Avec Avignon Johann Dionnet parvient-il à nous faire rire avec un sujet qui sur le papier ne semble pas hilarant ? L’effet romcom couplé à une troupe en plein festival permet-il au film de séduire ? Je vous dis tout dans cette vidéo !

Triplement primé au prestigieux Festival de l’Alpe d’Huez – où il a notamment remporté le Grand Prix – Avignon s’impose d’emblée comme une des comédies françaises les plus réjouissantes de l’année. Drôle et tendre à la fois, le film est une vraie bouffée d’air frais dans le paysage cinématographique hexagonal, un petit bijou de rythme, de finesse d’écriture et de mise en scène. Johann Dionnet, dont c’est ici le premier long-métrage, démontre une étonnante maturité de ton et de regard, alliant avec brio les codes de la comédie romantique à ceux du film choral de troupe. Le récit s’articule autour d’un sujet passionnant et rarement traité avec autant de légèreté intelligente : la confrontation entre un théâtre dit « populaire », spontané et vivant, et un théâtre plus institutionnalisé, subventionné, souvent perçu comme plus « noble » ou « respectable ». Ce clivage culturel sert de toile de fond à une histoire d’amour rafraîchissante entre Baptiste Lecaplain, irrésistiblement maladroit et attachant, et Elisa Erka, lumineuse, juste et pleine d’allant. Leur alchimie saute aux yeux, leur naturel crève l’écran : on croit à leur relation, à ses hésitations, ses fulgurances, ses fragilités. C’est tendre, drôle, sincère.
Autour d’eux gravite une galerie de seconds rôles absolument savoureux, portés par des comédiens en état de grâce. Alison Wheeler est parfaite en comédienne faussement blasée au mordant délicieux, tandis que Lyes Salem trouve un rôle en or, qu’il transcende par son charisme et une drôlerie toute en finesse. Rudy Milstein, hilarant, provoque plusieurs éclats de rire mémorables – ses scènes font mouche à chaque fois. Et Johann Dionnet, en plus de diriger son film d’une main sûre, se taille un personnage à la fois burlesque et touchant, révélant un vrai sens du tempo comique.
Le film ne se contente pas d’enchaîner les situations cocasses ou les bons mots : il propose un regard tendre sur les artistes, leurs doutes, leurs egos, leur passion, et la magie du théâtre vivant. Chaque scène respire la sincérité, et on sent un amour profond pour les personnages, les comédiens, et l’univers d’Avignon, capturé avec une vraie justesse.
Au final, Avignon c’est de la comédie populaire, bien écrite, attachante, drôle et émouvante avec des interprètes au diapason. Pour son premier film, Johann Dionnet fait un strike.

Avignon sort au cinéma ce mercredi 18 juin. Dites-moi en commentaire si vous l’avez vu et ce que vous en avez pensé et sinon si cette vidéo vous a donné envie de le découvrir. Et pour des conseils ciné, séries, livres, n’oublies pas de t’abonner !

Crédits : Warner Bros. France