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SYNOPSIS : Dans cette relecture irrévérencieuse, Dick Turpin est le plus célèbre mais aussi le plus improbable des brigands. Il doit son succès avant tout à son charme, à son sens du spectacle et à ses beaux cheveux. Entouré de sa bande de voleurs, Dick affronte les hauts et les bas de la célébrité et tente d’échapper aux griffes d’un autre grand criminel.
C’est avec panache qu’Apple Tv+ réinvente la figure du célèbre bandit de grand chemin Dick Turpin dans la nouvelle série de Claire Downes, Ian Jarvis et Stuart Lane. Menés par le comédien et humoriste Noel Fielding, ces 6 premiers épisodes de 30 minutes racontent les aventures absurdes de Turpin, fils de boucher aux ambitions grandiloquentes, devenant par hasard le leader de l’excentrique Essex Gang après avoir accidentellement pris la place de son chef. Poursuivi sans relâche par le corrompu Jonathan Wilde au service d’une organisation criminelle appelée le Syndicat, le gang va devoir redoubler d’ingéniosité pour devenir célèbre et pour mener à bien leurs missions. Les Aventures Imaginaires de Dick Turpin emprunte alors le sillage des absurdités polies des œuvres des Monty Python, s’amusant à décrypter son propre sérieux par un usage étiré du gag méta et de l’extravagance burlesque pour moquer ses personnages. Tout est prétexte à être tourné en dérision, ses curieux protagonistes comme ses détestables antagonistes, tous taillés à la hache par un humour saillant qui saisit le too much typiquement british dans une semi-satire inspirée des écrits aventureux des criminels de grand chemin du 18ème siècle.

En mélangeant dans ses intrigues et dans la fabrication de ses décors et de ses costumes l’inventivité de la fantasy médiévale, le baroque de l’âge d’or de la piraterie et l’énergie lancinante du western américain, cette relecture de Dick Turpin prend l’apparence d’un melting pot comique qui ne se pose pas de limites pour étirer son appétit de la réplique en décalage, de la rupture narrative imprévisible ou de la moquerie méta. La série pousse alors la porte des innombrables anachronismes pour renvoyer en miroir un portrait irrévérencieux de la société moderne par le prisme de cette abracadabrantesque suite décapante d’aventures sans foi ni loi.

On tire alors de cette (courte) première saison un vrai vent de fraîcheur, drôle mais jamais has been malgré ses quelques excès datés, qui sait se montrer très tendre envers ses personnages. Ceux-ci parviennent à devenir attachants très rapidement, notamment grâce au potentiel comique de son casting. Si Noel Fielding est évidemment la tête d’affiche, et que son excentricité en décalage avec son univers fait tourner l’entièreté de la série par son prisme, ses compagnons d’armes sont tout aussi sans équivoque. Ellie White est la pointe de sarcasme et de premier degré du gang, alors que Duayne Boachie et Marc Wooton accompagnent l’absurdité excessive de son protagoniste à l’imagination farfelue. On y retrouve également des seconds rôles savoureux, portés par Asim Chaudhry (un sorcier débutant sans diplôme), Hugh Bonneville (le némésis Jonathan Wilde) ou encore Connor Swindels (un rival à la chevelure blonde qui ferait pâlir de jalousie n’importe quel Targaryen).

Sous ses apparences de divertissement ubuesque aux enjeux limités par un sérieux travesti derrière ses incongruités scéniques et narratives, cette première salve d’épisode de ces toutes nouvelles aventures du célèbre Dick Turpin parviennent in fine à redoutablement séduire, par un rythme comique soutenu et un équilibre très attachant dans la peinture de ses personnages. On reconnaîtra l’humour british par excellence au milieu de ses bandits de grand chemin et de ses 20 gags par plan, qui aurait vite fait d’être déjà ringard s’il n’était pas porté par des comédiens et comédiennes qui croient vigoureusement à leur propre absurdité. Au final, Les Aventures Imaginaires de Dick Turpin se regarde sans déplaisir – c’est même tout l’inverse – et nous laisse, après seulement 6×30 minutes, avec l’envie furieuse de retrouver le gang pour poursuivre cette extravagante quête aux allures de pot-pourri hilarant.
Crédits : AppleTV+









































































































































Ouch, cela ne nous rajeunie pas! Très curieux de voir cette nouvelle mouture.