Critiques Cinéma

PUSHER II : DU SANG SUR LES MAINS (Critique)


SYNOPSIS : A Copenhague, au Danemark, Tonny sort de prison. Il a suivi une cure de désintoxication et peut désormais se présenter chez Smeden, son père, pour obtenir du travail. Celui-ci possède un garage qu’il dirige d’une main de fer. En fait, Smeden traîne aussi dans le Milieu où il est connu pour revendre des voitures volées. Tony, qui veut prouver sa valeur, dérobe une voiture de sport. Mais Smeden, en colère, lui fait la morale. Humilié, Tony enrage. 

Lorsque le générique de fin du film Pusher (1996) défile, il n’y a aucune réponse concrète à ce qui a pu arriver au protagoniste principal, Frank. C’était une façon frustrante, mais pourtant parfaite, de conclure cette histoire. Lorsque le réalisateur et cette fois-ci seul scénariste, Nicolas Winding Refn, revient dans cet univers rude et brutal, huit ans plus tard, le sort de Frank reste incertain. Non seulement il n’apparaît jamais dans la suite, mais son personnage est entièrement réduit à une seule ligne de dialogue. Nous disons donc adieu à Frank et (re) bonjour Tonny, en effet, ce nouveau volet est entièrement consacré à celui qui avait disparu des radars à coup de batte de baseball en plein visage à la moitié du film, l’ancien acolyte est promu personnage principal et toujours interprété par le merveilleux Mads Mikkelsen. Précédemment il était le meilleur ami de Frank, mais c’était surtout quelqu’un de plutôt simplet, et un peu bête. Ici il va se révéler beaucoup plus profond et capable de porter l’histoire à lui tout seul.

Tonny commence le film en prison, purgeant ses derniers jours en se demandant comment il pourrait rembourser ses dettes une fois sorti. À sa sortie, il se rend à l’entrepôt de son père Smeden (Leif Sylvester) petit chef du crime local, connu de tous, sous le nom de Duc. Rapidement, son amie Gry (Maria Erwolter) l’informe que sa meilleure amie, Charlotte (Anne Sørensen), a eu un enfant de lui. D’abord réticent à l’idée de s’en occuper, les sentiments de Tonny changent lorsqu’il est constamment rabaissé par son père. Son attitude a changé par rapport au premier volet, il n’est plus le voyou arrogant et bavard. Il est désormais plus réservé et renfermé sur lui-même. Il possède une cicatrice sur son crâne rasé (ornée d’un tatouage RESPECT) qui suggère que ce changement de personnalité est le résultat de graves lésions cérébrales (une batte de baseball doit être passée par là).

Alors que le premier film se concentrait principalement sur Franky et ses collègues trafiquants de drogue, cette suite nous montre les conséquences sur ceux qui n’ont jamais fait partie de ce monde : leurs enfants. Le rôle des parents, et plus particulièrement des pères, est un thème majeur, Tonny étant confronté à des problèmes paternels de part et d’autre. Il tente toujours d’obtenir l’approbation de son père tout en essayant d’être un père pour son propre fils, né pendant son incarcération. En revanche du côté de la réalisation, ce nouvel opus parvient à conserver l’impact viscéral de son prédécesseur. Nicolas Winding Refn veille à ce que l’intensité soit brute et désagréable, sans être forcément stylisée mais tout en restant en parfaite adéquation avec le ton de l’histoire. Ici elle est surtout plus assurée, claire et beaucoup plus élégante. Le travail de la caméra et de la photographie sont les aspects les plus marquants, avec un éclairage et des couleurs bien plus puissantes. On constate également un changement de priorités de la part du réalisateur qui privilégie ici les personnages plutôt que la violence qui est amoindrie. Et ce dernier point prend forme en la personne de Mads Mikkelsen, lui qui incarne Tonny avec brio, bien plus libéré que dans le premier volet. Contrairement à des rôles comme Hannibal Lecter ou encore Le Chiffre dans Casino Royale, qui le montrait de façon stoïque et sérieuse, Mads Mikkelsen exprime ici de la vulnérabilité, de la solitude et du désespoir.

Huit ans après Pusher, sa suite parvient à nous tenir en haleine malgré un changement de style qui laisse (un peu) de côté la violence pour faire place à la détresse psychologique. Une suite qui parvient à dépasser l’original, en partie grâce à Nicolas Winding Refn et Mads Mikkelsen, tant leurs efforts fournis sont admirables et remarquables.

Titre Original: PUSHER II

Réalisé par: Nicolas Wending Refn

Casting:  Mads Mikkelsen, Zlatko Burić, Leif Sylvester Petersen …

Genre: Action, Drame, Thriller

Sortie le: 26 juillet 2006

Reprise le : 09 juillet 2025

Distribué par: The Jokers Films

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