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SYNOPSIS : Quelques décennies d’histoire américaine, des années 1940 à la fin du XXème siècle, à travers le regard et l’étrange odyssée d’un homme simple et pur, Forrest Gump.
Le film est très librement adapté du roman éponyme de Winston Groom publié en 1986. Pour les besoins du film, le scénario se focalise principalement sur les onze premiers chapitres du roman. Une fois adapté, en 1995 Forrest Gump a juste raflé 6 Oscars !! Avec entre autres celui du meilleur film, du meilleur réalisateur pour Robert Zemeckis et bien sûr du meilleur acteur pour Tom Hanks ! le film est sélectionné par le National Film Registry de la Bibliothèque du Congrès pour y être conservé, en raison de son intérêt « culturellement, historiquement ou esthétiquement important ». Dans les films générationnels, il existe en général un mantra, une devise, une phrase pour l’histoire, qui perdure des décennies après la sortie de l’œuvre. Il y avait le Carpe Diem du Cercle des poètes disparus (1989). Pour Forrest Gump, ça sera La vie, c’est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber. C’est en fait tout le sujet de Forrest Gump, le poids d’un destin tracé sur lequel on aurait finalement que peu de maîtrise. Ou telle la plume que l’on retrouve à la première comme à la dernière seconde du film, le temps qu’une vie folle se déroule, on est bringuebalés d’un événement à un autre. Dans les deux cas, on ne choisirait rien. La théorie du film se situe à une forme d’interstice, c’est un peu les deux, semble nous souffler Forrest.

Car oui, l’histoire de Forrest va être tellement épique, qu’il est légitime de s’interroger sur destin ou hasard. A travers son insouciante épopée, c’est tout un pan de l’histoire si souvent fracturée des Etats-Unis qui est revisité. Alors, Gump va se balader dans les événements mondiaux comme qui rigole. Qui d’entre nous devant un match n’aura pas une fois crié, et encore aujourd’hui « Cours Forrest, cours !!!« . Et ça commence par ses jambes « parfaitement parfaites » qui vont servir d’inspiration rien de moins qu’au King, avec les chorégraphies saccadées d’Elvis qui forgeront le début de la légende. On passera par le « J’ai envie de pisser « au Président Kennedy, à montrer son postérieur à Lyndon Johnson, à la révélation du scandale du Watergate poussant Nixon à la démission juste car Forrest n’arrivait pas à dormir à cause des lumières allumées des bureaux en face !! Entre temps, Forrest, du haut de sa légère déficience (qui est davantage diagnostiquée que vécue au quotidien) va se prendre de passion pour l’armée car au moins c’est simple, comme pour le ping-pong, car là aussi ce n’est pas le sport le plus compliqué !! Il va surtout nouer des liens inoubliables aussi bien avec le lieutenant Dan, de qui il va changer le destin, qu’avec son pote Bubba et avec lui toutes les variantes culinaires de la crevette.
Mais surtout évidemment, c’est sa déchirante histoire avec Jenny qui va nous tirer les larmes. Elle lui dira à un moment « qu’est ce que tu connais de l’amour Forrest » ? Alors qu’à l’inverse, c’est bien lui qui va le mieux s’en sortir dans la constance de la passion folle qu’il réserve à sa belle. A rebours, tourmentée par une enfance sacrifiée que l’on perçoit en ellipse, Jenny va s’évertuer à réaliser les mauvais choix, du moins ceux qui toujours vont la détruire. Le dénouement de leur grande histoire de liens promet encore pour des siècles des jours florissants à l’industrie du mouchoir. Depuis le bus où enfant, c’est la seule qui accepta qu’il s’installe à côté d’elle jusqu’au dernier souffle, Forrest n’aura cesse de penser à elle. Avec en apogée ce moment brulant de romantisme quand Jenny lui confie qu’elle aurait adoré être là pour voir avec lui tout ce que Forrest à vu, au Vietnam, pendant son footing de 3 ans 2 mois, 14 jours et 16 heures à travers l’Amérique, les levers de soleil, les couchers, aux 4 coins du monde. Et Forrest de lui répondre : « Mais tu étais là Jenny« … La mise en scène est évidemment complètement folle, sinon on ne serait pas dans un film de Robert Zemeckis. C’est bien la traversée des époques, le mélange d’image d’archives où il nous est donné l’impression un peu grossière mais très jouissive que Forrest serre la paluche à Kennedy ou partage le plateau avec John Lennon. Au-delà de ces petits joujoux, en fonction des déambulations internationales de Forrest, c’est parfois une carte postale, ou de la musique larmoyante d’Alan Silvestri redoutablement efficace aux moments clés. Mais en fait, on s’en fout un peu car ça marche, et c’est sacrément du cinéma.

Allez, pour les fans, un petit spoil alert qui n’en est pas un pour un film qui date de 30 ans. Le micro de Forrest se fait couper quand il parle du Vietnam devant la foule, et on reste ainsi volontairement sur notre faim. En lisant sur ses lèvres, voilà ce que dit Gump : « Sometimes when people go to Vietnam, they go home to their mommas without any legs. Sometimes they don’t go home at all. That’s a bad thing. That’s all I have to say about that. » (« Quelquefois quand les gens vont au Vietnam, ils rentrent chez leurs mamans sans jambes. Quelquefois ils ne rentrent pas du tout. C’est moche. C’est tout ce que j’ai à dire sur ça »). Évidemment, au casting, Tom Hanks écrase tout et au-delà d’une interprétation, ou même d’une incarnation, il est passionnément Forrest Gump. C’est sans surprise qu’il décrochera l’Oscar, après avoir déjà tâté de la statuette un an avant en 1994 avec Philadelphia. Son physique, sa voix, son émotion, c’est tout son corps et toute son âme que l’acteur va offrir à son personnage. John Travolta, un temps pressenti sur le rôle avant de refuser déclarera : « Décliner le rôle de Forrest Gump a été une grande erreur ». Difficile de lui donner tort !! La distribution est folle autour de lui. Évidemment Robin Wright est une Jenny en âme sœur qui livre une interprétation troublante d’authenticité. Gary Sinise est un Lieutenant Dan touchant de résilience, Mykelti Williamson s’investit avec force dans le personnage de Bubba. Et bien sûr une Sally Field (qui malgré ses seulement 10 ans d’écart avec Tom Hanks !!) en maman aimante coute que coute et prête à tout pour son Forrest. Forrest Gump est un film iconique, qui aura marqué toute une génération se sentant investie de le faire découvrir aux suivantes. Il nous parle d’altérité avec une fraîcheur qui n’a pas prit une ride, nous fait rire et nous bouleverse toujours autant, et pour les mauvais bougres qui évoquent une trop grande simplicité, nous leur répondons comme Forrest que n’est stupide que la stupidité !!!

Titre Original: FORREST GUMP
Réalisé par: Robert Zemeckis
Casting: Tom Hanks, Robin Wright, Gary Sinise…
Genre: Romance, Drame, Comédie
Sortie le: 5 Octobre 1994
Distribué par: United International Pictures (UIP)
CHEF-D’ŒUVRE
Catégories :Critiques Cinéma, Les années 90








































































































































