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SYNOPSIS : Mathieu habite Paris, Alice vit dans une petite cité balnéaire dans l’ouest de la France. Il caresse la cinquantaine, c’est un acteur connu. Elle a dépassé la quarantaine, elle est professeure de piano. Ils se sont aimés il y a une quinzaine d’années. Puis séparés. Depuis, le temps est passé, chacun a suivi sa route et les plaies se sont refermées peu à peu. Quand Mathieu vient diluer sa mélancolie dans les bains à remous d’une thalasso, il retrouve Alice par hasard.
Un dirigeant d’entreprise dépassé par ses actionnaires dans Un autre monde et un agent de sécurité qui se révoltait dans La loi du marché, Stéphane Brizé nous avait habitué à des films à fort caractère social avec Vincent Lindon en tête d’affiche. Changement de registre complet pour son nouveau film tourné à Quiberon qui diffère radicalement de ses dernières réalisations en se rapprochement plus de Mademoiselle Chambon, un film qui abordait également une histoire d’amour. Laurent (Guillaume Canet) célèbre acteur au bord de la dépression décide de s’isoler et de suivre une semaine de relaxation en thalassothérapie dans une station balnéaire de la côte ouest. En recherche de tranquillité, il ne va pas être déçu, lui la star mondialement connu et dont tout le monde souhaite sa photo. Venu se ressourcer aux grands airs afin de pouvoir se reposer, il en est (pour le moment) incapable. Cela nous offre plusieurs scènes sympathiques et comiques, notamment celle où l’on découvre les photos des selfies et aussi quand Laurent est en pleine déprime en train de se débattre avec sa cafetière. A la recherche de réconfort sur le plan psychologique, il n’est pas aidé par sa femme (Marie Drucker que l’on ne voit pas), qui lui explique au téléphone que c’est de sa faute et qu’il faut assumer ses choix tout en se concentrant sur ses prochains rôles. Autant dire qu’il ne va pas y arriver. Et là, miracle à la façon hollywoodienne ou plutôt pour un côté chauvin à la Lelouch, son ex copine refait surface, celle qu’il a plaqué 15 ans auparavant, Hélène (Alba Rohrwacher).

Face à elle, il dissimule ses incertitudes et ses doutes derrière un sourire forcé, mais devant son accent italien et en écoutant ses conseils, il ne peut que craquer. Elle ne le voit pas en tant qu’acteur célèbre mais plutôt en tant qu’homme, tout se dont Laurent avait besoin. A partir de cet instant-là, le film adopte un autre visage, exit les plans courts serrés et bonjour les plans larges. Stéphane Brizé nous offre de longs plans aériens magnifié par un paysage somptueux, avec en ligne de mire l’océan à perte de vue, comme s’il nous disait que Laurent n’a d’autre issue que d’affronter son destin en se retournant vers Hélène. Amour retrouvé, ils réapprennent à se connaitre, se pardonne mais ils ne doivent pas se revoir… Et pourtant ils vont le faire, tout en se demandant si les choix effectués 15 ans auparavant étaient les bons et s’il avait été différents, qu’en serait-il de nos jours. Impressionnant de maitrise, Brizé à cette capacité de nous faire comprendre la pensée des personnages juste en concentrant sa caméra sur leur visage, et en floutant tout ce qu’il y a autour, comme lors d’un repas entre amis où la caméra reste fixée de longues secondes sur Hélène. Il réitère ce geste plusieurs fois pendant le film notamment avec Laurent, lorsqu’il écoute une symphonie de piano dans ses écouteurs, mais que nous n’entendons rien. Aucun bruit, le silence, juste l’expression sincère de Canet. Cela renforce les émotions entre nos deux protagonistes tout en laissant une marge de manœuvre confortable aux comédiens pour démontrer leur talent. La musique de Delerm colle parfaitement et fusionne avec ces performances tout en unissant les sentiments.

Mais souvent lorsqu’il s’agit d’histoires comme celles-ci, le rythme est parfois ralenti, et ici on peu dire qu’il est lent. Comme évoqué plus haut, le traitement des silences et des plans étirés sur l’écume des vagues est une des qualités du film mais le fait de les faire durer plusieurs minutes le dessert également, cela décorrèle fréquemment les dialogues.

Hors Saison est plein de sensualité mais qui, malheureusement, manque quand même de rythme et d’intensité dans son histoire. Lenteur, complexité et beautés des images en sont les maitres mots. Le cinéaste décrit combien le rythme de l’intime diffère de celui de la société actuelle, et au final, on obtient un joli film capable de susciter des émotions et des sentiments.

Titre original: HORS-SAISON
Réalisé par: Stéphane Brizé
Casting: Guillaume Canet, Alba Rohrwacher, Sharif Andoura…
Genre: Comédie, Comédie dramatique, Drame
Sortie le: 20 Mars 2024
Distribué par : Gaumont Distribution
TRÈS BIEN
Catégories :Critiques Cinéma, Les années 2020








































































































































