En 2025, le Festival de Cannes rend un hommage bouleversant à Pierre Richard, avec la projection de son dernier film en tant qu’acteur-réalisateur : L’Homme qui a vu l’ours qui a vu l’homme. Un titre farfelu, à son image, pour une œuvre que l’on devine sensible, tendre et malicieuse. Ce moment fort du festival souligne à quel point Pierre Richard est aimé, immensément aimé. Son génie comique a illuminé le cœur de générations entières. Ses maladresses devenues légendaires, ses yeux pétillants d’enfance, son sourire timide mais malicieux : tout en lui nous parle de douceur, de rêve, de fantaisie. Il est entré dans nos vies avec discrétion, et il y est resté pour toujours, grâce à sa gentillesse, sa bonté et son humanité. Aujourd’hui, à notre tour, on dit merci à ce géant du rire, au tendre poète du burlesque. 3,2, 1 Top c’est parti

Numéro 1 : Le Grand blond avec une chaussure noire – Réalisation Yves Robert (1972)

C’est sans doute le film qui a fait de Pierre Richard une icône. Dans le rôle de François Perrin, violoniste lunaire et maladroit pris malgré lui dans une guerre des services secrets, il fait exploser la mécanique du comique de situation. Tout est question de rythme, de silences, de regards, de gestes hésitants, et surtout de cette folie douce qui fait de chaque scène un numéro de haute voltige. Pierre Richard y est irrésistible, fragile et drôle, à la manière d’un Chaplin ou d’un Buster Keaton à la française. Autour de lui, un casting magistral : Jean Rochefort, Paul Le Person, Mireille Darc et son inoubliable robe fendue, Jean Carmet… Tous contribuent à ce bijou d’humour élégant et absurde. Un classique absolu, indémodable.

Numéro 2 : Un nuage entre les dents – Réalisation Marco Pico (1974)

Un film trop méconnu, et pourtant d’une richesse exceptionnelle. Pierre Richard y casse son image de rêveur maladroit pour incarner un journaliste désabusé. Il forme avec Philippe Noiret un duo magnifique, tout en tension et en complicité. Le film parle de journalisme, d’intégrité, de solitude dans une société en mutation, avec une mise en scène sobre et précise, d’une rare intelligence. Ce pas-de-deux inattendu nous révèle un autre visage de Pierre Richard, plus grave, plus introspectif, et nous rappelle à quel point son registre est vaste. Un film à redécouvrir absolument.

Numéro 3 : La Chèvre – Réalisation Francis Veber (1981)

C’est le début d’un duo culte, devenu instantanément mythique : Pierre Richard et Gérard Depardieu. Deux corps, deux énergies, deux rythmes : le lunaire et le bulldozer, réunis dans une mécanique comique d’une précision chirurgicale. Le scénario, ciselé par Francis Veber, est un chef-d’œuvre de construction : les gags s’enchaînent, les répliques font mouche, les situations improbables deviennent irrésistibles. Pierre Richard incarne Perrin (encore !), un poissard pathologique, victime consentante de catastrophes en chaîne. Un film culte, qui a lancé une trilogie irrésistible (Les Compères, Les Fugitifs) et inscrit définitivement Pierre Richard dans l’histoire du cinéma populaire français.

Un top 3, c’est toujours un pari risqué.
Et avec une carrière aussi foisonnante, aussi inspirante, que celle de Pierre Richard, c’est presque mission impossible. On aurait pu parler de Je sais rien mais je dirai tout, du Jouet, d’On aura tout vu ou encore du Distrait. Mais ce top est une déclaration d’amour. Car Pierre Richard a une place à part dans le cœur des Français, dans le panthéon du comique hexagonal, et dans l’histoire du cinéma français, tout simplement. Un artiste unique, indispensable, éternel.
Merci Pierre Richard.
Merci pour les rires, les maladresses, les silences.
Merci pour tout.

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