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BATMAN CAPED CRUSADER (Critique Saison 1) C’est trop court, on en veut plus ! …

SYNOPSIS : Bienvenue à Gotham City, où les corrompus sont plus nombreux que les bons, où les criminels sévissent et où les citoyens respectueux de la loi vivent dans un état de peur constant. Forgé dans le feu de la tragédie, Bruce Wayne, riche mondain, devient à la fois plus et moins qu’un être humain : BATMAN. Sa croisade individuelle lui attire des alliés inattendus au sein du GCPD et de la mairie, mais ses actions héroïques engendrent des ramifications mortelles et imprévues.

Alors que le Batman de Robert Pattinson ne devrait pas faire son retour avant au moins 2026 (malgré un passage prochain dans la série spin-off de HBO sur son Pingouin) et que celui du flambant neuf DC Universe de James Gunn n’a pas encore trouvé d’interprète pour son introduction dans l’adaptation de The Brave and the Bold, on peut dire que le Justicier masqué le plus connu de Gotham se fait désirer. C’était sans compter le retour triomphal de Bruce Timm, dépoussiérant sa classique série animée de 1992 pour remettre les compteurs à zéro avec cette nouvelle itération très attendue titrée Caped Crusader. Une première saison de 10 épisodes de 25 minutes, le constat est évident dès la fermeture de son final : c’est trop court, on en veut plus ! Car Batman Caped Crusader est une toute nouvelle proposition à mi-chemin entre la réadaptation classique et l’envie de faire du neuf avec du vieux. A ce compte-là, Timm s’entoure à la production de deux grands noms de l’industrie du spectacle contemporain, puisque J. J. Abrams et Matt Reeves sont également de la partie dans cette renaissance du Justicier de Bob Kane et Bill Finger.



La série raconte alors les débuts de Batman à Gotham City. Alors que des mafias s’agitent pour prendre le contrôle de la ville en corrompant ses élus et sa police, différents protagonistes tentent de faire changer les choses à leurs manières. Le procureur charismatique Harvey Dent est en pleine campagne pour accéder à la Mairie, le Commissaire Gordon traque les criminels les plus dangereux sans relâche avec l’assistance de la dévouée Détective Renee Montoya, et la jeune avocate ambitieuse Barbara Gordon tente d’imposer sa vision personnelle de la justice. Chaque épisode de cette saison joue alors avec un méchant de l’univers de Batman, variant les plaisirs entre les bad guys classiques de son catalogue (Gueule d’Argile, le Pingouin ou Catwoman) et les personnages moins traditionnels voire même sortis des fonds de tiroirs (Nocturne, Onomatopoeia ou Gentleman Ghost).

Caped Crusader a alors beaucoup de personnages centraux, au point qu’on comprend très vite que Batman ne sera qu’un personnage secondaire de sa propre série – et à beaucoup d’égards, cette idée rend probablement cette saison encore plus intéressante. Exit les regards taciturnes de Robert Pattison qui broie du noir en regardant son masque sur fond de Nirvana, ici Bruce Wayne est une façade d’un Batman qui n’existe presque que dans son tout nouveau costume et dans son combat contre le crime. Après un simple épisode qui raccroche les wagons en relisant le traumatisme de Bruce suite à la mort de ses parents (et qui explore la fameuse question « et si Batman allait en thérapie, plutôt ? »), Caped Crusader profite de quelques trouvailles scénaristiques très intéressantes et suffisamment novatrices pour nous donner la sensation d’être surpris alors que nous nous trouvons constamment en terrain connu. Certains personnages profitent de quelques twists (le Pingouin et sa vie de famille, le Docteur Harleen Quinzel et son rapport à son métier, la relation entre Bruce et Alfred, etc…) et rendent l’immersion dans ce tout nouveau Gotham tout à fait satisfaisante et globalement très réussie.



Le pari de Bruce Timm est relevé haut-la-main, malgré une rigidité relative dans certaines animations (héritage de sa grande sœur de 1992) et un manque de perspective dans une ville de Gotham qui semble un peu figée en dehors de ses quelques personnages centraux. Accompagné par les voix d’Hamish Linklater (oui, le prêtre de Midnight Mass), Eric Morgan Stuart, Kristal Joy Brown, Michelle C. Bonilla, Jamie Chung, Christina Ricci ou encore Diedrich Bader (avec pas mal de guests également), Batman Caped Crusader est une exploration délicieusement rétro des aventures du Justicier masqué, tournant ses intrigues façon film noir qui frappe juste lorsqu’il lorgne vers le Hollywood sombre des années 40/50 et lorsqu’il traite ses méchants et méchantes avec grand respect – même quand la force des choses les amènent à se détourner des comics pour aller chercher la nouveauté. Au final, Caped Crusader donne l’eau à la bouche et la sensation d’un retour aux grandes heures de Batman en animation, dont on va attendre encore plus dans les très probables saisons suivantes, car le catalogue de bad guys de Batman est tellement inépuisable que Bruce Timm pourrait en avoir à ne plus savoir quoi en faire.

Crédits : Prime Video

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