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SYNOPSIS : KINDS OF KINDNESS est une fable en tryptique qui suit : un homme sans choix qui tente de prendre le contrôle de sa propre vie ; un policier inquiet parce que sa femme disparue en mer est de retour et qu’elle semble une personne différente ; et une femme déterminée à trouver une personne bien précise dotée d’un pouvoir spécial, destinée à devenir un chef spirituel prodigieux.
Alors que Pauvres créatures (2024) a fini il y a peu son tour de salles en ayant chopé le Lion d’Or à Venise au passage en Septembre 2023, revoilà non pas la sous-préfète, mas bel et bien Yorgos Lanthimos avec Kinds Of Kindness, présenté en compétition officielle à Cannes 2024. Au jeu de l’intolérable cruauté qui pique là où il faut, le réalisateur grec dans un esthétisme toujours très précis propose des œuvres toujours assez baroques, décalées, parfois même dystopiques et souvent complètement barrées !! Ce Kinds of Kindness là ne manquerait pas lui non plus de superlatifs qu’on pourrait ainsi lui assigner pêle-mêle tant ça part dans tous les sens en mode foutraque total : Irrévérencieux, pervers, cruel et même assez abominable par moments. En tous les cas totalement inclassable. Après, on serait en droit de se questionner si Lanthimos n’en fait pas un peu des caisses sciemment. Donc peut-être pas si irrévérencieux, car Kinds Of Kindness est un pur prototype cannois, et sans remettre en cause la sincérité de l’affaire, celle-ci pourrait être un tantinet téléguidée. Mais bon, n’empêche qu’avec cet enchaînement de trois moyens métrages qu’est Kinds of Kindness, on en prend plein les yeux, on se marre gras mais des fois finement, on est écœurés et c’est toute la salle de cinéma qui vibre sous les rires, cris et râles de dégout, et c’est cela qu’on veut !!

Et puis l’air de rien en mode hyper acerbe, de nombreux gros sujets y passent avec l’emprise semble-t-il en fil conducteur, ou du moins les mécanismes d’autorité et donc d’entrave de la liberté. Comme celui dans la première partie de cet homme incapable d’assumer le moindre choix évident et qui s’efface et s’annihile sous le joug d’un patron bien psychopathe. Une démonstration évidemment poussée à l’extrême, mais qui permet de venir questionner le libre-arbitre de chacun-e- dans un collectif souvent étouffant. C’est toute la faiblesse de l’homme face au système qui est ainsi dépliée au lance-flammes et face à la folie excentrique du boss, on se fend quand même sacrément la poire. L’exaspération à peine enfouie du salarié en question face aux cadeaux délirants de son chef entre une raquette cassée de John McEnroe ou encore le casque que portait Ayrton Senna au moment du crash !!

Et puis, dans sa mise en scène, Kinds Of Kindness ne fait pas dans la dentelle sur le trash, ça pisse le sang, ça lèche les plaies, et ça dégueule tranquille. Pendant ce temps-là, les chiens qui ont pris le pouvoir sirotent un cocktail sur la plage et conduisant leurs bagnoles, passent à côté de cadavres d’humains la gueule en sang éclatés au sol. Un exemple significatif de Kinds Of Kindness, c’est du délire quand même bien fun avec le chien au volant, du bien gore avec le corps sur le bitume et un gros message sur notre cruelle indifférence du quotidien, et même au vivant. Donc si l’ensemble est clairement jouissif et jubilatoire, il y aussi abondance de ventres mous, au sens métaphorique du terme. Dans le sens où Lanthimos nous perd un peu beaucoup parfois, et si c’est sûrement savamment recherché, c’est somme toute assez inutile car c’est le récit qui perd en rythme. Pour autant, il y a du cinéma plein la caméra et chaque anecdote du film pourrait faire ici l’objet d’une analyse détaillée.

Le casting qui ressemble à s’y méprendre à celui de Pauvres créatures est jubilatoire, et comme leur réalisateur, les acteurs en foutent eux aussi un peu partout. A ce petit jeu, Emma Stone évidemment, à crever de rire, comme tous ses petits copains, Margaret Qualley, Jesse Plemons dont la résignation est sidérante de drôlerie, et évidemment un William Dafoe complètement survolté de folie dont la gueule nous fait rêver et partir sacrément loin. Sa raideur tombe ici à pic. Kinds of Kindness dénonce finalement assez habilement la violence ordinaire et une forme de main mise très psychanalytique de la puissance de l’autorité, et ce travail quasi anthropologique n’est pas dénué d’intérêt, c’est rien de le dire. Qui plus est, ça nous fait réagir et marrer, bref ça nous fait passer un très bon moment de cinéma !

Titre Original: KIND OF KINDNESS
Réalisé par : Yorgos Lanthimos
Casting: Emma Stone, Jesse Plemons, Willem Dafoe …
Genre: Drame
Sortie le: 26 juin 2024
Distribué par: The Walt Disney Company France
TRÈS BIEN
Catégories :Critiques Cinéma, Festival de Cannes 2024, Les années 2020









































































































































Belle littérature les critiques mais perso , j’ai trouvé rien de bien palpitant , c’est long , violent , sans suite les unes avec les autres ( trois films en un ) et pour dire quoi je le le demande …a déconseillé !