
SYNOPSIS : Après avoir mené de nombreuses missions périlleuses, le colonel John Matrix, un ancien combattant d’élite, coule des jours heureux avec sa fille Jenny, âgée de 12 ans. Mais le général Arius, dictateur déchu, fait kidnapper celle-ci et charge Matrix d’assassiner l’actuel Président du Valverde. Ce qui n’est pas dans les plans de notre héros…
Il y a des films qui défient toute analyse, des oeuvres tellement excessives, tellement intenses, qu’elles ne peuvent être jugées qu’à l’aune du plaisir brut qu’elles procurent. Commando de Mark L. Lester (Class of 1984, Showdown in Little Tokyo) est l’un de ces films. Un condensé d’action débridée, de répliques cultes et de pur délire des années 80, porté par un Arnold Schwarzenegger (The Terminator, Predator) au sommet de sa forme physique et de son charisme. Un film qui ne qui ne cherche jamais à être autre chose que ce qu’il est : une célébration du muscle, de l’excès, et des punchlines qui tuent. Ici, pas de sous-texte, pas de psychologie profonde, juste un homme, un arsenal surdimensionné et une mission claire : sauver sa fille. et c’est exactement ce qui en fait un classique incontournable du cinéma d’action.

Dès les premières minutes, Commando pose son ton avec une efficacité implacable : une succession de meurtres brutaux annonce que quelqu’un élimine méthodiquement d’anciens membres d’une unité militaire secrète. Celle autrefois dirigée par John Matrix, un ancien soldat d’élite désormais retiré du service, vivant paisiblement avec sa fille Jenny (interprétée par Alyssa Milano (Who’s the Boss?, Charmed)), dans une cabane en pleine nature. Mais ce bonheur bucolique ne dure pas : un commando surgit et enlève Jenny, obligeant Matrix à accepter une mission pour un dictateur sud-américain (joué par l’excellent Dan Hedaya, né dans une famille juive originaire de Syrie!) : assassiner le président démocratiquement élu sous peine de ne plus jamais revoir sa fille vivante. Mais évidemment, il ne compte pas se plier aux exigences des ravisseurs. C’est ici que commence le véritable festival Commando, où Schwarzenegger se transforme en une véritable machine de guerre. Doté d’une force surhumaine, il retourne des voitures à mains nues, s’échappe d’un avion en plein vol. Son objectif : retrouver les ravisseurs et anéantir leur organisation avec une précision chirurgicale et une brutalité jouissive. Sur sa route, il s’adjoint l’aide de Cindy, une hôtesse de l’air interprétée par Rae Dawn Chong (The Color Purple, Soul Man), qui devient malgré elle sa partenaire d’infortune. Il est impossible d’imaginer Commando sans Arnold Schwarzenegger. Chaque plan est une ode à la stature imposante, au charisme du « chêne autrichien » et à cette manière inimitable de balancer des répliques cultes. « I eat Green Berets for breakfast« , « Let off some steam, Bennett« … Autant de phrases devenues mythiques qui renforcent le côté larger-than-life du personnage. Contrairement à d’autres films où Schwarzenegger tente d’injecter une certaine gravité à ses rôles, ici il est un pur fantasme de puissance. Si Schwarzenegger est la star incontestable du film, les seconds rôles contribuent largement au plaisir qu’on prend devant Commando. Bill Duke (Predator, Action Jackson) incarne Cooke, un ancien frère d’armes de Matrix devenu un mercenaire impitoyable. Sa confrontation avec Matrix dans une chambre de motel est un moment d’anthologie : les deux colosses s’affrontent dans un duel brutal où tout, des portes aux meubles, se transforme en arme potentielle. Le combat, filmé dans un espace exigu, est l’un des plus viscéraux du film, et l’alchimie entre Duke et Schwarzenegger y est explosive. Autre figure marquante, Sully, un petit malfrat arrogant qui ne fait clairement pas le poids face à Matrix incarné par David Patrick Kelly second rôle emblématique des années 80 spécialisé dans les personnages sournois (The Warriors, Twin Peaks) . Son exécution est l’une des scènes les plus emblématiques du film : après l’avoir poursuivi dans un centre commercial, Matrix le traîne au-dessus du vide avant de le lâcher avec un flegme absolu. Ce genre de moments résume parfaitement l’humour noir et la surenchère permanente de Commando. Le grand méchant de l’histoire, Bennett, est incarné par un Vernon Wells (Mad Max 2, Weird Science) totalement en roue libre, livrant une performance aussi excessive qu’hypnotique. Vêtu d’une cotte de mailles et affichant un rictus sadique en permanence, cet ancien soldat est une figure à la fois menaçante et caricaturale, suintant la fascination malsaine pour Matrix à chaque échange. Sa dernière confrontation avec Schwarzenegger est un sommet de tension grotesque, où l’affrontement finit par une mise à mort iconique, Matrix empalant Bennett avec un tuyau avant de lâcher l’une de ses répliques les plus cultes : « Let off some steam, Bennett« .

