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SQUID GAME (Critique Saison 3) Squid Game, c’est fini mais ce n’est pas terminé !!

SYNOPSIS : Anéanti après avoir perdu son ami, le joueur 456 reprend pourtant courage et défie les plans du maître du jeu dans l’ultime saison de la série la plus regardée au monde.

ATTENTION SPOILER : Cet article révèle un rebondissement majeur de la saison. A ne lire qu’après avoir vu la série pour éviter toute déception  

Si la saison 2 était attendue, tenaillée entre les 3 ans d’attente et l’engouement délirant suscité par le premier opus, il n’aura fallu que 5 mois de patience pour la saison 3. Cette dernière promise tout à la fois comme un épilogue (affirmation toujours à caution), et comme une saison 2 Bis, ayant été tournée dans le même mouvement. Cette saison que l’on qualifiera tout de même de finale, car c’est la version officielle, tient largement le rang de ses deux précédentes. Avec un point d’orgue et une déception. La force : Les dilemmes moraux posés par les jeux sont toujours empreints d’un sadisme ordinaire des plus jubilatoires à contempler. La faiblesse : la plus ou moins résolution des intrigues secondaires, un peu bâclées, assez inutiles et pas toujours très claires.

Mais ce n’est pas le plus important, car si Squid Game est ce phénomène qui fascine, déchaînant ainsi quelques passions contrastées, c’est bien du fait de l’essence même de sa philosophie. A savoir déplier une forme de paroxysme de l’avidité. Les véritables jeux de massacre de cette saison sont toujours bien crades ou fun, c’est selon le paradigme. Qu’il s’agisse d’un cache-cache plus complexe qu’il en a l’air, d’un saut à la corde pervers ou du bouquet final où plus que jamais la vie d’un bébé contre quelques millions sera en jeu. Ce qui est assez flippant dans Squid Game est son réalisme sur la noirceur de l’âme humaine. Car finalement, cet ensemble flippant, glauque et désespérant est tout à fait crédible et c’est bien le problème. D’autant que la trame narrative est somme toute passionnante avec indubitablement une montée en puissance dans la dégueulasserie des choix à faire au fur et à mesure des jeux. C’est une cruauté assumée, qui vient appuyer le message d’une forme de dénonciation du capitalisme, le tout en effet sur Netflix… Dans un monde où la contradiction est parfois érigée en art de vivre, après tout pourquoi pas !


On retiendra donc la puissance de la démonstration et sa cohérence d’ensemble sur les trois saisons, avec une mise en scène qui ne laisse pas indifférent. Notamment dans ce saisissant jeu de contrastes entre des décors enfantins, aux couleurs vives et pétaradantes, et les litres de sang qui s’amoncellent quand un joueur est « éliminé ». Contrastes sonores assez trippants aussi quand la voix espiègle de petite fille annonce les règles du jeu, le temps qu’il reste etc… Alors que c’est un son en réalité satanique, annonciateur que la grande faucheuse va frapper violemment et en mettre un peu partout sur les murs !! Nous ne sommes pas des chevaux, on est des êtres humains, va à un moment bien précis, clamer Gi-Hun, inoubliable joueur 456, qui semble incarner à lui seul ce qu’il reste comme faible lueur de civilisation dans cet abattoir barbare autrefois appelé l’humanité.

Au regard de l’épilogue le concernant, il semble avoir bouclé la boucle, ce qui qui vient conforter que cette saison est la dernière, telle qu’affirmé par Hwang Dong-hyuk, créateur, scénariste et réalisateur de la série. Sauf que… ATTENTION SPOILER : l’apparition lunaire d’une star mondialement connue à la toute dernière image laisserait clairement imaginer un spin-off, une version américaine ou toute autre forme de suite. Hwand Dong-Hyuk ayant même lâché que : « On pourrait suivre les recruteurs, le capitaine Park, les hommes masqués… Pas dans l’arène, mais dans leur vie en dehors du jeu « . Bref, Squid Game, c’est fini mais ce n’est pas terminé !! FIN DU SPOILER Au casting, toujours la même énergie pour Jung-Jae Lee, qui est à peu près le seul avec qui on peu entrer en empathie. Il porte comme une rage, un désespoir, et la toute dernière mission, dont il sera puissamment investi, vient parachever une interprétation d’ampleur sur les trois exercices. Tous les autres ont font parfois beaucoup, mais ça fait clairement partie du folklore de Squid Game, et si on jouait notre vie à la corde à sauter, on serait à n’en point douter dans la même énergie survitaminée. Squid Game nous a raconté beaucoup de choses pendant ces trois saisons, et ce fut globalement diablement intéressant. Une série difficilement oubliable, qui hante les mémoires, et tant mieux car c’est aussi ça qu’on veut !!

Crédits : Netflix France

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