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LA FAMILLE ROSE (Critique Mini-Série Épisodes 1×01 – 1×03) Complètement déjanté !

SYNOPSIS : En France, de nos jours. Les Rose – Diane la mère, Bernard le père, Lou l’adolescente et Noé le petit dernier – sont une famille ordinaire, avec leurs problèmes ordinaires : le couple bat de l’aile, l’ado rêve d’émancipation et le plus petit a du mal à trouver sa place. Quand leur van tombe en panne à proximité d’un village à première vue tranquille, leur arrivée provoque la réouverture d’une enquête sur une disparition 7 ans auparavant, un fait divers auquel les Rose ne sont pas totalement étrangers. Tandis qu’ils cherchent désespérément à protéger leur secret, leurs liens familiaux sont mis à rude épreuve. Le village est un piège mortel où les chasseurs pourraient vite devenir les proies.

Tigran Rosine, le créateur de la série nous avait habitué à une forme de fascination pour des personnages qui transgressent. Il récidive ici puissamment avec La famille rose. Dès la petite intro bien jouissive, on frissonne déjà à mort. Si le coup de la petite fille hyper flippante qui apparaît soudainement n’est pas nouveau, ici il est terriblement efficace. C’est assez glauque et barbare et pourtant grâce à une mise en scène qui s’amuse des contrastes, on a quand même envie de se marrer, ça tombe bien car c’est justement un peu tout ça La famille Rose. Pour comprendre leur quotidien et la banalisation du pire, la discussion parentale qui va faire débat c’est de savoir si la petite de la famille, qui doit avoir genre 9 ans à ce moment de l’histoire, peut ou pas couper la carotide de leur victime encore toute fraîche en train de sécher pieds suspendus à côté de la caravane familiale. Bobos mais anthropophages !!

La famille Rose, c’est complètement déjanté, ça part dans tous les sens, ça casse tous les codes et c’est impossible de s’ennuyer, on est à mi-chemin dans une sorte de mix assez génial entre Dexter, The Walking Dead et les Monty Python qui auraient pris des acides. Les vannes sont terriblement efficaces, avec par exemple la gendarme au chevet d’un cadavre de cuistot qui visiblement s’est suicidé : « C’est con il faisait une super bonne blanquette« . Dur de pas s’ambiancer devant cet amas de répliques qui fusent et de situations toutes aussi délirantes qui se succèdent à un rythme effréné. Du cannibalisme de l’absurde sauce thriller hyper prenant. Un mélange des genres qui fait du bien tant il émane de ces trois premiers épisodes une folle créativité.

Face aux menaces qui pèsent sur cette famille complètement frappée, le père se veut rassurant avec le petit dernier : « Tu sais que maman et moi on sera toujours là pour te protéger ». Réponse du gosse : « surtout maman ! ». Et c’est totalement ça, c’est Diane qui chasse, se bastonne sévère, ramène la bouffe et Bernard qui cuisine. S’ensuit une engueulade familiale à table entre cannibales avec des dialogues à la machette pendant que la viande humaine crame dans la poêle.

Le casting est juste génial, tant la troupe est à la hauteur de la folie douce de l’entreprise. Des visages que l’on connaît et qui sont pleinement investis, tel que Shirine Boutella qui continue à crever le petit écran. Elle se situe toujours dans la totale justesse et jamais dans l’excès pour jouer le personnage de Diane, pourtant complètement allumé. Un régal de la voir ici. Arthur Dupont est son parfait double et porte parfaitement le nom de son personnage Bernard genre cannibale en charentaises.

Capucine Valmary est bien inquiétante aussi et au diapason de l’aliénation familiale. Avec la jolie cerise sur ce gâteau à la bidoche dégoulinante et la présence en guest de Romane Bohringer et ça au-delà d’un gage de qualité de la production, c’est de toute façon toujours un kiff de la retrouver. Ces trois premiers épisodes sont une folle promesse, avec une énergie dingue et une fraîcheur dont on ne lasse jamais. Vite la suite !!!

Crédits : Ciné+ OCS

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