Sur le plan technique, la réalisation de Mark L. Lester ne cherche pas la sophistication mais s’attache à une lisibilité parfaite de l’action. Chaque fusillade, chaque explosion, chaque corps projeté dans les airs est capté avec un sens du rythme irréprochable. Le film regorge de cascades impressionnantes, qu’il s’agisse de Schwarzenegger retournant une cabine téléphonique avec un homme à l’intérieur ou de sa course-poursuite effrénée en voiture dans les rues de Los Angeles. Si Commando fonctionne aussi bien, c’est en grande partie grâce au montage ultra-efficace de Mark Goldblatt (The Terminator, Rambo: First Blood Part II). Chaque séquence d’action est ciselée avec une précision redoutable, sans temps mort, permettant au film de maintenir un rythme frénétique du début à la fin. Goldblatt, qui deviendra l’un des monteurs les plus respectés du genre, apporte une nervosité qui sublime l’énergie brute du film. Le montage surpuissant du fight final entre Wells et Arnold est à mes yeux sa chapelle sixtine ! Commando porte la marque de son producteur de Joel Silver (Lethal Weapon, Die Hard), maître incontesté du film d’action des années 80 et 90. Son sens du spectacle se retrouve dans chaque scène, avec un nombre d’explosions gigantesques, de fusillades où les chargeurs semblent infinis et des méchants incapables de viser correctement et de cadavres qui défient toute logique. Matrix ne tue pas seulement ses ennemis, il les anéantit dans des proportions presque absurdes. Et pourtant, malgré l’absurdité totale de l’ensemble, on ne décroche jamais tant Commando est parfaitement rythmé. Le climax du film, où Schwarzenegger décime une armée entière à lui seul dans une villa luxuriante, est un véritable feu d’artifice de de destruction et de chaos. Un chef-d’œuvre de surenchère.

La musique de James Horner (Aliens, Titanic), avec ses percussions métalliques et ses sonorités synthétiques typiques des années 80, apporte une énergie supplémentaire à l’ensemble. Bien qu’elle puisse sembler décalée au premier abord (et surtout copie conforme de son score pour 48 Hrs) , elle finit par s’imposer comme un élément incontournable de l’identité du film. Mais ce qui distingue vraiment Commando, c’est son second degré assumé. Le scénario, écrit par Steven E. de Souza (Die Hard, Running Man), enchaîne les punchlines légendaires à une cadence effrénée. Chaque réplique est une pépite qui participe au mythe Schwarzenegger. Cet humour omniprésent transforme Commando en une expérience unique, à mi-chemin entre l’action pure et la parodie volontaire. Commando est jouissif, parce qu’il assume pleinement son statut de fantasme d’action décomplexé. Contrairement à des films comme Die Hard, où le héros souffre et se bat pour sa survie, Matrix est une force inarrêtable, une figure quasi mythologique qui traverse le film sans jamais être réellement en danger. Cette approche lui confère une dimension presque cartoonesque, rendant le spectacle encore plus jubilatoire. Commando est aussi un produit d’une époque révolue. Son hyper-masculinité exacerbée, sa glorification de la force brute et son absence totale de subtilité en font un pur artefact des années Reagan. Pourtant, c’est précisément cette exagération qui le rend si fascinant aujourd’hui. Là où d’autres films d’action de l’époque peuvent sembler datés, Commando continue d’amuser, car il ne cherche jamais à être autre chose que ce qu’il est : un pur concentré de divertissement. Conclusion : Commando est sans aucun doute le meilleur film de tous les temps. C’est une œuvre qui ne vieillit pas, tant elle repose sur une énergie brute et un plaisir immédiat. Il a tout pour plaire : une bande originale poignante composée par le regretté et talentueux James Horner, un scénario brillamment conçu et plein d’esprit écrit par Steven E. de Souza, une mise en scène aussi efficace qu’explosive et des acteurs, en particulier un Arnold Schwarzenegger impérial, qui livrent leurs répliques avec brio et bien plus encore. Commando vous captive dès la première image jusqu’à la dernière, lorsque le générique défile. Les 90 minutes glorieuses semblent passer en un clin d’œil.

Titre Original: COMMANDO
Réalisé par: Mark L. Lester
Casting : Arnold Schwarzenegger, Rae Dawn Chong, Dan Hedaya …
Genre: Action
Sortie le : 5 février 1986
Distribué par: –
CHEF-D’ŒUVRE
Catégories :Critiques Cinéma








































































































































