Critiques Cinéma

CRONOS (Critique)

SYNOPSIS : Au XVIème siècle, un alchimiste invente un étrange mécanisme permettant d’accéder à la vie éternelle. A l’époque actuelle à Mexico, Jesús Gris, un vieil antiquaire, découvre l’horloge de Cronos dissimulée dans une statue. L’objet lui injecte un puissant venin qui lui redonne force et jeunesse, mais le rend dépendant au sang humain. Devenu un monstre, Jesús ne peut compter que sur l’aide de sa petite-fille. Le duo doit lutter contre un richissime homme d’affaires rongé par la maladie, prêt à tout pour posséder le mystérieux appareil.

Il est indéniable que le réalisateur Guillermo del Toro fait désormais partie intégrante du paysage cinématographique moderne. De L’Echine du Diable à son futur et très attendu Frankenstein (avec Jacob Elordi et Oscar Isaac), en passant par ses désormais classiques Hellboy, La Labyrinthe de Pan, Pacific Rim, La Forme de l’Eau et Pinocchio : le cinéma du réalisateur mexicain s’est montré capable de faire tenir dans le temps le style magnifiquement gothique de son auteur, une vision profondément unique à la poésie et à la beauté morbide très caractéristiques. Mais derrière ses œuvres les plus connues, cette année nous permettra de découvrir sur grand écran son tout premier long-métrage inédit en France, Cronos, une relecture du mythe du vampire qui porte déjà les marques d’une grande filmographie en construction.

Cronos suit le récit de Jesús Gris, un vieil homme vivant avec sa petite-fille orpheline Aurora autour de sa boutique d’antiquité qu’il chérit. Un jour, Jesús trouve à l’intérieur d’une statue d’archange un étrange scarabée en or – que l’on sait, par le biais d’une introduction-flashback, être un mécanisme fabriqué par un alchimiste du 16ème siècle qui confère la vie éternelle à son porteur. Au même moment, un riche homme d’affaires aux portes de la mort est lancé à la recherche de l’artéfact baptisé « Cronos », et envoie son neveu Angel dans la boutique de Jesús. Alors que ce dernier utilise sans le vouloir la machine sur lui-même et qu’il se met à rajeunir puis à muter, un combat pour la vie éternelle se met en place entre les deux hommes…

Derrière ce premier long-métrage, encore imparfait s’il en est, Guillermo del Toro plante les graines des obsessions scénaristiques qui vitaliseront toute son œuvre, de son appétit pour les monstres à sa façon bien à lui de trouver un mélodrame touchant dans des récits horrifiques. Le cinéaste mexicain, pour son premier coup d’essai, réalise une relecture habile des mythes vampiriques, pourtant bien loin des Dracula et autres Nosferatu, contenant en son sein une réflexion thématique passionnante sur les dangers de la vie éternelle. L’on y trouvera pourtant un scénario encore un brin mal fagoté, pas suffisamment abouti qui manque d’aller au bout de ce que son concept de base semble promettre, mais malgré ses imperfections ton sur ton, Cronos se pose comme une curiosité permettant d’ouvrir les portes du cinéma de del Toro, dans ce qu’il porte de poésie macabre et d’humour noir parsemé avec autant de passion que de malice.


Avec les visages de Federico Luppi (que le réalisateur retrouvera dans L’Echine du Diable et dans Le Labyrinthe de Pan), de Ron Perlman en petite frappe et de Claudio Brook dans le rôle de ce riche mourant à la recherche de l’artéfact, Cronos marque par les détails consacrés à sa conception, des designs très riches du scarabée doré ou du maquillage zombiesque de Jesús, qui fabriquent une fable dérangeante et paradoxalement humaine, posant les fondations des expérimentations futures de son metteur en scène, dans une œuvre aussi prometteuse qu’encore rudimentaire. Mais avec cet étonnant Cronos, Guillermo del Toro compose une curiosité pour cinéphile, unique et fascinante à certains égards, portée par les obsessions classiques de son cinéaste qui vaut décemment un détour par les salles obscures pour un étonnant voyage aux origines.

Titre Original: CRONOS

Réalisé par: Guillermo del Toro

Casting : Federico Luppi, Ron Perlman, Claudio Brook,  …

Genre: Epouvante-Horreur

Sortie le : 26 février 2025

Distribué par: Les Films du Camélia

BIEN

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