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SYNOPSIS : Lorsque Jessica retourne dans sa maison d’enfance avec sa famille, sa plus jeune belle-fille Alice développe un attachement étrange pour un ours en peluche qu’elle a trouvé dans le sous-sol et nommé Chauncey. Tout commence par des jeux innocents, mais le comportement d’Alice devient de plus en plus inquiétant. Jessica comprend alors que Chauncey est bien plus qu’un simple jouet…
Imaginary, nouvelle production Blumhouse (ce qui n’était pas pour nous rassurer), a réussi à attiser notre curiosité pour deux raisons : le retour de Jeff Wadlow (s’agissait-il alors de sa potentielle résurrection, lui qui se traînait un peu l’étiquette de fossoyeur de la franchise Kick Ass après un second volet à la réalisation peu inspirée ?) et le supposé concept du film. Le synopsis décrit en effet que « Lorsque Jessica retourne dans sa maison d’enfance avec sa famille, sa plus jeune belle-fille Alice développe un attachement étrange pour un ours en peluche qu’elle a trouvé dans le sous-sol et nommé Chauncey. Tout commence par des jeux innocents, mais le comportement d’Alice devient de plus en plus inquiétant. Jessica comprend alors que Chauncey est bien plus qu’un simple jouet… « . Grands fans de Chucky devant l’éternel (on l’a sûrement déjà dit et redit) et plus globalement des films avec des jouets, marionnettes et autres pantins farfelus vivants nous avons sauté sur une occasion que nous pensions être celle d’assister aux méfaits d’un ours en peluche psychopathe. Il y a quelques années Annabelle avait déjà profité de notre candeur pour nous mettre une belle douille et, on peut le dire, nous nous sommes encore fait avoir.

Clarifions d’emblée tout malentendu sans pour autant spoiler les tenants et aboutissants du film : il n’y a pas d’ours en peluche vivant au sein d’Imaginary. Tout indice ou promotion qui pourrait laisser penser le contraire ne ferait malheureusement que devenir une source de déception par la suite pour celles et ceux qui comme nous attendaient ce genre de film. Est-ce à dire qu’il n’y a rien d’intéressant dans le film ? Non, mais on a quand même frôlé de peu la catastrophe industrielle en termes de qualité. Pour être honnêtes, plus de la première moitié du film est tellement convenue et ringarde qu’on en était arrivés à se dire qu’on n’avait rien vu d’aussi mauvais depuis The Boy : La malédiction de Brahms (vous pouvez d’ailleurs aller relire notre avis sur le film, il était épicé). Il faut dire qu’Imaginary ne nous gâte que très peu. Les personnages sont mis en scène de la façon la moins naturelle possible, avec l’accent mis sur une famille recomposée aussi dysfonctionnelle que les familles d’origine dont les membres sont les transfuges (autant dire que personne là-dedans n’est très équilibré), où chacun est un cliché pour le moins fade, niais et irritant et où les rapports conflictuels entre chacun sont à chaque ligne de dialogue aussi barbants qu’éculés. On nuancera toutefois cela après avoir vu le film en entier dans le sens où si sur la forme l’écriture est souvent épouvantable, sur le fond elle sème des petits cailloux qui à la fin donnent un scénario plutôt cohérent au sein duquel une intelligibilité globale apparaît enfin (ouf, le film est en partie sauvé mais cela n’enlève rien à ses défauts). Alors forcément lorsqu’en plus un mystérieux ours en peluche malsain s’invite à la fête, cela ne peut que tirer le pseudo foyer vers le bas.
