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SYNOPSIS : KRAVEN THE HUNTER raconte la genèse sanglante et explosive de l’un des super-vilains les plus iconiques de l’univers Marvel. Kraven, un homme dont la relation complexe avec son père, l’impitoyable Nikolai Kravinoff, l’entraine vers une vengeance aux conséquences brutales, l’appelant à devenir non seulement le plus grand chasseur du monde, mais aussi l’un des plus redoutés.
Après la sortie du troisième Venom il y a quelques semaines (qui teasait pourtant d’autres films à venir, ce n’est pas la honte qui étouffe Sony) voilà que nous apprenions que Kraven serait finalement le dernier film du Sony’s Spider-Man Universe (en tout cas pour l’instant). Doté de six films comprenant la trilogie Venom, Morbius, Madame Web et donc Kraven, ce Sony’s Spider-Man Universe est une énigme absolue, et encore plus après avoir visionné le dernier rejeton en date. La grande question qui demeure est néanmoins simple : où va l’argent ? Certainement pas à l’écran. Qui se fait des millions en dépensant les millions de sa boîte qui ne se rentabilise même pas ? Le film n’a pas besoin de critiques, il a besoin d’auditeurs, il n’est pas concevable que des millions soient dépensés pour produire un Sony’s Universe qui suinte à ce point le foutage de gueule et l’absence de talent alors même qu’un J. C. Chandor est (en apparence du moins) aux commandes d’un long métrage comme Kraven, et ce y compris s’il s’agit d’un produit estampillé « super-héros ». Le monsieur, qui a tout de même quelques faits d’armes à son actif comme A Most Violent Year (c’est le dernier représentatif qui nous vient en tête et c’est vrai qu’il commence à dater), semble ici avoir vendu son âme car au vu de ses dernières déclarations, il ne voit pas de problèmes à son Kraven. . S’agirait-il d’une vaste opération de blanchiment d’argent ? Ou d’un petit clan interne qui a le feu vert, sur la base d’un cahier des charges pourri, pour jeter l’argent par les fenêtres sans aucune éthique ? Quiconque aurait dix minutes pour écrire un pitch en totale improvisation ayant vocation à devenir une origin story de Kraven ferait mieux que ce à quoi nous avons assisté. Le Sony’s Spider-Man Universe, et en particulier Kraven, est vraiment l’un des symboles du déclin d’Hollywood et même plus globalement du monde, un nivellement vers le bas ahurissant. Revenons sur ce flop annoncé qui nous l’espérons mènera au licenciement des responsables totalement déconnectés du monde réel qui ont piloté ce Kraven. Il est d’ailleurs amusant de voir le réalisateur quémander une suite dans la presse alors que son film est pourtant une honte absolue, à croire qu’il est déconnecté de sa propre réalité.

Nul doute que le Sony’s Spider-Man Universe repose sur un cahier des charges tant la structure des films est toujours la même : pas de Spider-Man au programme, des protagonistes supposés être des ennemis du tisseur mais qui sont en réalité des sortes de super-héros bis qui découvrent leurs pouvoirs et affrontent des méchants bien plus méchants qu’eux, dans un film ayant vocation à expliquer comment ils vont devenir des bad guys alors qu’au final ils sont juste des boys scouts qui se veulent plus bad ass. Kraven n’échappe pas à cette vaste fumisterie à laquelle Venom s’était accrochée avant de prendre la tangente et de partir en roue libre totale dans ce qui était une mascarade qui avait parfois le mérite d’amuser, en témoigne son deuxième volet assez fun. Exit l’humour dans Kraven qui se prend très au sérieux et qui avait donc comme but ultime de nous montrer comment le personnage allait devenir un chasseur bien connu des fans des comics et dessins animés Spider-Man. L’histoire ne tient tellement pas la route et échoue dans des proportions tellement inimaginables à faire de Kraven un Chasseur qu’il faut carrément qu’un autre personnage nous explique pourquoi son frère va bien devenir le méchant que nous connaissons, alors même que ça n’a pas spécialement de sens. Le fin fond des égouts de la démarche aura eu le mérite d’être atteint avant l’annulation de cet univers honteux.

