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SYNOPSIS : Au XXIème siècle, où règnent la violence et le sexe, Alex, jeune chef de bande, exerce avec sadisme une terreur aveugle. Après son emprisonnement, des psychanalystes l’emploient comme cobaye dans des expériences destinées à juguler la criminalité…
Basé sur un roman de 1962, et réalisé en 1971 par Stanley Kubrick, Orange mécanique résonne à travers les années comme l’un des sommets de la grande carrière cinématographique de son réalisateur, mais aussi comme l’un des films les plus violents et dérangeants. Dès son premier plan, Orange mécanique nous défie puissamment avec le regard froid et éblouissant de son jeune héros criminel Alex DeLarge (Malcolm McDowell), puis il nous entraîne dans une Grande-Bretagne futuriste où évolue une société violente. Alex est à la tête d’une bande de voyous, surnommé les droogs, avec lesquels ils commet des agressions, viols et passages à tabac. Le film brandit avec désinvolture un mélange d’humour noir et de violence brutale, accentué par l’utilisation terriblement brillante des classiques de Ludwig van Beethoven. On retrouve également la chanson principale d’un film musical hollywoodien lors d’une scène tristement célèbre où Alex et sa bande attaquent sauvagement un écrivain et sa femme. Stanley Kubrick présente ces atrocités avec une attitude froide et détachée.

Au travers de sa narration à la première personne, le film nous montre le point de vue sociopathe d’Alex qui se délecte inconsidérément et sadiquement dans un déchaînement anarchique. Malgré cela le film tente de démontrer que sa violence individuelle n’est rien comparée à la violence de sa société dystopique. Finalement après beaucoup d’agressions et de crimes, il est appréhendé par des autorités brutales et condamné à 14 ans de prison pour meurtre. Alex est incarcéré mais obtient une chance d’être libéré s’il participe à un programme expérimental pour le guérir de ses tendances antisociales et le réhabiliter. Cette technique vantée par le ministre de l’Intérieur, l’entraîne à réagir très négativement à ses impulsions violentes. Il va passer de voyou agressif et provocant à quelqu’un de docile et incapable de se défendre. À partir de ce moment-là, le film passe dans sa phase punitive lorsqu’il doit faire face à ses anciennes victimes et payer le prix de leurs vengeances. Tout le monde voudra sa part, de ses anciens droogs qui sont devenus policiers en mettant leur brutalité au service de l’État jusqu’à un dernier acte où on retrouve l’écrivain précédemment agressé.

Sommes-nous censés être désolés pour Alex à ce moment-là ? Chacun est libre de répondre à cette question. Certains vont penser que lui infliger cela est cruel, mais cela nous rappelle aussi à quel point il est un horrible criminel. D’autre vont trouver que transformer Alex en un symbole est offensant, et injuste qu’il ne soit pas puni pour son crime, la technique expérimentale gâche l’aspect punitif de la prison. Dans les deux cas et quoi qu’on en pense, la seconde partie du film se veut comme un retour de bâton pour Alex. Ici, Stanley Kubrick est fidèle à lui-même, lui qui tout au long de sa carrière ne s’est jamais soucié des bonnes grâces du public livre ici une adaptation des plus controversée du roman d’Anthony Burgess. Comme dans bon nombre de ses films, tout y est stylisé et les décors sont sculpturalement parfaits. On remarque également que sa réputation de perfectionniste est pleinement visible dans chaque décision qu’il prend.

Dans ses grandes lignes, Orange mécanique poursuit les inquiétudes de Kubrick au sujet du pouvoir et des gens corrompus. Comme il nous l’avait déjà montré au travers des romains de Spartacus jusqu’aux officiers français carriéristes dans Les Sentiers de la Gloire, en passant par les intendants dérangés de notre arsenal nucléaire dans Docteur Folamour. Orange mécanique s’est installé dans le firmament de la culture pop avec de multiples références dans les films et séries. Les scènes sont réfléchies et rien n’est laissé au hasard, Malcolm McDowell nous glace le sang du début du film jusqu’à un final sublime et profondément cynique avec en fond la 9ème symphonie de Beethoven. Avec cette œuvre grandiose qui nous montre les dérives d’une société perdue face à un régime autoritaire, où encore une campagne expérimentale visant à lutter contre les comportements criminels, Stanley Kubrick signe un monument du 7ème art.

Titre Original: A CLOCKWORK ORANGE
Réalisé par: Stanley Kubrick
Casting : Malcolm McDowell, Patrick Magee, Michael Bates…
Genre: Drame, Science fiction
Sortie le : 21 Avril 1972
Distribué par: Warner Bros. France
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Catégories :Critiques Cinéma, Les années 70








































































































































