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SYNOPSIS : Eva, gardienne de prison exemplaire, fait face à un véritable dilemme lorsqu’un jeune homme de son passé est transféré dans l’établissement pénitentiaire où elle travaille. Sans dévoiler son secret, Eva sollicite sa mutation dans l’unité du jeune homme, réputée comme la plus violente de la prison.
Le nom de Gustav Möller avait acquis une certaine renommée internationale lorsque son précédent film, The Guilty, s’était exporté hors de ses racines danoises pour conquérir le reste du public et de la critique mondiale (jusqu’à la « consécration » du remake hollywoodien, dis donc…). Son nouveau film, Sons, enferme cette fois ses personnages dans une prison de haute-sécurité, et coince Sidse Babett Knudsen face à Sebastian Bull. Le long-métrage installe le personnage d’Eva, gardienne pénitentiaire sans histoire. Lorsqu’un jour elle reconnaît un jeune homme parmi les nouveaux prisonniers amenés sur place, Eva sollicite mystérieusement sa mutation vers l’unité de ce Mikkel. Dans ce service, tenu depuis des années par Rami – son nouveau supérieur – Eva découvre des prisonniers ultra-violents et s’enferme dans une obsession malsaine pour le jeune homme…

Sons se pose comme un récit fracturé par deux personnages évoluant l’un en face de l’autre. Eva, sensiblement exemplaire dans son travail, révèle progressivement à l’écran une facette d’elle que l’on ne soupçonnait pas. Mikkel, jeune violent au passé trouble et à la ganache fermée, laisse transparaître une colère omniprésente qui présage dès lors la tragédie qui se met doucement en place. Car avec son nouveau film, Möller étudie la violence humaine inhérente à chaque être, dans un drame brutalement intimiste qui – petit à petit – devient un thriller nerveux ponctué de mensonges et de vengeance. Sons glisse sur l’aspect non-manichéen de l’écriture de ses personnages, le film se délaissant de toute morale pour suivre en bon observateur objectif les rapports de force entre Eva et Mikkel.

Les deux comédiens principaux sont alors bouleversants, Sidse Babett Knudsen effectue un vrai tour de force avec son Eva, et Sebastian Bull compose un Mikkel prêt à exploser à chaque instant. La mise en scène et la direction d’ensemble de Möller confèrent à Sons un aspect de réussite carcérale coup de poing, même s’il semble parfois trop linéaire dans les mouvements intimistes de ses deux personnages centraux. Son huis-clos a quelquefois tendance à étouffer quelques nuances dans l’exécution de ses protagonistes, mais la véritable direction entreprise par le film s’avère pour autant remarquablement fabriquée sans n’être jamais cousu de fils blancs.

Sons, s’il installe une atmosphère nerveuse et anxiogène au lieu de se la jouer grand thriller noir à la dramaturgie inarrêtable, compose un récit à taille humaine diablement bien structuré, réussissant à attraper son spectateur par les questions morales qu’il pose tout en élevant constamment l’ambiguïté de sa situation. La violence, autant psychologique que parfois physique, devient alors l’outil de travail principal de Möller, parvenant avec cette puissante proposition de genre à raconter une histoire de deux fils (seul l’un des deux est présent à l’écran, mais il faudra voir le film pour avoir la clé de l’histoire) par le prisme d’une mère prête littéralement à tout. Qui est la victime ? Qui est le bourreau ? Qui est le coupable ? Ces questions, laissées volontairement grises par le long-métrage, posent alors les bases d’un drame percutant qui ne laisse pas insensible.

Titre Original: VOGTER
Réalisé par: Gustav Möller
Casting : Sidse Babett Knudsen, Sebastian Bull Sarning, Dar Salim…
Genre: Drame, Thriller
Sortie le : 10 juillet 2024
Distribué par : Les Films du Losange
TRÈS BIEN
Catégories :Critiques Cinéma, Les années 2020








































































































































