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SYNOPSIS : Matt Remick est le nouveau directeur de Continental Studios, une société de production en difficulté. Alors que leurs films peinent à survivre et rester pertinents, Matt et son équipe tentent de vaincre leurs propres incertitudes tout en affrontant les artistes narcissiques et lâches dirigeants d’entreprise qu’ils croisent, sans jamais perdre de vue leur inlassable envie de faire de grands films. Masquant leur panique derrière leurs habits de pouvoir, chaque fête, visite de plateau, décision de casting, réunion de marketing et remise de prix, est l’occasion d’une brillante réussite ou d’une catastrophe qui mettra fin à leur carrière. En mangeant, dormant et respirant « films », Matt a le métier dont il a rêvé toute sa vie, et cela pourrait bien causer sa perte.
Seth Rogen et Evan Goldberg, à qui l’on doit entre autres The Interview (2014), Sausage Party (2016), sont les auteurs déjantés de The Studio qui ont cette réputation de trublions adulescents d’Hollywood, et se démarquent par un atypisme hilarant pour les uns et forcément agaçant pour les autres. Y compris quand par exemple Rogen se targue d’être l’humain qui a consacré le plus de temps à la conception du cendrier idéal. Sachant qu’il admet lui-même être un fin connaisseur et grand amateur autant de drogue douce que de céramique !
C’est ici toute la superficialité hollywoodienne qui est allumée au lance flammes et c’est juste méga jouissif. Les lâchetés ordinaires, les égos démesurés, les fausses bonnes idées qui vont pourtant engager des millions de dollars. C’est tout l’objet de The studio, une satire acidulée sur les absurdités du grand business qu’est trop souvent le cinéma outre-Atlantique. Dans un exercice d’auto-dérision particulièrement bien sentie, on y retrouve rien de moins que Martin Scorsese en pleurs, Steve Buscemi dont personne n’arrive à prononcer correctement le nom de famille, Ron Howard qui hurle sa rage en lançant sa casquette…
The Studio c’est aussi Hollywood qui se regarde le nombril et avec cette capacité à ne s’intéresser à peu près à rien d’autre. Beaucoup d’irrévérence et de sens du burlesque donc pour cette triomphante satire qui démontre bien que d’emblée l’on sait parfois que l’on va produire un bon vieux nanard mais dont les standards vont plaire au plus grand nombre. La sempiternelle dichotomie entre la valeur d’une création artistique et son médiocre degré d’acceptabilité pour le grand public, qui se mesure et majore souvent au nom et pédigrée de son créateur.
The Studio c’est aussi une vraie mise en scène. Très déclarative de son amour du cinéma, et assez puissamment ancré dans les seventies, dans son atmosphère, sa luminosité presque poussiéreuse jaunâtre qui au-delà d’une couleur permet une vraie coloration de la série. The Studio qui semble par-là regretter une époque, eu égard aux abondons éthiques chroniques auxquels devra faire face notre Matt Remick, à l’apogée de son sens de la gaffe dans l’épisode 2 où c’est toute la difficulté d’un plan séquence qui va virer à un hilarant psychodrame.
Un peu à l’image de chaque épisode qui est tourné autour d’un événement précis et rend chacun d’entre eux assez haletant. C’est à chaque fois tout ce qui peut arriver de pire à un producteur. Jubilatoire pour le téléspectateur ainsi témoin privilégié de la coulisse cinématographique, faut-il le souligner très souvent assez désespérante ! Au casting, au-delà des surprises éclatantes susnommées, Seth Rogen lui-même fait grave bien le job dans le rôle de Matt Remick, producteur passionné et débordé parfois par lui-même. Il croit tellement en ce qu’il joue que son incarnation est totale et communicative.
Catherine O’Hara est follement exubérante, on en redemande. Ike Barinholtz et Katryn Han s’inscrivent dans le délire avec un engagement et une douce dinguerie qui contribuent à la réussite chorale de l’ensemble. Au final, The Studio, c’est une grosse blague sacrément bien produite et les trois premiers épisodes sont sacrément prometteurs. On se marre et on se remplit de nos animées passions cinéphiles, bref une régalade !!!
Crédits : Apple TV+








































































































































