SYNOPSIS : « C’est relou… » est la sempiternelle rengaine de Seishirô Nagi, élève de première qui se complait dans la mollesse. Sa vie connaît un tournant radical quand il fait la rencontre de Reo Mikage. Beau, intelligent, sportif et héritier d’une imposante entreprise, Reo a tout pour lui, mais n’a qu’une seule envie : devenir champion du monde de football. Pour y parvenir, il décide d’embrigader le paresseux Nagi dans son club de football après avoir été témoin des dons naturels de ce dernier, capable des prouesses techniques les plus incroyables… sans effort. Dotés de capacités exceptionnelles, le duo ne va pas tarder à se faire remarquer. Notamment par un programme très spécial destiné aux meilleurs attaquants… le Blue Lock !

A l’origine du phénomène Blue Lock, il y a la Coupe du Monde de Football 2018 en Russie – et l’élimination de l’équipe nationale du Japon face à la Belgique en Huitième de finale. L’idée du manga se construit alors sur un constat réel : il manque quelque chose aux Samouraïs Bleus pour rivaliser avec les principaux favoris internationaux et pouvoir enfin prétendre au titre suprême de Champion du Monde. Les deux mangakas Muneyuki Kaneshiro (à l’écriture) et Yusuke Nomura (aux dessins) lancent alors, sur format papier, un shōnen footeux qui deviendra la vague Blue Lock avec son succès populaire, puis son passage en anime dès 2022. Le récit de Blue Lock prend racine au sein de la Fédération Japonaise de Football : celle-ci a fait appel à un certain Jinpachi Ego pour recruter l’arme ultime pour faire gagner la Coupe du Monde à l’équipe japonaise. Ce dernier organise alors un gigantesque centre de sélection et y enferme parmi les jeunes buteurs les plus prometteurs du pays. S’ensuivent alors une série de matchs et de défis éliminatoires ; les derniers « survivants » auront alors la chance ultime d’intégrer l’équipe U-20. Les autres, ceux qui sortiront du parcours prématurément, verront leur rêve de représenter le Japon détruit. Le manga/anime suit Yoichi Isagi, un jeune attaquant à la vision de jeu impressionnante et fan du joueur français Noël Noa, qui va rejoindre l’équipe Z de la compétition.

En parallèle de cette saga principale, Muneyuki Kaneshiro s’est également lancé dans une série spin-off, un certain Episode Nagi , racontant les évènements de Blue Lock du point de vue de Seishiro Nagi, buteur de génie de l’équipe V (que l’équipe Z affronte lors du dernier match enflammé de sa poule). De cette façon, l’auteur assure un twist sur sa propre série car Nagi a une caractéristique intéressante – et plutôt unique pour un protagoniste de shōnen : il n’a absolument aucune envie d’être là. Blue Lock Episode Nagi, version filmique, assure alors l’attente entre les saisons 1 et 2 de l’anime (la deuxième sera bientôt diffusée). Réalisé par Taku Kishimoto, le long-métrage recompose les évènements des 24 épisodes de la première saison de l’Anime, suivant alors le parcours de Nagi et de son tout nouvel ami Reo Mikage. Sa forme de spin-off et son revirement de protagoniste amènent alors tout un tas de pistes intéressantes, promettant notamment de raconter une histoire inédite à l’écran dans un contexte que l’on connaît déjà. Cependant, forcés d’avouer que le spectacle ne prend jamais vraiment, et que l’on assiste alors à 1h30 de redite sous la forme d’un résumé condensé au rythme trop appuyé et à un manque flagrant de structure.

Tout n’est pourtant pas raté dans le film, notamment grâce à son duo central (Nagi et Reo), offrant une dynamique narrative sympathique par leurs différences évidentes (le premier n’en a rien à faire du foot, le deuxième cherche à s’émanciper de sa famille riche en suivant sa passion). Episode Nagi commence alors dans le lycée des deux compères, alors que l’on suit leur rencontre et leurs premiers pas en tant que duo d’attaquants, avant d’être reconnus comme prometteurs puis invités au fameux Blue Lock.

Après la séquence de présentation du processus de sélection par Ego à l’intégralité des jeunes joueurs (scène racontée de la même façon que dans la série principale), le film suit ensuite le parcours de l’équipe V et de la formation du fameux trio Nagi-Reo-Zantetsu (qui donnera du fil à retordre à l’équipe Z). Par ce changement de perspective, il paraît évident que les protagonistes du manga-mère deviennent dans cet Episode Nagi les antagonistes, le match final de la poule devenant alors un haut-fait de l’histoire de Nagi – car c’est à ce moment précis qu’il trouve un intérêt dans la pratique du football, permettant au film d’avoir une idée intelligente qui lui donne une plus-value notable bien que plutôt timide.

Titre Original: GEKIJOUBAN BLUELOCK – EPISODE NAGI

Réalisé par: Taku Kishimoto