Critiques Cinéma

A L’EST D’EDEN (Critique)

SYNOPSIS : En 1917, Adam Trask exploite ses terres à Salinas Valley, aidé par ses deux fils jumeaux, Cal et Aaron. Cal, jeune homme troublé, est convaincu que son père ne l’aime pas et tente par tous les moyens de gagner l’affection de son père qui ne voit en lui que des défauts.

Le film est basé sur la dernière partie du roman tentaculaire du même nom de John Steinbeck, un best-seller populaire considéré par ses admirateurs comme son meilleur. Le scénario de Paul Osborn nous présente le jeune Cal Trask (James Dean) en 1917 alors qu’il erre dans sa ferme à Salinas, en Californie, une paisible ville agricole. Lorsqu’il apprend que sa mère Kate (Jo Van Fleet), qu’il croit morte depuis longtemps, dirige une maison close à Monterey, il est désemparé et déchiré entre le désir de rencontrer sa mère et la peur que la rumeur honteuse soit vraie. Il décide de le cacher à son père, Adam (Raymond Massey), et à son frère, Aron (Richard Davalos). Torturé et persuadé que c’est pour cela qu’il ‘‘ne vaut rien’’ et que cela explique pourquoi son père ne l’aime pas, il est obsédé par un sentiment de méchanceté et de jalousie envers son frère. Le film suit les efforts de Cal pour nouer une relation avec sa mère et comprendre sa situation tout en étant déterminé à gagner l’approbation de son père. C’est dans cet objectif là qu’il décide, sous l’influence d’un shérif sympathique (Burl Ives), de démarrer secrètement sa propre entreprise, cultivant et vendant des produits. Cal lutte pour récupérer les pertes subies par son père dans une tentative infructueuse de réfrigérer de la laitue. Il réussit et offre ses bénéfices à son père mais Adam refuse le cadeau, alors rempli d’une fureur aveugle de vengeance, en colère et désespéré, Cal se déchaîne et se prépare à quitter la ville, mais sera retenu grâce à l’intervention de l’épouse bienveillante d’Aaron, Abra Bacon (Julie Harris).

A l’est d’Eden a attiré une attention considérable lors de sa sortie en 1955, il a été réalisé par Elia Kazan, l’un des cinéastes les plus respectés et les plus innovants d’Hollywood, à l’origine de certains des films de studio les plus audacieux des années 1950 : Au bord de l’eau, Un tramway nommé Désir. Mais ce qui a le plus retenu l’attention, à l’époque a été le choix d’un jeune acteur de théâtre énigmatique nommé James Dean dans le rôle central. Il a été recommandé pour ce rôle par le scénariste du film, sur la base de sa performance sur la scène new-yorkaise l’année précédente dans The Immoralist. Sa technique de jeu et son style d’interprétation décomplexé lui permettent de se démarquer parmi les acteurs les plus conventionnels. A noter que des trois films majeurs tournés par James Dean au cours de sa courte vie, A l’est d’Eden est le seul à être sorti de son vivant. Il incarne ici quelqu’un de troublé, émotionnellement fragile et vulnérable. Il est en proie au doute et au dégoût de soi, et convaincu qu’il est naturellement mauvais, il exprime son incertitude et son désir d’affection, en particulier envers son père froid et désapprobateur. Jo Van Fleet incarne le rôle de la mère, elle est très convaincante dans de ce personnage fascinant malgré son peu de temps de présence face caméra, Lois Smith quant à elle, est tout à fait merveilleuse.

Il y a un fort thème de moralité qui traverse le film, de plus l’histoire se déroule en 1917, époque où la Première Guerre mondiale faisait rage en Europe mais où les États-Unis n’étaient pas encore entrés dans le conflit. De nombreuses personnes adoptent des points de vue différents sur la question de savoir si le pays doit s’impliquer ou non, et lorsque cela se produit, des attitudes agressives commencent à détruire les relations. Grâce à un formidable travail de photographie de Ted McCord et notamment de ses prises de vue en extérieur, les décors de la vallée de Salinas jouent une partie essentielle de l’histoire, Kazan arrive à capturer l’étendue et l’ambiance de ses décors californiens, la partition de Leonard Rosenman avec un thème lyrique poignant vient compléter ce travail magnifique.

A l’est d’Eden est principalement connu comme le premier film de James Dean et la source de sa renommée mais c’est également un film sur la rédemption et sur la question de savoir si quelqu’un peut en être digne, malgré ce qu’il a fait dans le passé. Il y a de l’énergie, de l’intensité et de la clarté et d’émotion dans ce film. C’est véritablement un film intemporel.

Titre original: EAST OF EDEN

Réalisé par: Elia Kazan

Casting: James Dean, Julie Harris, Raymond Massey…

Genre: Drame, Romance

Sortie le: 1er octobre 1955

Distribué par : Warner Bros Family Entertainment

EXCELLENT

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