Critiques Cinéma

28 JOURS PLUS TARD (Critique)

SYNOPSIS : Un commando de la Protection Animale fait irruption dans un laboratoire top secret pour délivrer des dizaines de chimpanzés soumis à de terribles expériences. Mais aussitôt libérés, les primates, contaminés par un mystérieux virus et animés d’une rage incontrôlable, bondissent sur leurs « sauveurs » et les massacrent. 28 jours plus tard, le mal s’est répandu à une vitesse fulgurante à travers le pays, la population a été évacuée en masse et Londres n’est plus qu’une ville fantôme. Les rares rescapés se terrent pour échapper aux « Contaminés » assoiffés de violence. C’est dans ce contexte que Jim, un coursier, sort d’un profond coma…

Danny Boyle, le réalisateur de Trainspotting, apporte ici sa perspective décalée à une histoire différente des classiques habituels. S’appuyant sur un scénario d’Alex Garland (à qui on doit l’excellent Civil war en 2024), il nous livre sa vision du crépuscule de l’humanité où l’on voit celle-ci anéantie non pas par le feu ou des retombées nucléaires, mais par la maladie. Le film s’ouvre sur un bref prologue expliquant l’origine de celle-ci, un groupe de défenseurs des droits des animaux libère des singes contaminés (sans vraiment le savoir). A l’issue de cette ouverture, le film nous transporte… 28 jours plus tard. On découvre Jim (Cillian Murphy) qui se réveille dans un hôpital vide où il a été placé avant la catastrophe. Désorienté et ne comprenant pas la situation, il revêt une tenue d’hôpital et sort pour trouver Londres étrangement immobile, abandonnée. Il ne voit aucun signe d’ordre social nulle part : ni police, ni armée, ni communauté. Attaqué par un être humain sauvage aux yeux rouges dont le seul désir est de faire couler le sang il est sauvé par Selena (Naomie Harris) et Mark (Noah Huntley). Informé de la situation ainsi que du fonctionnement de ce virus – n’importe qui peut devenir infecté par une goutte de sang ou de salive-, ils partent ensemble à la recherche d’un lieu sûr. Bientôt rejoint par Frank (Brendan Gleeson) et sa fille adolescente, Hannah (Megan Burns), ils choisissent de rechercher un groupe de soldats, dirigé par le major Henry West (Christopher Eccleston), qui prétend avoir la réponse à l’infection.


On pourrait qualifier la première moitié de 28 jours plus tard comme un road movie, où Jim et ses compagnons voyagent de Londres à Manchester en empruntant des autoroutes désertes tout en faisant face à quelques attaques d’infectés. La seconde moitié est un film d’action-aventure plus direct où Danny Boyle mêle habilement des éléments d’horreur, d’action et de drame.


Sorti en novembre 2002, le film a ravivé l’intérêt pour les films de zombies post-apocalyptiques. Ces films ont connu un essor dans les années 1980, avec des exemples allant du Jour des Morts (1985) de George A. Romero au Retour des morts-vivants (1985), pour ne citer qu’eux. Dans les années 1990, les films de zombies avait pratiquement disparu, tout comme l’âge d’or des effets de maquillage sanglants des années 1980, avec seulement quelques titres apparaissant au cinéma tout au long de la décennie. Même si 28 jours plus tard n’est pas aussi ambitieux politiquement ou satiriquement que les films de George A. Romero, il se rapproche de son côté sombre et violent. En revanche ici il n’est pas question de zombies au sens traditionnel du terme, puisque ces personnes ne sont pas mortes et revenues à la vie, ce sont des êtres humains vivants, transformés par un virus génétiquement modifié et, par conséquent encore humains. 28 jours plus tard est davantage un film de contagion et en quelque sorte une réinvention du genre zombie. Lorsque les infectés attaquent, ils griffent, mordent, et tuent mais ils ne dévorent pas leurs victimes. De plus, contrairement aux zombies qui sont lents, les infectés peuvent ouvrir les portes et monter les escaliers, ils gardent en eux une (infime) part d’humanité.


28 jours plus tard traduit également les angoisses institutionnelles et sociales via ce virus. L’apocalypse et la désintégration de tout ce qui est familier et sûr est dramatisé dans le film avec une grande portée symbolique. Lorsque son protagoniste erre dans les rues désertes de Londres, les images capturées rappellent inévitablement le film Je suis une légende (2007) mais également les véritables images des capitales européennes pendant la crise sanitaire où les rues étaient désertes. Danny Boyle signe ici un renouveau du film post-apocalyptique avec un Cillian Murphy méconnaissable qui lutte pour sa survie, tout en montrant de quoi les êtres humains sont capables, le pire comme le meilleur.

Titre Original: 28 DAYS LATER

Réalisé par : Danny Boyle

Casting : Cillian Murphy, Naomie Harris, Christopher Eccleston  …

Genre: Epouvante-horreur, Science Fiction

Sortie le: 28 mai 2003

Distribué par: UFD

TRÈS BIEN

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