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SYNOPSIS : Dans un futur très proche, une grande loterie a été mise en place dans une Californie en difficulté économique. Le seul piège ? Il faut tuer le gagnant avant le coucher du soleil pour pouvoir réclamer légalement son prix.
Deux ans après avoir réalisé L’École du Bien et du Mal pour Netflix, nouveau passage par les plateformes pour le metteur en scène Paul Feig puisque c’est désormais chez Prime Vidéo qu’il pose ses caméras. Au programme : une réunion Awkwafina/Simu Liu post-Shang-Chi, le tout à la sauce GTA, propulsée par un concept des plus efficaces qui ne pourra subir que le contrecoup d’une exécution absolument pas à la hauteur. Jackpot suit Katie Kim, une comédienne en herbe débarquant comme une fleur à Los Angeles pour passer des castings. Ce qu’elle ne savait pas (comment peut-elle ne pas savoir… ?), c’est que la ville des stars organise régulièrement un énorme tirage du loto aux règles un peu particulières… Pendant la journée qui suit la révélation du grand gagnant, une chasse à l’homme est organisée 100% légalement. Quiconque tuera l’heureux gagnant remportera son jackpot. Par un concours de circonstance total, Katie se retrouve évidemment ennemie numéro 1, et toute la ville se lance à ses trousses avec l’intense objectif de la tuer. Elle est alors approchée par un certain Noel, un garde du corps spécialisé dans la protection rapprochée des gagnants de la loterie en échange d’un pourcentage du grand prix…

Au scénario, Rob Yescombe dessine les contours de cette folle course poursuite trépidante en plein Los Angeles. Le scénariste a d’ailleurs débuté sa carrière d’écriture dans le milieu du jeu vidéo, ce qui transparaît immédiatement – le film était d’ailleurs initialement appelé Grand Death Lotto, référence peu subtile aux Grand Theft Auto de Rockstar auquel il emprunte sa peinture du chaos. Jackpot s’adonne donc à une grande comédie frénétique absurde et explosive, qui a pour premier défaut de n’offrir à ses comédiens principaux que des performances dans lesquels on les connaît déjà par cœur. Et bien qu’on pourrait passer nos journées à voir John Cena faire du John Cena, cela ne suffit malheureusement pas à faire tenir un film.

Paul Feig compose une comédie totalement lisse, sans vraie extravagance ni envie de pousser son désir de cinéma plus loin, qui compte simplement sur son efficacité premier degré et ses punchlines comiques fusant à la vitesse de la lumière dans toutes les scènes. Jackpot est un pur produit de plateforme, formaté à l’extrême dans tous ses aspects, offrant un spectacle tantôt prenant tantôt exténuant qui ne parvient jamais vraiment à justifier de son excellente accroche. Ce concept initié par le film – cette grande loterie qui laisse la place à une chasse à l’homme façon American Nightmare – fonctionne très bien sur le papier, mais se heurte pourtant à un manque d’ampleur à la fois dans le scénario de Yescombe qui ne fait exister ses personnages que dans une poignée de scènes d’émotions et dans la mise en scène étonnamment timide de Feig qui semble presque avoir peur de signer des scènes d’action trop impactantes. Jackpot est bâti par ses courses-poursuites et ses séquences de castagne qui s’enchaînent dans la frénésie du jeu d’Awkwafina, mais pourtant il ne restera du film à sa fin qu’une suite de bastons maladroitement chorégraphiées et pas très bien filmées au service d’une intrigue dont on fait globalement le tour au bout d’une demi-heure. Pourtant – et on ne le dit pas vraiment souvent – Awkwafina assure le job dans la peau de cette actrice en herbe inlassablement poursuivie par tout Hollywood, et John Cena offre probablement le soutien salvateur à un film qui n’en mérite vraisemblablement pas tant grâce à son charisme indéniable et son talent comique parmi les meilleurs de sa génération d’acteurs en reconversion.

Au final, Jackpot ne parvient pas à se dresser à la hauteur des promesses de son pitch, et l’on comprend très vite au visionnage que ce n’est ni dans l’intérêt de Prime Vidéo ni de Paul Feig. En voulant simplement emballer un produit lisse uniquement programmé pour le divertissement efficace (et rien d’autre), le film remplit aisément sa mission – à savoir, être moyen dans tout ce qu’il entreprend. En résulte un long-métrage parfaitement moyen, raté dans son approche scénique mais réussi dans son énergie contagieuse. Cela aurait pu fonctionner sans son envie constante de racoler la foule avec des one-liners exaspérants supposés comiques (reposant pour la plupart sur des private jokes hollywoodiennes) et avec plus d’entrain à l’orée d’un concept qui définitivement méritait mieux. Tout ça pour une ultime question que l’on se pose encore et toujours : pourquoi ce caméo de Machine Gun Kelly ?

Titre Original: JACKPOT
Réalisé par: Paul Feig
Casting : John Cena, Awkwafina, Simu Liu …
Genre: Action, Comédie
Sortie le: 15 août 2004
Distribué par: Prime Video
MOYEN
Catégories :Critiques Cinéma, Les années 2020








































































































































