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SYNOPSIS : « Blanche-Neige » des studios Disney est une nouvelle version du classique de 1937 en prises de vues réelles. Avec Rachel Zegler dans le rôle principal et Gal Gadot dans celui de sa belle-mère, la Méchante Reine. Cette aventure magique retourne aux sources du conte intemporel avec les adorables Timide, Prof, Simplet, Grincheux, Joyeux, Dormeur et Atchoum.
On se demande bien comment débuter une critique comme celle-là. L’adaptation originale du conte de Blanche-Neige par Walt Disney a plus de 80 ans, les polémiques déroulées depuis l’annonce de ce remake en live-action semblent être tout aussi vieilles très honnêtement. Dans ce chaos à tous les étages, c’est peut-être là qu’il faut commencer, soyons fous. 2022, le projet de renaissance en images réelles du conte des Frères Grimm fait s’éveiller une voix inquiète. Le comédien Peter Dinklage dénonce – alors que le film vient à peine d’être greenlighté – le cast de comédiens atteints de nanisme pour incarner les fameux « 7 nains » du film, une performance qu’il juge stéréotypée et stigmatisante. Ni une ni deux, Disney met la poussière sous le tapis : le film s’appellera simplement Blanche-Neige et les nains (maintenant effacés du titre, dis donc) seront présentés comme des « créatures magiques ». Cette époque où la question du nanisme chez Disney était la principale source de drama du film semble pourtant bien loin car l’étrillage du projet va donner lieu à un défilé de n’importe quoi, catalyseur du chaos et de la bêtise d’une époque qui ne sait plus quoi raconter pour être pertinente. Le sujet s’est épaissi d’une grosse dose de harcèlement (pour changer) lorsque la comédienne Rachel Zegler a été annoncée dans le rôle principal. Internet s’enflamme, la trouve « pas assez blanche » voire même » trop noire » pour le rôle (???) – rappelons calmement tout de même que Rachel Zegler est à moitié colombienne, en plus d’avoir la peau particulièrement claire, mais si tout ne tenait qu’à ça…

On en passera des vertes et des pas mûres (rapport à la pomme) avec l’annonce des nains en CGI, les interviews tapis rouge chaotiques de Zegler et de sa co-star Gal Gadot qui ne manquent pas d’enflammer les réseaux à chaque fois (chaque débat étant littéralement plus inintéressant que le précédent), la multiplication informelle et sans âme des remakes lives de Disney qui commencent légèrement à fatiguer, la promotion chaotique du film qui a simplement effacé la presse de ses avant-premières principales, un embargo ultra-tardif et les dissonances particulièrement gênantes (et curieusement mises sous le tapis par Disney pour ne pas « obscurcir » cette promo déjà peu rayonnante) entre les deux comédiennes principales sur la question de la Palestine… On ne va pas mentir, même nous sommes un peu confus, mais l’on va devoir revenir sur le sujet principal de cette critique : le film, oui. Celui avec les nains qui passent le balai, la méchante sorcière à la pomme, la princesse naïve et le gentil prince charmant salvateur. Parce qu’au final, il s’agit de ça. Et si, malgré tout ça, derrière les sales couches de poussières toutes causées par Disney et ses mains grasses… ça n’était finalement pas si mal…. ?

Ce projet, informe s’il en est, s’est donc vu chapeauté par Marc Webb. Le réalisateur de la duologie The Amazing Spiderman et (500) jours ensemble (oui c’est lui) se retrouve aujourd’hui à cachetonner pour la firme aux grandes oreilles – à l’instar de certains Guy Ritchie ou Barry Jenkins – enfermé sur un projet pas vraiment taillé sur mesure, une commande grandeur nature pour réactualiser le mythe de Blanche-Neige sur grand-écran. Et bien que les projets de live-action commencent à provoquer une certaine lassitude (tout en garantissant pourtant de super chiffres au box-office, comme quoi), l’idée d’une relecture du classique premier long-métrage d’animation de Disney semble être le choix le moins absurde parmi le catalogue du studio (à quoi bon remaker une réussite d’il y a à peine 15 ans alors que certains sont là depuis 80 ans ?). Signé par la scénariste Erin Cressida Wilson, qui réinvente le classique en rajoutant à sa contextualisation et en aidant à rendre le personnage principal beaucoup moins passif dans son propre long-métrage, Blanche-Neige raccroche les wagons. L’histoire, on la connaît. Une jeune femme, maltraitée par sa cruelle et vaniteuse belle-mère, une reine démoniaque obsédée par sa propre beauté. Lorsqu’un jour son miroir magique lui annonce que sa beauté a été surpassée par celle de l’innocente Blanche-Neige, la Reine décide de s’en débarrasser pour de bon. La jeune Princesse fuit pour sa vie dans la forêt, et tombe sur une étonnante maison remplie de magie…

