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SYNOPSIS : Boy est un sourd-muet à l’imagination débordante. Lorsque sa famille est assassinée, il s’échappe dans la jungle et est entraîné par un mystérieux chaman à réprimer son imagination enfantine et à devenir plutôt un instrument de la mort.
Le projet Boy Kills World est une belle anomalie dès son point de départ. Premier long-métrage emballé par le réalisateur Moritz Mohr, le film se vend comme un beat’em all sanguinolent et outrageusement pop, raccrochant une promesse à la Hunger Games aux absurdités hyperviolentes des jeux vidéo de combat les plus populaires de l’histoire du médium. Imaginez John Wick, entraîné depuis son enfance dans la jungle par un Shaman, puis lancé à toute berzingue à la poursuite d’une leadeuse cruelle et totalitaire qui a assassiné sa famille devant ses yeux, cassant la figure à tous les hommes de main qui se mettront sur son chemin à coup de « finishers » à la Mortal Kombat : Boy Kills World est un melting-pot d’idées en tout genre, misant autant sur les mauvaises que sur les excellentes, pour offrir à Bill Skarsgård la pièce parfaite entre son odyssée vengeresse dans le remake poussif de The Crow et sa future appropriation du mythique Nosferatu chez Robert Eggers… Ici, Skarsgård est l’atout plastique et baston du film, au détail près qu’il se voit délesté de sa voix… Boy, son protagoniste, est sourd-muet, et se parle à lui-même par l’intermédiaire d’une voix-off intérieure incarnée par H. Jon Benjamin. La couleur est annoncée dès l’ouverture du film : Mohr conjugue au badass l’iconographie de son comédien principal, en faisant une machine à frapper conditionnée à la vengeance dans un monde futuriste aux règles pas vraiment claires… Chaque année, la Leadeuse Hilda Van der Koy (la trop rare Famke Janssen) organise un « Carnage », une exécution filmée de ses opposants politiques pour calmer les ardeurs des potentielles résistances qui auraient l’idée de se soulever contre elle. Boy, le héros sans nom du film, a vu sa mère et sa sœur être tués en face de lui par Van der Koy et dédie sa vie à la mort de sa pire ennemie – tout en discutant régulièrement avec un souvenir de sa sœur qu’il voit dans sa tête et qui l’assiste dans ses missions.

Boy Kills World prend la tournure d’un grand revenge movie, très simpliste dans son exécution (le héros veut tuer la méchante, il s’allie avec des gens qui veulent de même, puis combat à la chaîne tous ceux qui cherchent à l’en empêcher…), sorte de David contre Goliath gonflé à la testostérone et à l’hémoglobine. Le film porte alors en argument central la puissance de ses combats – Mohr ayant été cherché le chorégraphe David Szatarski pour mettre en image les scènes d’action, résultant dans des séquences explosives extrêmement inventives qu’on croirait tout droit sorties d’un film de Matthew Vaughn.

Autour de ces morceaux de bravoure rares dans le paysage de l’actioner bourrin moderne, Boy Kills World est un pot-pourri qui va à mille à l’heure, trop vite pour pouvoir prendre convenablement le temps de bien installer ses personnages et les règles de son univers. Sa dystopie paraît alors cruellement bancale du début à la fin, se centrant à peine sur les ravages de la famille Van der Koy sans véritablement réussir à justifier l’organisation politique qui régit cette petite ville futuriste. Mais soit, dans les contours d’un Street Fighter en live-action privilégiant les punchlines badass, les vannes absurdes qui ne font pas toutes mouches et la risibilité de sa violence grand-guignolesque, la cohérence politique de son contexte social peut passer au second-plan…

Avec Boy Kills World, Moritz Mohr signe un produit explosif en demi-teinte, bougrement imparfait autant qu’il est génialement désinhibé. Bill Skarsgård semble s’éclater dans la peau de cet enfant au corps d’adulte, privé de voix et criblé par ses émotions enfermées à l’intérieur de lui. Derrière lui, les stars sont Yayan Ruhian et Jessica Rothe, qui portent les atouts charismes et grosses beignes recherchées par leur script. Boy Kills World balaie ses imperfections par son envie communicative de proposer une vision différente de l’action au cinéma, résultant en un long-métrage troué de toute part qui parvient in fine à retomber sur ses pattes en fournissant un divertissement sans prétention, à l’action diablement bien filmée, où la forme prévaut clairement sur le fond. Et c’est déjà pas si mal.

Titre Original: BOY KILLS WORLD
Réalisé par: Moritz Mohr
Casting: Bill Skarsgård, Jessica Rothe, Michelle Dockery …
Genre: Action, Science fiction, Thriller
Sortie le: 13 septembre 2024
Distribué par: Prime Video
BIEN
Catégories :Critiques Cinéma








































































































































