
Philippe Labro dans son bureau parisien le 8 mai 2017 ©Philippe Quaisse / Pasco
Philippe Labro est mort, homme de médias, journaliste, écrivain, cinéaste, parolier, présentateur, il a eu une carrière hors normes qui s’est achevée ce mercredi 4 juin. Je voulais lui rendre hommage dans cette vidéo !
Salut à tous, dans cette nouvelle vidéo, je voulais rendre hommage à Philippe Labro disparu le 4 juin dernier. Sa carrière phénoménale dans les médias, le cinéma, la chanson ou la littérature en ont fait une figure incontournable de nos vies depuis plusieurs décennies.
Philippe Labro, c’est d’abord une plume. Un regard. Une curiosité insatiable. Il débute dans le journalisme à France Soir, l’un des plus grands quotidiens de l’époque, sous l’aile de Pierre Lazareff, son mentor. Rapidement, il devient l’un des jeunes reporters vedettes de Cinq colonnes à la une, une émission pionnière du reportage télévisé. Mais c’est en novembre 1963 que son nom s’inscrit dans l’histoire : présent à Dallas au moment de l’assassinat de John F. Kennedy, il est l’un des deux seuls journalistes français sur place. Une exclusivité mondiale. Il parvient même à parler quelques minutes avec Jack Ruby, l’assassin de Lee Harvey Oswald, juste avant qu’il ne commette son geste. Ce sens du récit et cette proximité avec l’histoire en train de s’écrire marqueront toute sa vie. Parallèlement à sa carrière journalistique, Labro entre en littérature presque sur commande. Lazareff lui demande un livre sur Al Capone, ce sera Un Américain peu tranquille. Puis vient la fiction, et son premier roman, Des feux mal éteints, sur la guerre d’Algérie, suivi par Des bateaux dans la nuit. Mais c’est avec ses romans d’apprentissage qu’il touche un large public : L’étudiant étranger (Prix Interallié 1986), Un été dans l’Ouest, Le Petit Garçon, Quinze ans, ou encore Un début à Paris. Des récits initiatiques, à la fois tendres et lucides, qui mêlent autobiographie et fiction avec une délicatesse rare. Il explore également des zones plus sombres de l’existence avec deux livres majeurs : La Traversée, récit poignant de son expérience de mort imminente, et Tomber sept fois, se relever huit, sur la dépression qui l’a frappé au moment où il allait prendre la tête de RTL, dont il dirigera finalement les programmes pendant quinze ans. À côté de ces œuvres phares, il publie aussi des livres plus singuliers : Manuella, où il adopte le point de vue d’une jeune fille, Les Gens, chronique sociale à la façon d’une petite Comédie Humaine moderne, J’irais nager dans plus de rivières, ou encore Deux gimlets sur la Cinquième Avenue, son ultime roman paru en 2024, tout en sobriété et mélancolie — une sorte d’adieu discret, écrit comme un dernier souffle.



Labro, c’est aussi le cinéma. Un regard d’auteur, une patte visuelle. Parmi ses films les plus marquants, on retient Sans mobile apparent, thriller élégant avec Jean-Louis Trintignant, L’Héritier avec Belmondo, L’Alpagueur, et Rive droite, rive gauche, une critique sociale sous couvert de polar sentimental. Des œuvres qui témoignent d’un cinéma à la fois populaire et stylisé, très inspiré par les États-Unis mais toujours ancré dans le réel français. Et que dire de ses chansons ? Philippe Labro était aussi parolier, notamment pour Johnny Hallyday, avec qui il tissera une vraie amitié. Il écrit toutes les paroles de l’album Flagrant Délit. On lui doit aussi des textes pour Jane Birkin, dans une collaboration inattendue avec Serge Gainsbourg. Enfin, il n’a jamais cessé d’habiter nos écrans. Présentateur du journal télévisé, il animera plus tard Ombre et Lumière, une émission de dialogues intimistes produite par Nagui, puis plus récemment L’essentiel, une émission culturelle diffusée sur C8 jusqu’en février 2025.

© Hannah Assouline Opale /Leemage
Philippe Labro était un homme et un artiste admirable. À titre personnel, il figure au panthéon de mes écrivains préférés, et sa disparition m’a infiniment touché, tant j’éprouvais d’admiration pour son parcours, sa trajectoire unique et son œuvre littéraire tellement chère à mon cœur. Je n’oublierai pas Philippe Labro et ses conseils glanés ça et là au fil de ses interviews : notamment de toujours avoir sur soi un carnet Moleskine pour prendre des notes et y conserver des citations trouvées au fil du temps, et toujours avoir à portée de main un crayon HB2 de la marque américaine Ticonderoga. Merci Monsieur Labro pour ces conseils de vie, et pour votre étonnement permanent, votre ouverture sur la culture, allant de Francis Scott Fitzgerald à Frank Sinatra, en passant par la revue Schnock ou Jean-Pierre Melville. Je ne vous oublierai jamais. Je n’oublierai jamais l’amour incommensurable que vos livres m’ont fait ressentir. Bon voyage, Philippe Labro.
Dites-moi en commentaire si des œuvres de Philippe Labro vous ont marquées ou si cette vidéo vous a donné envie d’en découvrir. Et pour des conseils ciné, séries, livres, n’oublie pas de t’abonner !
Catégories :HALL OF FAME








































































































