Attaquons d’abord l’évidence : le film souffre d’effets visuels globalement moyens, jamais purement ratés (mis à part les fonds verts studio couplés à ces rayons de lumière artificiels omniprésents à Hollywood de nos jours – signe que le cinéma pop-corn moderne ne fait même plus l’effort de cacher ses artifices) mais évoquant toujours un produit final rattrapé et sauvé sur la table de montage celle des VFXs. Et pourtant, tout ne part pas si mal : dans une introduction voix-off qui évoque celle du classique d’animation, le film réinvente le récit de sa Princesse en introduisant deux personnages clés, à savoir les parents biologiques de Blanche-Neige (c’est surtout son père qui sera au centre de l’intrigue). Bien qu’elle reste encore aseptisée, à la Princesse Disney, Blanche-Neige se voit doter d’un peu plus de fougue et de personnalité, toujours tournés autour de sa gentillesse, de sa générosité et de son courage. Le film tente de donner un peu plus de profondeur à son histoire, fine comme une feuille A4, à l’exception de sa grande méchante Gal Gadot (on veut dire, La Reine), qui a le droit à une performance baroque volontairement exubérante et sans nuances qui – au final – fonctionne mieux que ce que l’on aurait pu craindre. Mais c’est bien Rachel Zegler qui gagne le show (elle qui s’était déjà illustrée émotionnellement et vocalement dans le West Side Story de Spielberg et dans le dernier volet de Hunger Games), trouvant dans les chansons du film – certaines sont des reprises des classiques, d’autres sont des compositions originales signées Benj Pasek et Justin Paul – un joli support pour porter ses envolées musicales. Car Blanche-Neige est finalement une comédie musicale de bonne facture, à la fois entraînante et pas trop lourde, qui manque encore cruellement de courage et de personnalité mais portée avec suffisamment de volonté pour qu’on se prenne parfois au jeu. Ce remake de Blanche-Neige navigue alors sans éclat dans les pas de son classique (évidemment bien daté, Rachel Zegler was right, désolé), mais réussit à fonctionner pour le peu qu’il cherche à faire à condition de demander à son spectateur de ne pas trop être regardant. En résulte un pur produit de consommation, une commande 100% Disney qui manque de vibration et d’audace, mais on a cessé de croire en la magie du studio depuis le temps – c’est peut-être ça « grandir « … En ayant pourtant les bonnes idées à quelques bons moments, gardant certains passages de l’original intacts quand on aurait pu prédire des changements narratifs majeurs, ce Blanche Neige 2025 sort plutôt honnêtement du moule, sans vraie surprise ni faux espoir, son prince transformé en brandit de grand chemin bien porté par Andrew Burnap, ses 7 nains curieusement en CGI auxquels on doit admettre s’être bizarrement attaché, et avec une toute nouvelle conclusion qui vient trouver une autre façon de fermer le livre de conte de son héroïne. Au final, on ne savait pas comment débuter cette critique, et maintenant on doit avouer ne pas savoir comment la boucler. Peut-être en répétant que : ce n’est pas si mal, mais maintenant Disney, s’il-vous-plaît laissez nous tranquille, libérez vos pauvres réalisateurs et bien sûr payez convenablement vos artistes VFXs parce que vos remakes lives ressemblent de plus en plus à des appels à l’aide.

Titre Original: DISNEY’S SNOW WHITE
Réalisé par: Marc Webb
Casting : Rachel Zegler, Gal Gadot, Andrew Burnap .…
Genre: Aventure, fantastique, Comédie musicale
Sortie le : 19 mars 2025
Distribué par: The Walt Disney Company France

BIEN
Catégories :Critiques Cinéma








































































































