Aaron Taylor-Johnson a donc la tâche ingrate et ce malgré son charisme, d’enfiler en pendentif la petite dent qui est supposée composer son cosplay de Kraven et de nous narrer son histoire à dormir debout. Difficile après l’avoir vu évoluer dans un tel navet l’imaginer devenir un jour James Bond (même s’il ne s’agissait jusqu’à présent que de rumeurs) tant le niveau est bas. Pourtant Aaron Taylor-Johnson a du talent, celui que nous avons découvert à l’époque dans Kick Ass a bien évolué tant physiquement qu’en tant qu’acteur et nul doute qu’il rachètera son âme dans 28 ans plus tard, dont la première bande annonce était juste incroyable. A l’instar d’une Margaret Qualley qui perce de plus en plus et que nous suivons aussi depuis longtemps, Aaron Taylor-Johnson finira sûrement par s’imposer définitivement sur la scène internationale dès lors qu’il ne se compromettra plus dans d’autres projets à la Kraven. Difficile d’ailleurs de dire ce qui est le pire dans le film. Entre la jeunesse de Sergei qui ressemble à des passages de Twilight, plusieurs scènes vitrines avec de pauvres diables aux cerveaux limités présents dans les parages juste pour se faire laminer dans des scènes même pas amusantes, de la pseudo violence numérique pour nous montrer que cette fois le film ne fera pas dans la dentelle alors que pourtant si, Russell Crowe venu cachetonner, des phrases sorties tout droit d’une boite à répliques bateau (« Je pense qu’il y a un animal en chacun de nous« , « ce n’est pas une question d’argent mais de pouvoir« ), un personnage féminin présent pour la discrimination positive mais qui n’a absolument rien d’utile ni rien à jouer et à qui les scénaristes ont tenté d’attribuer des punchlines pour lui donner un peu plus de consistance qu’une simple purée, des plans dignes de Mutant X et Walker Texas Ranger, des zooms kitschissimes sur des animaux ou une cigarette pour nous illustrer l’un des sens de Kraven et on en passe et des meilleurs. C’est hallucinant. C’est tout bonnement hallucinant de voir un film comme ça débarquer dans les salles de cinéma.

Du début à la fin le film ne cessera donc, sans temps mort, d’enfoncer le clou. Des bad guys risibles dont l’un au look anti-charismatique affublé de lunettes et d’un petit sac à dos qui ressemble davantage à un comptable des années 2000 qu’autre chose, jusqu’à la scène finale où, sans spoiler, Kraven découvre une certaine lettre et une certaine veste, il n’y a absolument rien qui ne fasse pas pouffer de rire (dans le meilleur des cas) ou qui ennuie jusqu’à l’épuisement. Ce n’est pas seulement bête et moche, c’est surtout honteux et cela laisse un arrière-goût très amer dans la bouche car il est tout bonnement incompréhensible, surtout au bout de six films, de comprendre comment un studio peut mettre de l’argent dans cela, valider le projet, le tourner, le sortir…cela déjoue toute logique. L’année touche bientôt à sa fin et jusqu’à présent Borderlands était la pire chose que nous avions vue en 2024, le voilà détrôné par Kraven qui aura eu le mérite d’asseoir au moins son règne et son trône quelque part : dans ce que l’on nous a servi de pire. Adieu Sony’s Spider-Man Universe et bon débarras.

Titre Original: KRAVEN THE HUNTER
Réalisé par: J.C Chandor
Casting : Aaron Taylor-Johnson, Russell Crowe, Ariana DeBose …
Genre: Action, Fantastique
Sortie le: 18 décembre 2024
Distribué par : Sony Pictures Releasing France
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Catégories :Critiques Cinéma, Les années 2020








































































































































