SYNOPSIS : Comme chaque année, depuis qu’il a perdu sa mère, Pascal revient à Paris pour passer les vacances avec son père Laurent. Ils partent en Corse, et au cours d’une promenade en mer, un avion explose au dessus de leur embarcation et une bombe retenue par un parachute tombe lentement dans l’eau. Laurent qui était en plongée n’a rien vu. Il décide de ramener Pascal à Paris pour lui faire subir des examens medicaux qui s’avèrent négatifs. Quelques jours plus tard, Pascal revient d’une promenade avec une marque bleuâtre à la tempe.

Basé sur le roman éponyme de Michel Bataille, L’arbre de Noël raconte l’histoire d’un père veuf prénommé Laurent Ségur (William Holden) et de son fils de 10 ans Pascal (Brook Fuller) impliqué dans un événement tragique au large des côtes de la Corse. Alors qu’ils sont en vacances, Pascal est exposé aux radiations lorsqu’une bombe tombe du ciel, contaminant l’eau par des radiations nucléaires. Son médecin, joué avec brio par Mario Feliciani, prononce un discours cinglant à Laurent, dénonçant les progrès scientifiques impitoyables au détriment de l’humanité. Peu de temps après, le diagnostic fatidique d’une leucémie en phase terminale tombe, il n’a plus que six mois à vivre. Voulant profiter de ces derniers instants avec son fils et lui rendre la vie, la plus belle possible, Laurent, accompagné de sa maitresse Catherine (Virna Lisi) et de Verdun (Bourvil) son ami de longue date, décide d’emmener Pascal dans une série d’aventures finales. Le père emporte toute la petite troupe dans un château où il y a de l’air frais et de l’eau de source.

Le réalisateur des deux premiers James Bond, ainsi que d’Opération tonnerre en 1965, Terence Young change totalement de registre en réalisant sa propre adaptation du roman de Michel Bataille. L’arbre de Noël, traite d’une triste réalité à laquelle les gens peuvent être confrontés même pendant les fêtes. On nous montre des moments où l’on voit Pascal, partir en vacances, rire, jouer, avec les merveilleux membres de sa famille et ses amis qui essayent de tirer le meilleur parti d’une situation tragique. En partant d’un constant aussi délicat, le film s’efforce sincèrement de dire quelque chose de significatif sur la vie, la mort et l’autodestruction nucléaire dans l’agonie masquée d’un homme sans défense et le calme détaché d’un enfant mourant de 10 ans acceptant son destin avec une maturité impressionnante. Le film contient de nombreuses séquences mémorables, comme celle où Verdun et Laurent essayent de combler le désir de Pascal d’avoir un loup. Après une scène fort sympathique dans un zoo, l’enfant aura son rêve de réalisé, permettant au scénario de nous offrir beaucoup de moments avec une sensibilité incroyable. Notamment quand Pascal regarde un loup dans les yeux nouant des liens avec les animaux, signifiant avec évidence le rapport à la nature et son acceptation de l’inévitable.

Cette situation des plus simples et des plus tristes est magnifiquement photographié par Henri Alekan. En couleur et centré sur un château dans les collines de la Côte d’Azur, elle est accompagnée par une sublime degré musique de Georges Auric. Du côté de la distribution, ce film marque un virage à 180 degrés pour William Holden qui venait de terminer La Horde Sauvage (Sam Peckinpah en 1969), ici il est plein de sincérité dans le rôle du père désespéré qui ne peux rien faire et qui tente le d’offrir le meilleur à son fils. Accompagné par les talentueux Bourvil et Virna Lisi, ils sont touchants, subtils et brillants tout en montrant une chaleur qui, nous le savons, changera à mesure que la maladie suivra son terrible cours. Il faut également souligner la prestation du jeune Brook Fuller, dans le rôle de Pascal qui se montre précoce et plein de sagesse.

Changeant radicalement de registre, Terence Young signe un film sombre doté d’une intrigue bouleversante. Il traite avec brio d’un sujet très délicat et triste avec grâce. La noblesse du message nous montre une autre facette de Noël, qui est évidemment une fête, mais qui peut aussi être vécue différemment et de façon beaucoup plus douloureuse, pour ces gens qui traversent peut-être quelque part un événement personnel très difficile.

Titre Original: L’ARBRE DE NOËL