Nous l’avons dit, l’exposition des rapports entre les personnages, aussi fastidieuse soit-elle, a finalement du sens. En revanche c’est trop long. Beaucoup trop long par rapport à la dernière ligne droite, plus palpitante, qui révèle enfin pourquoi le spectateur a été obligé de se farcir plus d’une heure de jérémiades en amont. La faute à un budget au ras des pâquerettes ? Nous le supposons. Il est vrai qu’en matière de ringardise, même s’il tente aussi d’insuffler un peu de modernité au sein d’un concept rempli de toiles d’araignées qui mériterait un bon coup de balai, on ne nous épargne rien. Entre un père mi-rockeur mi-neuneu qui s’émerveille du comportement extrêmement cringe de sa fille qu’il trouve tout à fait mignonne alors qu’elle a définitivement un pète au casque, de la mère des enfants qui est folle, de la belle-mère qui est traumatisée, de l’adolescente qui est antipathique, de la petite cinglée qui est sous l’emprise d’un supposé ours en peluche, du voisin qui est détestable et de l’ancienne nounou de la belle-mère qui est clairement la vieille femme bizarre du quartier, on ne peut que lever les yeux au ciel, surtout quand en plus tout ce beau monde se met à interagir (on vous laisse imaginer le niveau). Côté casting il ne faudra donc pas s’attendre à des performances mémorables à l’exception peut-être de Pyper Braun, assez bluffante dans le rôle de la petite Alice. Mais pourquoi sommes-nous donc si indulgents si le film semble être aussi irritant ? Parce qu’heureusement il y a la dernière partie qui sauve un peu les meubles et efface une partie des craintes que nous avions. On avait déjà fait une croix sur l’ours en peluche vivant, on pensait en plus vraiment n’avoir rien à se mettre sous la dent. Cette crainte a été renforcée par le fait qu’à partir d’un certain stade, le film commence à teaser un lieu dans lequel nous aimerions beaucoup voir les personnages se rendre, mais qui au vu du blabla ambiant et du budget probablement fauché, paraît aussi vite être un mirage au milieu du désert. Fort heureusement le film nous récompense à ce sujet. Du moins, en partie. On ne peut pas dire que le lieu « promis » ait eu l’imagination, l’inventivité et/ou les moyens requis pour être aussi stimulant qu’il aurait pu l’être. C’est d’autant plus paradoxal que le film a su faire preuve d’un minimum d’imagination, ne serait-ce que via les livres pour enfants dessinés par l’un des personnages principaux. Excitant scénaristiquement, ce lieu s’avère donc malheureusement d’un point de vue visuel tout à fait inintéressant (en plus d’être assez vite expédié). On ne peut d’ailleurs pas dire que Jeff Wadlow marquera les esprits avec Imaginary tant le film semble avoir été tourné par le premier yes man venu. Il ne faudra pas non plus trop s’attarder sur la mythologie bricolée par le film qui s’avère assez bancale mais on imagine qu’elle pourrait être développée dans d’autres suites (pas au rabais nous l’espérons car le lieu évoqué précédemment a du potentiel, davantage que d’assister à des interactions bas de plafond entre membres d’une même famille) si succès il y a.
Imaginary nous aura fait passer par plusieurs émotions. Prioritairement celle d’avoir été escroqués par une promotion ambiguë et celle de n’être venus assister qu’à une énième production fauchée qui prend les gens pour des imbéciles. Ces doutes se dissipent heureusement, certes tardivement, afin d’offrir un minimum de récompense aux spectateurs via des événements qui composeront l’unique soubresaut du film mais qui permettront aussi de raccrocher tous les wagons y compris les moments les plus mal écrits. On en ressort en se disant que finalement ce n’était pas si terrible et on a envie (à tort ou à raison, on n’est pas bien sûrs d’encourager le bon cheval…) d’être indulgents face à cet Imaginary tantôt, flemmard, tantôt ringard, qui semble pourtant à plusieurs moments précis vouloir en partie surfer sur ses codes vieillots pour mieux nous sortir quelques twists scénaristiques de derrière les fagots, des twists qui ont le mérite d’exister. On laissera au film le bénéfice du doute, même si par beaucoup d’aspects il représente aussi ce qu’on déteste le plus dans ce que sont devenus les films d’horreur…l’avenir nous dira peut-être si on a bien fait de lui laisser une chance ou s’il aurait été préférable de l’enfouir à tout jamais au sein du fameux lieu exploré à la fin du film.

Titre Original: IMAGINARY
Réalisé par: Jeff Wadlow
Casting : DeWanda Wise, Betty Buckley, Tom Payne (II) …
Genre: Epouvante-Horreur, Thriller
Sortie le: 06 Mars 2024
Distribué par: Metropolitan FilmExport
MOYEN
Catégories :Critiques Cinéma, Les années 2020








































































































































