Critiques Cinéma

NOVOCAINE (Critique)

SYNOPSIS  :  Lorsque la fille de ses rêves est kidnappée, Nate, un homme ordinaire, transforme son incapacité à ressentir la douleur en une force inattendue dans son combat pour la retrouver.

C’est la Jack Quaid Era. En pleine frénésie The Boys (bientôt là avec sa saison 5 finale tant attendue), après l’avoir vu se démasquer dans le cinquième Scream et avoir récemment joué les petits copains incels dans l’étonnant Companion, le comédien s’est tiré sa part de la couverture grâce à son allure attachante et son impeccable charisme (ça aide d’être le parfait croisement de Dennis Quaid et de Meg Ryan) et s’octroie désormais un joli premier rôle dans une savoureuse comédie d’action pas si loin des montagnes d’hémoglobine auxquelles fait face son Hughie dans la série Prime Vidéo. Novocaine raconte le quotidien rébarbatif et sans prise de risque de Nathan Caine, jeune employé d’une banque vivant avec une insensibilité congénitale à la douleur. En gros, il ne ressent aucune sensation. Là où l’on pourrait aisément y voire un superpouvoir à la Deadpool, la réalité est bien moins grandiloquente car Nate doit faire attention au moindre mouvement pour éviter les blessures graves. Des balles de tennis au bout de ses meubles, des gommes sur les pointes de ses crayons, la nourriture solide interdite car risque de se dévorer la langue sans le savoir… Nate est un monsieur-tout-le-monde discret à la vie bien rangée… lorsqu’il rencontre Sherry, une collègue de travail dont il tombe vite sous le charme. Le lendemain de leur premier rendez-vous, la joie de Nate se transforme en cauchemar lorsque des braqueurs pénètrent leur banque, volent le coffre et prennent Shelly en otage. Ni une ni deux, Nate balaie une vie entière de non-prise de risque en se lançant à la poursuite des voleurs dans l’unique but de sauver sa petite amie.



Novocaine raccroche donc avec les ambitions simples de l’actioner pétaradant gonflé aux explosifs, aux armes à feu et à la castagne à haut risque, raconté par le prisme de ce personnage principal à l’étrange super-pouvoir. Tout le scénario de Lars Jacobson est alors dirigé vers l’efficacité totale de ce concept très simple, tirant chaque scène d’action vers l’objectif de rendre honneur à cette idée en allant à son plein potentiel. Le discret et précautionneux Nate se retrouve à s’ébouillanter la main, à se balader dans une maison remplie de piège façon Maman, j’ai raté l’avion vicieux, à se recoudre lui-même des plaies béantes ou à passer outre d’évidentes fractures. Dans un script extrêmement simpliste par son déroulé (les bad guys sont écrits bien platement, c’est parfois un peu dommage), Novocaine joue 100% la carte « sans conséquence » dans un gros actioner riche et parfaitement divertissent, sorte de live-action de GTA qui aurait discrètement chopé le goût de la violence d’un Deadpool. Le film ne se refuse à aucun style de gore, poussant ses envies absurdes d’hémoglobine à fond pour le bien de son spectacle. Et cette réussite est également en grande partie due à sa super tête d’affiche, Jack Quaid prouvant à nouveau qu’il fonctionne à l’écran en doux loser attachant mais aussi en super-héros moderne. A ses côtés, Amber Midthunder campe le love interest du film, Shelly, et prouve elle aussi sa capacité à tenir entièrement une production populaire, et on meurt déjà d’envie de la revoir encore plus fort et encore plus au centre de l’image. Le reste du casting ne s’octroie pas les performances de l’année, restant dans le fonctionnel tout du long, à commencer par Ray Nicholson (si le nom vous dit quelque chose, c’est normal) qui n’a pas grand-chose à donner dans la peau de son bad guy un brin générique, et Jacob Batalion condamné à jouer les sidekicks sympas et rigolos qui sauvent la peau de notre héros en lâchant quelques blagues.


Agitant son concept simple mais foutrement efficace dans une aventure sous haut-risque en mode sans-conséquences, Novocaine raccorde avec les ambitions des actioners classiques tout en en faisant un pur produit de son époque, un shoot d’adrénaline attachant et cartoonesque dans son déballage de violence (le gore est parfaitement calibré pour nous accrocher à notre siège de dégoût tout en étant génialement sur le fil du too much pour ne jamais vraiment déranger).

Avec un script qui manque clairement d’amplitude en s’accrochant trop aux tropes classiques du genre, les deux réalisateurs Dan Berk et Robert Olsen fabriquent un exutoire attachant et jubilatoire, conçu sur mesure pour le grand frisson de l’action à son plus haut potentiel de douleur, un divertissement au détriment d’un grand film mais rempli d’idées scéniques délicieusement gores pour tirer le maximum de son super concept.

Titre Original: NOVOCAINE

Réalisé par: Don Berk, Robert Olsen

Casting : Jack Quaid, Amber Midthunder, Ray Nicholson …

Genre: Action, Thriller

Sortie le: 26 mars 2025

Distribué par: Paramount Pictures France

 TRÈS BIEN

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