Critiques Cinéma

THE LAST SHOWGIRL (Critique)

SYNOPSIS : Shelly, une danseuse de cabaret expérimentée, doit faire face à son avenir lorsque son spectacle à Las Vegas est brusquement interrompu, après 30 ans de représentation. Danseuse dans la cinquantaine, elle peine à trouver quelle suite donner à sa carrière. Et en tant que mère, elle cherche à réparer une relation tendue avec sa fille, qui a souvent été reléguée au second plan par rapport à sa famille d’artistes.

Pour son nouveau long-métrage, la réalisatrice Gia Coppola compose avec l’image de sa tête d’affiche, offrant avec The Last Showgirl une performance en guise de renaissance à Pamela Anderson. Le film suit Shelly, danseuse dans un cabaret de Las Vegas depuis 30 ans. Lorsqu’elle apprend que son spectacle est annulé par sa scène, Shelly, désormais la cinquantaine, doit faire le bilan de sa carrière pour pouvoir envisager la suite de sa vie.


Avec ce récit d’1h30 en guise de tranche de vie frontalement réaliste derrière les paillettes de l’imagerie « Las Vegas », Gia Coppola invoque son Sean Baker intérieur pour se plonger dans l’arrière-salle de la gloire américaine passée aujourd’hui confrontée à d’inéluctables changements. A travers sa protagoniste, 50 ans mais coincée dans l’âge d’or du Cabaret (c’est une image d’elle dans la vingtaine qui trône sur l’affiche du spectacle, signe que subsiste une époque révolue), The Last Showgirl est une peinture simple mais appliquée d’un certain désenchantement, donnant principalement une partition en or à une Pamela Anderson très investie. La comédienne se réinvente dans un rôle complexe et contrasté, une femme à la fois naïve et sûre d’elle, confrontée malgré elle à la fin d’un système et à la fin d’un rêve qu’elle s’obstine à ne pas lâcher. Gia Coppola applique une mise en scène doucereuse et pleine de volupté, captant ses comédiennes au plus proche avec le concours de la photographie pleine de textures d’Autumn Durald Arkapaw qui imprime les corps, les néons et les lumières tamisées avec un grain qui ne manque pas de relief.


The Last Showgirl s’impose comme une exploration particulièrement intéressante de ses thématiques centrales soulevées par le script de Kate Gersten, et l’on aurait probablement préféré que le film ne s’arrête pas en si bon chemin et continue de se plonger dans ses différents sujets avec plus de profondeur dans ses derniers instants. Un certain souffle d’inconsistance se fait sentir en bout de route, là où il y aurait probablement eu bien plus à dire et à faire pour parfaitement boucler le récit. Malgré ces quelques défauts, Gia Coppola signe un film habile qui donne la part belle à son image et à son parcours de comédiennes. Derrière Anderson, on retrouve pêle-mêle Jamie Lee Curtis, Kiernan Shipka et Brenda Song, tandis que Billie Lourd vient offrir des nuances très intéressantes et une émotion assez inattendue grâce à son personnage, et que l’impeccable Dave Bautista se permet d’intelligemment se délester de son image de héros musclé de film d’action pour signer une partition délicate en chef de troupe attachant et sensible.


Dans un écrin tourné en 16mm, utilisant son grain à l’image pour faire tomber le vernis et les paillettes d’une époque désuète, Gia Coppola manque in fine d’une amplitude qui l’aurait rendu entièrement inoubliable, mais on y retrouve une proposition précieuse par ses thèmes et par l’engagement de son casting. Témoin d’un âgisme systémique, autour d’une victime parmi tant d’autres de l’hypocrisie de l’industrie du spectacle américaine, racontant à la fois le bilan d’une vie et la difficulté d’abandonner celle dans laquelle on s’est enfermé pour en amorcer une nouvelle, The Last Showgirl ne réinvente pas son médium ni ses strasses désuets aux frontières de l’American Dream, mais se dresse avec suffisamment de panache, d’élégance et de désillusion pour parvenir à offrir à Pamela Anderson une très jolie partition au centre d’une bien belle toile à défaut d’un vrai changement au sein du système.

Titre Original: THE LAST SHOWGIRL

Réalisé par: Gia Coppola

Casting :  Pamela Anderson, Dave Bautista, Kiernan Shipka  …

Genre: Drame

Sortie le: 12 mars 2025

Distribué par: Sony Pictures Releasing France

 TRÈS BIEN

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