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RoboCop une série B datée, un blockbuster décérébré ou un chef-d’œuvre absolu pour Paul Verhoeven, je vous dis tout dans cette vidéo !
Pour RoboCop son premier film américain, le hollandais Paul Verhoeven a d’abord fait comme bon plusieurs de ses confrères, il a refusé de le tourner après en avoir seulement lu une trentaine de pages. Mais, sur les conseils de son épouse, le réalisateur de Turkish Délices et de La chair et le sang s’est fort heureusement ravisé et a accepté de mettre en images le scénario de Edward Neumeier et Michael Miner. Un script émaillé tout du long d’un second degré salvateur en opposition au conformisme ambiant. Mais si RoboCop brille par un humour saignant où tout le monde en prend pour son grade, des hommes politiques aux hommes d’affaires en passant par la télévision et la publicité, il se singularise également par une violence outrancière qui permet au cinéaste de faire passer sous le vernis de la satire, la destinée sacrificielle de son héros, Alex Murphy, un policier assassiné par un gang, puis transformé en cyborg avec pour mission de réduire le crime à néant. Un postulat de départ qui invoque immanquablement le mythe de Frankenstein d’autant plus que la part humaine de Murphy va peu à peu reprendre le dessus. Peter Weller (qui fut préféré à Michael Ironside) aussi charismatique sans que sous l’armure du flic en métal, excelle à restituer les nuances provoquées par les doutes qui assaillent son personnage. Face à lui, c’est une galerie de seconds couteaux de haut vol qui officie, de Kurtwood Smith à Ronny Cox en passant par Ray Wise et Dan O’herlihy, Nancy Allen bénéficiant du seul rôle féminin notoire dans cet univers très masculin. Autant un film politique qu’une charge critique, RoboCop est aussi un pur film de science fiction doté d’effets spéciaux étonnants que le temps n’altère en rien, bien que privés des apports du numérique. Un budget de seulement 13 millions de dollars et un tournage éreintant n’empêchent pourtant pas le film de damer le pion aux blockbusters de l’époque dont il s’avère résolument proche. Si RoboCop fonctionne toujours aussi bien c’est grâce à son propos d’une modernité absolue mais aussi par la faculté de Verhoeven à créer un monde futuriste totalement crédible, préfigurant même ce que deviendront les cités urbaines contemporaines. Sa mise en scène s’avère d’une efficacité diabolique et la violence graphique du film est telle qu’elle lui vaudra de passer sous les fourches caudines de la censure, la MPAA l’obligeant à effectuer des coupes afin de pouvoir bénéficier de la plus large exploitation possible. A sa sortie en salles, le film est un triomphe et RoboCop devient très vite une icône de la pop culture en faisant l’objet de deux suites, puis d’une série télévisée. Après RoboCop, Paul Verhoeven est lui passé à autre chose, mais n’oublions pas que c’est avec ce film radical qu’il s’est offert un passeport hollywoodien et que sa carrière outre-atlantique s’est envolée notamment vers Mars avec Total Recall. Au final, la violence de la charge n’a pas pris une ride, le métal de RoboCop est en acier trempé, un fer à dessouder au cœur qui bat entre les fils. RoboCop de Paul Verhoeven ressort en version restaurée au cinéma ce 24 avril. Dites-moi en commentaire si vous l’avez vu et ce que vous en avez pensé et sinon si cette vidéo vous a donné envie de le découvrir. Et pour des conseils ciné, séries, livres, n’oublie pas de t’abonner !
Crédits : Splendor Films
Catégories :Critiques Cinéma, Les années 80








































































































































