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SYNOPSIS : Une jeune écrivaine talentueuse se lance dans une odyssée créative lorsque son professeur lui confie un projet qui les entraîne tous deux dans un enchevêtrement de plus en plus complexe. Alors que les lignes se brouillent et que leurs vies s’entremêlent, le professeur et sa protégée doivent faire face à leur moi le plus sombre tout en s’efforçant de préserver leur but individuel et les choses qui leur sont les plus chères.
Miller’s Girl sort seulement maintenant en France, via la plateforme Prime Vidéo, mais le premier long-métrage de Jade Halley Bartlett a déjà fait grand bruit à sa sortie aux Etats-Unis – et son casting n’y est probablement pas pour rien. Vendant un face-à-face séducteur entre Martin Freeman en professeur de littérature quarantenaire et Jenna Ortega en étudiante gothique de 20 ans sa cadette, Miller’s Girl tente de capitaliser sur la popularité fulgurante de la toute nouvelle Mercredi (aujourd’hui à l’affiche d’à peu près tout, globalement) pour attirer les fans en salles. Mais comme son sujet le laisse déjà penser, il aurait fallu un peu plus que deux excellents acteurs pour en faire un bon film. Et c’est peu dire… Miller’s Girl raconte l’histoire de Cairo Sweet (quel étrange nom, mais passons…), une jeune étudiante de 18 ans qui vit toute seule dans le grand manoir de ses parents avocats richissimes. Mais la solitude lui joue des tours dans sa vaste demeure constamment sous la brume, jouant alors au fantôme pris de réflexions sentimentales et intellectuelles lorsqu’elle s’inscrit aux cours du Professeur Jonathan Miller. Très vite, Miller se montre curieusement intrigué par Cairo, de par son talent littéraire hors paires – mais surtout qu’il remarque vite dans les affaires de la jeune femme qu’elle possède son livre, que pourtant littéralement personne n’a lu depuis sa publication. Inévitablement (…), un rapport de séduction se construit entre les deux personnages.

Autant rentrer tout de suite dans le vif du sujet pour éviter les quiproquos : Miller’s Girl est un raté colossal, tellement qu’il est incompréhensible que le film soit arrivé aussi loin dans son processus de production. Le scénario de Bartlett est le premier témoin de cet échec, vissé sur une structure qui se désamorce toute seule à coup de dialogues pompeux qui se pensent intelligents alors qu’ils sont remplis de clichés et de démonstrations explicatives de ce qu’il se passe dans l’histoire. Le tout ressemble alors à une fanfiction Wattpad aux embouchures ultra kitsch quand elles ne sont pas malsaines – le film tombant la tête en avant dans son approche extrêmement risquée de son sujet. Miller’s Girl n’est absolument pas maîtrisé et porte en lui une réflexion très (très) maladroite sur la période post-MeToo et sur la « Cancel Culture » : un professeur, marié et quarantenaire, entretient un jeu de séduction puis une liaison avec une élève de 18 ans, mais c’est bien la jeune femme qui est pointée du doigt comme la coupable manipulatrice à cause de qui tout ça est arrivé. Le film joue avec le feu de manière très peu digeste et jamais cinématographique, tombant à plat à chacune de ses idées scéniques et narratives. Miller’s Girl est un ratage en tout point, qui nous fait constamment nous demander ce que Martin Freeman et Jenna Ortega (pourtant tous deux de supers comédiens) ont pu trouver d’intéressant dans ce scénario. Même s’ils tentent plutôt bien de se défendre avec des répliques parfaitement risibles écrites avec un Stabilo et une prétention de tous les diables, les deux têtes d’affiche ne peuvent rien faire de ce gloubi-boulga vraiment raté. Le long-métrage n’a déjà rien à dire, mais en plus il le fait péniblement.

Dans sa direction fantomatique aux volontés gothiques et controversées (la réplique « Si ce n’est pas sujet à controverse, ce n’est pas intéressant » est littéralement prononcée par un personnage), Miller’s Girl est un naufrage qui prend l’eau de toute part, plombé par ses name-droppings littéraires incessants et par ses leçons de morale probablement pensées pour être subversives qui parviennent juste à faire soupirer le spectateur en boucle.

Il n’y a donc rien, ni de sulfureux ni de révolutionnaire, à se mettre sous la dent. Juste un égotrip maladroit criblé par un male gaze tellement intense qu’on se demande bien comment une scénariste et réalisatrice a pu être derrière tout ça. Bref, rien à signaler, on va oublier tout ça et souhaiter le meilleur à la suite des carrières de Martin Freeman et Jenna Ortega – mais on ne se fait pas de soucis.

Titre Original: MILLER’S GIRL
Réalisé par: Jade Bartlett
Casting : Martin Freeman, Jenna Ortega, Bashir Salahuddin …
Genre: Drame, Comédie dramatique
Sortie le: 19 Septembre 2024
Distribué par : Prime Video
ASSEZ MAUVAIS
Catégories :Critiques Cinéma








































































































































