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SYNOPSIS : Lili et Simon s’aiment, mais n’habitent pas ensemble. Abel, l’enfant de cet amour, vit entre deux maisons. Un jour, les accidents de l’existence remettent en question leur mode de vie… Peut-on s’aimer sans vivre ensemble ? Question simple, réponse compliquée.
Premier passage au long-métrage pour l’écrivaine et critique de cinéma Claire Vassé, Double Foyer convoque un agréable duo de tête pour porter une comédie sentimentale à l’ambition poétique appuyée. Dans les contours du film social, le film se laisse alors emporter par une valse d’idées et de pistes, jamais développées jusqu’au bout de leurs promesses, lui conférant un doucereux aspect de tranche de vie hors du temps qui n’arrive pas à se porter elle-même. Le film suit le couple porté par Lili et Simon (Emilie Dequenne et Max Boublil, deux comédiens que l’on apprécie retrouver dans ces registres terre à terre), fraîchement marié et vivant dans deux appartements distincts par choix. Tout le monde leur reproche cette décision surprenante, en particulier concernant l’éducation de leur fils Abel (le jeune Arthur Roose), mais Lili et Simon sont catégoriques : ils sont faits pour ce quotidien, et pas pour vivre ensemble… Lorsque les péripéties de la vie les touchent alors au plus proche, la petite famille va devoir faire certains choix…

Dès son ouverture, le mot est clair. Sous les auspices d’une chanson interprétée par les comédiens introduisant les prémices de cette intrigue, l’accueil suggère alors que ce curieux objet filmique pourrait tenter de se raccrocher aux branches de la comédie musicale – ou du moins de certains de ses codes. Il n’en sera rien, puisque les quelques chansons qui sont propulsées par le montage très étrange du film ne servent en réalité que très peu l’intrigue, et parviennent surtout à cannibaliser le reste du récit par leur aspect un brin en contre-temps. Double Foyer est mû par plusieurs forces, plusieurs ambitions qui agissent les unes au détriment des autres, ne permettant jamais le long-métrage de se décider à embrasser une facette plutôt qu’une autre. Pas vraiment comédie musicale, pas vraiment romcom non plus, quelques airs de conte réaliste, pesés par un sens du tragique et quelques personnages secondaires qui sonnent particulièrement faux (comme l’intrigue de Julien, ancien meilleur ami de Simon qui revient dans sa vie pour des raisons trop peu convaincantes, ou les apparitions de Chloé qui évoque clairement une stalkeuse dans ses meilleurs jours).

L’ensemble est aussi lésé par une direction d’acteurs en demi-teinte et une écriture des dialogues relativement pauvre, enfermant tous les comédiens dans un sous-jeu constant, à la fois mécanique et artificiel, qui empêche de s’attacher durablement à ces personnages. Double Foyer se retrouve également, à l’instar de l’histoire qu’il raconte, le cul entre deux chaises, à ne pas véritablement savoir ce qu’il veut raconter, la morale qu’il souhaite en dégager et à qui le film se destine. Ses excès musicaux et scéniques l’enferment malheureusement dans une image un peu ringardisée de ce genre d’œuvre populaire, pour se fermer sur une conclusion partiellement en contradiction avec ce que les personnages installent en son centre.

Si son duo Max Boublil/Emilie Dequenne fonctionne très bien, grâce à une alchimie bien trouvée qui confère un bel équilibre par leurs différences de rythme, Double Foyer s’avère être une entreprise condamnée à être dans un constant entre-deux. Pas non plus mauvais, le film est simplement raté, la faute à une exécution très maladroite et lacunaire, n’offrant ni parti pris narratif prenant ni choix esthétique mémorable, pour dérouler une intrigue factuellement classique qui tente constamment de s’envoler pour subitement couper court à ses idées les plus intrigantes. C’est au final dommage tant la voix et la vision de sa réalisatrice semble intéressantes, dans ce plaisant mix de poésie, de musique et de tranches de vie, mais cette première copie souffre d’un trop plein total qui, au final, ne raconte vraiment pas grand-chose.

Titre Original: DOUBLE FOYER
Réalisé par: Claire Vassé
Casting : Emilie Dequenne, Max Boublil, Arthur Roose…
Genre: Comédie, Drame
Sortie le: 21 Février 2024
Distribué par: Nour Films
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PAS GÉNIAL
Catégories :Critiques Cinéma, Les années 2020








































































































































