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ALEX HUGO (Critique Épisode La forêt des assassins) Aussi glaçant que d’une troublante beauté …

SYNOPSIS : Bois de construction, menuiserie, charpente, la scierie Servaz est implantée à Lusagne depuis plusieurs générations. Le jour où la sirène d’alarme se met à hurler dans les hangars, le village entier est en alerte : il y a eu un accident ! Une des jeunes ouvrières de Servaz vient de mourir, écrasée dans la chaîne de sciage où sont débitées les grumes. Très vite, Alex pressent que cet accident n’en est pas un. Mais qui pouvait en vouloir à Élodie ? Au cœur de la montagne, le chantier clandestin d’une coupe de bois sauvage pourrait bien détenir la clé du mystère…

Une sirène hurlante déchire le silence. La vallée tranquille se tasse sur elle-même. Une catastrophe est survenue. Une mort particulièrement affreuse, dont l’horreur nous est dévoilée au fur et à mesure. Et Alex Hugo, stupéfait, de sortir la rubalise. Comme souvent, la malveillance est à la manœuvre. La folie s’empare des hommes, enflamme leur esprit, entame consciencieusement leur bon sens. Tout autour, la nature s’est déjà désintéressée de leur sort, retournée à sa démesure tranquille… et à ses meurtrissures secrètes.

Dans cet épisode, la douleur explose, suinte de partout. La douleur d’un patron acculé et mortifié (Alexandre Carrière), la douleur d’un amant idéaliste (Noé Besin), la douleur, insondable, d’une mère (Selma Souchy). La douleur d’une relation passée. Une douleur qui trouve son écho dans les stigmates de la forêt proche. Des hectares de forêt dévastés. L’intrigue de Jean-Luc Estèbe déroule son fil implacable avec une précision d’horloger, Hugo (Samuel Le Bihan) investi comme jamais dans la recherche de la vérité. Parce qu’elle touche, une fois encore, de si près à sa propre histoire ?

On a apprécié le trio terrible qui fomente une petite insurrection contre la hiérarchie marseillaise au profit d’une enquête rondement menée : Renart (Mikaël Fitoussi) et Leblanc (Fabien Baïardi) s’associent naturellement à Hugo, prolongements désormais naturels de sa nature intuitive et entière. Pourtant, il règne une mélancolie particulière sur cet épisode, à peine allégée par la camaraderie ou les amours anciennes. Sylvie Ayme offre un écrin particulier à cette Forêt des assassins, à la fois plein d’humanité et d’insanité. Comme souvent, la voix de la sagesse s’exprime à travers une galerie de personnages féminins bouleversants. Selma Couchy, Salomé Braun et Sauce Ena éclaboussent de lumière cette histoire bien sombre, haranguent et tempèrent tour à tour les hommes autour d’eux. Un épisode très réussi sur tous les plans, aussi glaçant que d’une troublante beauté, métaphorique sur ce que nous donne et reprend successivement la vie.

Crédits : France 3

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