Critiques Cinéma

PARTHENOPE (Critique)

La vie de Parthénope de sa naissance dans les années 1950 à nos jours. Une épopée féminine dépourvue d’héroïsme mais éprise de liberté, de Naples, et d’amour. Les amours vraies, indicibles ou sans lendemain qui vous condamnent à la douleur mais qui vous font recommencer. Le parfait été à Capri d’une jeunesse insouciante malgré un horizon sans issue. Autour de Parthénope, les napolitains. Scrutés, aimés, désillusionnés et pleins de vie, que l’on suit dans leurs dérives mélancoliques, leurs ironies tragiques et leurs moments de découragement. La vie peut être très longue, mémorable ou ordinaire. Le temps qui passe offre tout le répertoire des sentiments. Et là, au fond, proche et lointaine, cette ville indéfinissable, Naples, qui ensorcèle, enchante, hurle, rit et peut nous faire mal.

Parthénope est le dixième long métrage de Paolo Sorrentino. Un film qui ne déroge pas aux mantras de son cinéaste, dans son amour et haine pour le clinquant, son adoration pour ses origines napolitaines, qu’il se plait à dépeindre sous toutes ses aspérités. Et avec un cinéma qui en fait toujours beaucoup dans la grandeur, tout en filmant souvent la décadence, notamment des plus fortunés. Sorrentino, c’est finalement une histoire de passions tristes. Le destin de Parthénope va venir s’inscrire dans ses truismes. Parthénope va souvent choisit l’amour comme moyen de survie. Sauf qu’on aime toujours trop ou insuffisamment, mais jamais juste comme il le faut. Alors, elle va parfois se perdre, renoncer, y croire encore et cheminer dans des questionnements qui n’ont jamais trouvé de réponse malgré la littérature, l’art ou la philosophie. L’amour comme une forme de condamnation ou du moins une impossibilité de l’ancrage pour Parthénope. Malgré l’ambition du propos initial, c’est une variation finalement assez classique sur le sentiment amoureux. Parthénope, c’est diablement romantique, sensuel, sexuel. C’est aussi très grandiose esthétiquement, parfois presque trop car la forme est très souvent écrasante. C’est aussi particulièrement irrévérencieux par instant car dans une forme de constante transgression. Les images sont folles dans cette envie d’invention de couleurs, cette symétrie parfaite façon succession de tableau. La mise en scène de Parthénope, c’est un peu une exposition permanente.


On notera quelques bizarreries, mais après tout pourquoi pas, car la démarche artistique n’en est que plus puissante. Sauf qu’un certain nombre de ruptures de narration deviennent préjudiciables à la tenue du récit, et qui entrave légèrement l’empathie. La volonté sans doute louable de ne pas tomber dans la facilité du récit ne permet pas non plus à Parthénope de nous étreindre fort, et on aurait voulu succomber plus encore. Pourtant, dans cette complexité, quelques niaiseries ne nous sont pas épargnées.

Parthénope la sublime, la thésarde en anthropologie qui va rencontrer un mentor forcément désabusé, mais aussi un écrivain forcément alcoolique. On frôle parfois avec la caricature.  Et c’est un peu tout ça l’histoire du film de Sorrentino. On est soit blasés autant que saoulés par l’effet publicitaire quasi assumée de la carte postale de 2h16, ou assez époustouflés de l’intention artistique, de la grandiloquence de l’image et du souffle amoureux du propos. On passe parfois par ces deux sentiments en même temps. Toujours est-il qu’au-delà d’une forme de vacuité qui caractérise un certain nombre de ses personnages, Parthénope est une affaire de sensation, comme toujours avec l’art, et permet assez facilement au spectateur de se laisser bercer par un récit intriguant de mélancolie, en étant capté par la puissance de l’image.


Le casting est forcément dominé par la prestation de Celeste Dalla Porta. Le cinéaste veut presque trop en faire une icône, et c’est un peu gênant. Certains plans insistent bien trop sur la plastique de la jeune actrice, ce qui au-delà de vouloir la sensualiser et la mythifier la fige un peu trop parfois. Ce qui est regrettable car l’actrice fait bien mieux que se défendre quand il s’agit de scènes jouées et de faire passer ses tragédies intimes. On aura le plaisir de croiser Gary Oldman dans un rôle un peu cliché quand même, mais visuellement c’est toujours un kiff. Parthénope est aussi envoutant que stéréotypé à outrance. La question même de l’utilité du film se pose, si ce n’est nous en mettre plein la vue. Pas sûr que le passage sur petit écran ne serve sa cause. A voir au cinéma ou rien, mais c’est aussi largement possible de faire sans !!

Titre Original: PARTHENOPE

Réalisé par: Paolo Sorrentino

Casting: Celeste Dalla Porta, Stefania Sandrelli, Gary Oldman…

Genre: Drame

Sortie le: Prochainement

Distribué par: Pathé

BIEN

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