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Un thriller tendu de haut vol ou une intrigue sans ressorts ? Avec Rapaces, Peter Dourountzis parvient-il à nous tenir en haleine ? Je vous dis tout dans cette vidéo !
Salut à tous, dans cette vidéo je vous parle de Rapaces de Peter Dourountzis avec Sami Bouajila et Mallory Wanecque qui sort au cinéma ce mercredi 2 juillet. Dans ce film, Samuel, journaliste, et Ava, sa fille et stagiaire, couvrent pour leur magazine le meurtre d’une jeune fille attaquée à l’acide. Frappé par la brutalité de ce meurtre, ainsi que par l’intérêt de sa fille pour l’affaire, Samueldécide de mener une enquête indépendante, à l’insu de sa rédaction, et découvre des similitudes troublantes avec le meurtre d’une autre femme…
Bon sang que c’est bon quand un film vous fait passer par tous les états de tension, qu’une intrigue maligne qui convoque aussi bien le thriller journalistique que le polar, le suspense psychologique que l’étude de mœurs, l’intrigue sociétale autour du masculinisme que les dérives de la presse de faits divers. C’est touffu, diablement efficace, tendu comme une corde et mis en scène avec un talent hors du commun par un Peter Dourountzis qui récidive après l’excellente surprise que fut Vaurien, où un véritable sens de la mise en scène et une maturité saisissante nous avaient tapé dans l’œil il y a 4 ans et dans lequel il parlait du rapport homme-femme sur le plan de la prédation et en y imprimant un second degré de lecture résolument sociétal.
Dourountzissigne avec Rapaces une œuvre atypique qui donne une sérieuse matière à réflexion. Car la description quasi naturaliste du réalisateur pour raconter en creux le quotidien de ce journaliste opiniâtre qui a placé sa carrière avant sa fille, et qui trouve en la prenant comme stagiaire une possibilité de réparer une relation abîmée, est vraiment passionnante. Rapaces, sous ses atours de thriller, parle aussi — et surtout — de ces meurtres de femmes, devenus dans les plis d’une société brutalisée, des lignes de statistiques. Un traitement qui n’est pas sans rappeler le très marquant La Nuit du 12 de Dominik Moll, avec cette même manière de rendre palpable l’impuissance d’un système face à une violence structurelle. Mais Rapaces pousse encore plus loin dans sa tension dramatique, en intégrant un regard acéré sur le monde médiatique, les mécanismes du buzz, l’éthique journalistique mise à mal et les zones grises entre vérité et sensationnalisme.
Ce regard, il est porté par des comédiens au sommet de leur art. Sami Bouajila, tout en retenue, déploie une palette d’émotions remarquable. Il incarne Samuelavec une gravité, une humanité et une intensité rares, donnant corps à ce personnage écartelé entre la rigueur professionnelle et les failles intimes. À ses côtés, Mallory Wanecque confirme qu’elle est l’un des jeunes talents les plus prometteurs du moment. Sa performance, tout en sensibilité et détermination, apporte à Avaune épaisseur bouleversante. Le duo père-fille fonctionne à merveille, sans jamais verser dans la facilité ou le pathos. Les seconds rôles ne sont pas en reste : Jean-Pierre Darroussin, glaçant de froideur et d’ambiguïté, Valérie Donzelli,, Samuel Jouy et Andrea Bescond en figures périphériques mais marquantes, et un Stefan Crepon inquiétant à souhait, composent un univers de personnages tous finement dessinés, jamais caricaturaux.
Mais ce qui impressionne le plus, c’est la mise en scène de Peter Dourountzis. Chaque plan est pensé, pesé, tendu comme un fil prêt à rompre. Il joue avec l’espace, la lumière, le son — ou son absence — pour créer une tension constante, presque suffocante. On pense aux grands films sur le journalisme comme Les Hommes du Président, Spotlight ou Night Call, mais avec une nervosité très contemporaine, ancrée dans les problématiques sociétales actuelles. Et que dire de la dernière demi-heure ? Un modèle de crescendo dramatique. Une montée en tension millimétrée, presque insoutenable, où le spectateur se retrouve littéralement vissé à son siège, les ongles plantés dans l’accoudoir. Cette séquence finale est à elle seule une leçon de cinéma : rythmée, haletante, mais jamais gratuite. Tout y est émotion, sens et maîtrise.
Avec Rapaces, Peter Dourountzis signe un thriller journalistique intense porté par l’excellent tandem Sami Bouajila – Mallory Wanecque qui nous entraîne dans son sillage. Après Vaurien, Dourountzispoursuit dans une veine sociétale sous couvert de suspense, et dont la dernière demi-heure est un bijou de tension ! Rapaces sort au cinéma ce mercredi 2 juillet. Dites-moi en commentaire si vous l’avez vu et ce que vous en avez pensé et sinon si cette vidéo vous a donné envie de le découvrir. Et pour des conseils ciné, séries, livres, n’oublie pas de t’abonner !
Crédits: Zinc Cinéma
Catégories :Critiques Cinéma, Les années 2020








































































































































