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SYNOPSIS : Deux flics sont lâchés par leur petite amie. L’un se promet de tomber amoureux de la première femme qui entrera dans un bar a Chungking House, où il noie son chagrin. L’autre, passe chaque soir au Midnight Express, un fast-food du quartier acheter à la jolie serveuse Faye une « Chef Salad » qu’il destine à son amour idyllique, une hôtesse de l’air.
Wong Kar-wai est l’un des plus célèbres conteurs d’histoires d’amour de tout le cinéma asiatique. Mais qu’on se le dise tout de suite, comme dans beaucoup de ses films, pour en apprécier la qualité il faudra se concentrer sur le style du film plutôt que sur l’intrigue en elle-même. Car le réalisateur hongkongais s’intéresse davantage aux matériaux qui compose une histoire plutôt qu’à celle-ci a proprement parlé. Il le démontre encore une fois en racontant deux histoires, quelque peu similaires reliées entre elles par un lieu commun : un fast-food du nom de Chungking Express. Au début du film, nous rencontrons un jeune policier de 25 ans portant le matricule 223 (Takeshi Kaneshiro), qui erre dans la nuit, seul et déprimé, après que sa copine l’a quitté. Il prend alors l’étrange habitude d’utiliser les dates de péremption des boîtes d’ananas (le fruit préféré de sa petite amie) comme moyen pour faire un compte à rebours. Si elle ne l’appelle pas avant la date limite, il mangera tous les fruits et passera à autre chose. Quand tout à coup dans un bar, une mystérieuse femme (Brigitte Chin-Hsia Lin) portant une perruque blonde entre dans sa vie, ils vont passer une soirée platonique ensemble pour finir dans une chambre d’hôtel où il la regarde dormir.

Le matricule 223 a l’habitude de traîner dans un fast-food, le Chungking Express, où il remarque une serveuse attirante Faye (Faye Wang), mais elle n’a d’yeux que pour un autre policier qui fréquente le même restaurant, c’est le début de la seconde histoire. Le second policier, le matricule 663, interprété par Tony Leung Chiu-Wai à lui aussi rompu récemment avec sa petite amie hôtesse de l’air. Il remarque à peine la présence de Faye, mais cette dernière obtient les clés de son appartement et développe un béguin pour lui. Elle finit par accéder à son appartement et commence à réorganiser sa vie, effaçant peu à peu les traces de son ancienne petite amie et prenant sa place.

La première histoire, un peu plus profonde, est utilisée pour montrer le côté sordide de Hong Kong, en particulier lorsque nous suivons le personnage de Brigitte Chin-Hsia Lin dans ses voyages à travers les ruelles sombres sur fond de commerce illégal, et de drogue. Tandis que dans la deuxième histoire, plus comique, le film met en évidence les intentions étranges de Faye, alors qu’elle s’invite dans l’appartement de Tony Leung et veut recréer sa vie. Nous la suivons dans son appartement sur le rythme effréné de California Dreamin’ (du groupe The Mamas & The Papas) que nous pouvons entendre 8 fois pendant le film (avis aux amateurs). Ces deux histoires qui parlent de solitude et d’isolement s’entrecroisent constamment pendant le film, les personnages de la deuxième histoire apparaissent dans la première, tandis que les événements qui se produisent au début du film reviennent de manière étrange dans la seconde partie. Mais le véritable rassemblement entre les deux c’est bien entendu Chungking Express, ce petit restaurant dont le propriétaire dispense des paroles de sagesse sur l’amour et la romance. Histoires d’amour perdues et d’amour retrouvé, c’est également un fantastique rappel de la capacité du cinéma à nous transporter dans un temps et un lieu particulier. Ici Wong Kar-wai situe ses histoires dans la ville d’Hong Kong, et plus précisément dans le monde de la nuit, celui des fast-foods, des centres commerciaux, des boîtes de nuit et de la culture pop.

Néanmoins on regrette qu’une grande partie de l’impact émotionnel soit mis de côté pour laisser place à l’excentricité qui est de mise et qui porte la majeure partie du film. On la découvre au travers des visuels qui alternent rythmiquement entre le film ordinaire, la vidéo et les images souvent au ralenti. Avec son charme naturaliste et un style visuel unique, Wong Kar-wai réussit à explorer les subtilités de la romance, en délivrant un long regard mélancolique. Véritable lettre d’amour au Hong Kong des années 1990 est Chungking Express, magnifique tranche de vie.

Titre Original: CHUNG HING SAM LAM
Réalisé par: Wong Kar-Wai
Casting: Brigitte Lin Ching-hsia, Tony Leung Chiu-Wai, Faye Wong…
Genre: Comédie, Policier, Drame
Sortie le: 22 Mars 1995
Distribué par: –
EXCELLENT
Catégories :Critiques Cinéma, Les années 90








































































































































