean Stockwell, légende de Code Quantum et de Blue Velvet, apporte mystère et autorité. Et même Bryan Cranston, futur Walter White de Breaking bad y fait une apparition marquante.  Ces rôles, souvent secondaires, sont toujours soignés, énigmatiques, comme autant de pièces d’un puzzle impossible.

Malheureusement, malgré ses qualités évidentes, la série ne dépassera pas sa première saison. Un cliffhanger final resté célèbre, et jamais résolu. Une frustration, oui — mais aussi une œuvre achevée dans son ambiguïté, cohérente dans sa folie. L’Homme de nulle part est une série culte, dérangeante, captivante.Une fable moderne sur le contrôle, l’identité, la surveillance… Une série qui fait peur, parce qu’elle semble toujours possible.  Si vous aimez les récits paranoïaques, les grandes performances, les mystères qui dérangent…

Alors foncez : L’Homme de nulle part est peut-être…
La meilleure série que vous n’avez jamais vue…

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