SYNOPSIS : Zephyr, une surfeuse intrépide au tempérament libre est kidnappée par un tueur en série obsédé par les requins. Séquestrée sur son bateau et confrontée à la folie de son ravisseur, elle va devoir se battre pour survivre face à tous les prédateurs…

C’est l’été, il fait chaud, les touristes s’amassent sur les plus belles plages du monde… Mais depuis 1975 et le premier immense succès populaire de Steven Spielberg, aucun de ces touristes ne peut s’enlever de la tête les images des Dents de la Mer. Pour le meilleur comme pour le pire, les squales sont devenus des figures d’angoisse latente associés au thème lancinent éternel de John Williams, et le cinéma s’est montré maître en l’art de multiplier les survivals banals où nos jeunes, naïfs et peu vêtus protagonistes se retrouvent à la merci d’un énième requin en soif de sang. Après cette cascade d’ersatz paresseux et/ou oubliables, un petit nom australien s’est étonnamment taillé sa place jusqu’à la prestigieuse sélection cannoise parallèle de la Quinzaine des Cinéastes : Dangerous Animals, mis en boîte par Sean Byrne et écrit par Nick Lepard, se saisit des codes rébarbatifs d’un registre usé pour en tirer une proposition aussi fraîche que sanguinolente, réhabilitant la figure du requin au cinéma de façon assez audacieuse.

Gold Coast, Queensland, Australie. Tucker gagne sa vie en emmenant des touristes avides de sensations fortes approcher des requins dans leur état naturel. Zephyr, surfeuse solitaire, croise malencontreusement sa route et comprend vite que le chef d’entreprise cache une terrible obsession pour les attaques de requins qu’il remet en scène de façon macabre. La jeune femme va alors tout tenter pour se tirer des griffes de son ravisseur…

La première surprise de Dangerous Animals se cache dans son concept de base : les « « « animaux dangereux » du titre ne sont pas réellement les requins, car la menace la plus terrifiante que rencontrera Zephyr sera Tucker – Jai Courtney est habité d’une puissance de frappe assez jouissive en psychopathe fétichiste. En croisant de manière astucieuse le film de requin et le thriller de tueur en série, faisant des squales les armes de son « croque-mitaine » australien, Dangerous Animals compose un survival rapidement efficace, un compte-à-rebours anxiogène et mené tambour battant avec une poignée de trouvailles narratives redoutables. S’ils ne réinventent pas les classiques, sans oser (à juste titre) marcher sur les plates-bandes des Dents de la Mer, Sean Byrne et Nick Lepard dessinent un récit féministe habité par la protagoniste de Hassie Harrison, impeccable dans un registre qui évite soigneusement la facilité de la « scream queen » classique pour venir imprimer une héroïne badass qui va venir compliquer les plans macabres de Tucker.

En renversant la tendance, faisant des requins les simples outils d’un tueur en série obsédé par ses mises en scène, Dangerous Animals joue de ses codes pour offrir un récit de survie redoutable qui ne cherche jamais à réinventer son registre avant d’avoir assuré son moment de tension. A l’issue d’un suspense très bien dosé, dessiné derrière la photographie tour à tour élégante et poisseuse de Shelley Farthing-Dawe, Sean Byrne offre un survival appliqué et généreux, une bonne surprise de circonstance pour cet été – et les spectateurs avides de sensations fortes sous le soleil de la Gold Coast. Dangerous Animals pourra aisément se targuer d’être le  » film de requin «  » le plus intéressant vu récemment – la concurrence ne rend pas cet exploit très compliqué, mais Byrne et Lepard réussissent leur pari avec un thriller très efficace qui comblera les amateurs du genre.

Titre Original: DANGEROUS ANIMALS

Réalisé par: Sean Byrne