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SYNOPSIS : Le dernier village indépendant de la Gaule, la patrie d’Astérix et Obélix, doit sa supériorité face aux Romains à une potion magique, mais lorsque le Druide qui fabrique leur potion perd la mémoire, les villageois sont livrés à eux-mêmes face à la puissance de Rome. Plus de 20 ans après son adaptation triomphale de Mission Cléopâtre en images réelles, Alain Chabat revient à son amour d’Astérix en créant cette série animée très attendue produite par Alain Goldman.
Adaptation de la bande dessinée « Le Combat des chefs », de René Goscinny et Albert Uderzo (1966).
Parmi les nombreuses aventures sur grand écran de nos irréductibles gaulois préférés, c’est probablement Alain Chabat qui tient depuis plus de 20 ans la palme de l’adaptation la plus populaire. Sorte de fusion de la BD de Goscinny/Uderzo et de l’humour métaréférencé/absurde des Nuls, Mission Cléopâtre reste encore aujourd’hui LA référence de passage parfait de la case à la salle obscure. Nombreux sont les réalisateurs et les comédiens à avoir tenté avec plus ou moins de succès de ramener Astérix et Obélix au cinéma, et l’on en retiendra essentiellement le Mission Cléopâtre de Chabat et les deux films d’animation Le Domaine des Dieux et Le Secret de la Potion Magique signés Alexandre Astier et Louis Clichy. 2025, la bande d’irréductibles opère une nouvelle percée, cette fois sur le petit écran (car production Netflix), en animation et téléguidée par Alain Chabat en personne.

Le Combat des Chefs prend donc place le long de 5 épisodes d’une trentaine de minutes, offrant au total un peu plus de 2h d’histoire autour de notre éternel village gaulois. Adaptée du tome du même titre (et piochant également dans l’intrigue du Coup de Menhir en plus de trouvailles modernes), on y suit les traditionnels plans machiavéliques de Jules César qui cherche encore et toujours à s’emparer du dernier village de Gaule à lui résister. A Rome, la jeune et inventive Metadata propose à César une stratégie flambant neuve pour arriver à ses fins : utiliser une loi gauloise contre eux, le « Combat des Chefs » (qui consiste à faire remporter le village de l’autre au vainqueur d’un combat). César fait appel à un ambitieux chef gallo-romain, Aplusbégalix (qui tente de se faire appeler « Aplus » parce que « ça fait plus romain »), pour l’envoyer défier Abraracourcix. Alors que Metadata mène un immense projet de construction pour amener les touristes romains à assister au combat, les gaulois établissent une stratégie de défense basée sur leur Potion Magique… Mais lorsque Panoramix est frappé par un menhir et qu’il perd la mémoire (et donc la capacité de faire la Potion), le village se retrouve en grand danger…

Par cette toute nouvelle proposition, qui s’émancipe des précédentes versions animées en faisant appel à un tout nouveau casting vocal rempli à ras bord de stars francophones, Alain Chabat s’associe à Fabrice Joubert pour mettre en scène ces 5 épisodes de 30 minutes, un grand spectacle comique riche en idées absurdes, en gags hilarants et en suspense bien dosé. Le Combat des Chefs assume ne pas être les dessins animés d’antan habités par la voix du regretté Roger Carel, ni une continuation de l’humour Nuls de Mission Cléopâtre, avec ces 2h de création originale, mixant ses influences en prolongeant les œuvres de Goscinny et Uderzo tout en les modernisant (certains gags ont même un timing étonnamment brillant).

Tournant son aventure autour de l’amitié entre Astérix et Obélix (ici portés par les voix de Chabat et de Gilles Lellouche), avec ce premier épisode « préquel » très doux au sein de l’enfance de nos héros – même si un peu fonctionnel dans son introduction un brin convenue – ce Combat des Chefs prend par la suite des airs de proposition moderne qui s’empare de l’humour de la BD originale pour en faire une extension pleine de charme et à l’énergie décapante qui jongle parfaitement bien avec toutes ses intrigues. Son animation en 3D porte un regard plein de reliefs sur les aventures des gaulois, tout en se permettant de faire des petites folies façon Spider-verse dans certaines séquences musicales stylisées avec grand soin. Car le rythme de la série s’avère être l’une de ses qualités premières, bombardant les vannes pointues et redoutables grâce une exécution brillante dans l’écriture de ce scénario plein de vie. Et l’on s’accroche alors à certains personnages secondaires étonnants, de l’inventive Metadata au grand cœur (Anaïs Demoustier) au pauvre Potus toujours au mauvais endroit (Jean-Pascal Zadi) en passant par le détestable oncle beauf et calculateur Fastandfurius (Fred Testot). On retrouvera également pêle-mêle les voix de Laurent Laffitte, Grégoire Ludig, Thierry Lhermitte, Géraldine Nakache, David Marsais et Alexandre Astier, au sein d’un casting 4 étoiles en grande forme. Porté par l’envie de rendre ses lauriers à la bande-dessinée originale tout en s’offrant le luxe du médium de l’animation qui porte aujourd’hui un potentiel stylistique redoutable (Spider-Verse et Arcane sont passés par là entre temps), ce Combat des Chefs offre un cadeau rafraîchissant à hurler de rire, une adaptation pas si Nuls qui se dresse gentiment à la hauteur des attentes grâce à son spectacle assuré et son écriture très bien dosée où aucun personnage n’est laissé à la porte du village. Ces 5 épisodes ravissent par leur drôlerie, épatent par leur imagination et enchantent par cette replongée en enfance dans l’un des mythes francophones les plus connus au monde. Astérix, Obélix, Idéfix et toute la bande n’ont rien perdu de leur irréductibilité, et on reprendra au moins 50 saisons comme celle-là.
Crédits : Netflix France








































































































































