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SYNOPSIS : Un jeune aventurier « Personne » (Terence Hill) croise sur sa route une figure mythique de l’Ouest : Jack Beauregard (Henry Fonda) alors que « La Horde sauvage », une bande de 150 tueurs fait régner la terreur à travers plusieurs Etats…
Sergio Leone eut l’idée originale du film, mais par lassitude du western il en confia la réalisation à Tonino Valerii, son fils spirituel. Sergio Leone, crédité uniquement comme scénariste a également œuvré comme producteur et dirigé plusieurs scènes du film, dont la séquence d’ouverture ou l’affrontement entre Jack Beauregard et la horde sauvage. Jack Beauregard, comme son nom l’indique c’est la classe, et pas comme Personne !! Il sort son colt sous le tablier du faux barbier car il sait que celui-ci compte utiliser sa lame à d’autres fins. Personne, lui dans une scène finale anthologique jouera de sa classe à lui, sa fantaisie à nulle autre pareille, avec un barbier lui aussi mal intentionné, mais pas avec un flingue, et pas dans la même partie du corps de l’homme à la lame !!

Et dans la plus pure tradition des Westerns à la Leone, l’importance folle de chaque bruit, la musicalité de la lame sur la mousse, du tic-tac de l’horloge, de la brosse sur le cheval, le clic du revolver de Beauregard… Personne, au nom référence à l’épisode du cyclope dans l’Odyssée d’Homère, lui pêche avec une mouche en appât flottant et un énorme bout de bois pour assommer la poiscaille et… ça marche !!! Tout est dit sur sa folie et sa rapidité !! Avec cette musique sur mesure de Maître Ennio qui lui aussi se décale et semble se jouer de lui-même… On sifflote et on se marre simultanément. Il mettra même en musique la Chevauchée des Walkyries de Richard Wagner, mais joué… au klaxon. Même pas 10 minutes de film et on est déjà à la maison. Beauregard regarde alors Personne, autant hautain qu’interloqué par le phénomène. C’est tout ce qui va se jouer dans cette alliance des contraires si réjouissante et bien souvent hilarante.

Après 45 minutes, arrive alors l’iconique scène du bar. C’est ici un monumental numéro de Terence Hill qui ne sera plus jamais Personne. Il n’est jamais autant impressionnant que quand il joue les benêts pour au final en mettre plein la vue, plein son gosier et enchaîner les balles et les baffes avec une dextérité jamais égalée. Des scènes toutes plus cabotines les unes que les autres. Ce qui fait tout le sel et l’originalité folle de Mon nom est Personne avec cet ensemble si peu conventionnel, à la hauteur de l’extravagance du personnage incarnée avec poésie et tendresse par Terence Hill. Personne veut lutter contre la mort de l’Ouest mais c’est aussi finalement l’occasion pour Sergio Leone de marquer l’arrêt d’une certaine conception du western spaghetti, tant Leone souhaitait y glisser un volet on ne peut plus parodique, tout en conservant les recettes habituelles qui ont fait le succès de tout un genre. La folie douce de Personne est l’emblème de cette aspiration. Dans ce rôle sur mesure, Terence Hill livre une prestation dantesque autant qu’inoubliable, endossant avec génie le ramasse poussières des plus grands héros du western spaghetti. Fini Trinita, bienvenu à Personne, où face à Beauregard, ses yeux bleu azur enfantins et rêveurs donnent le change comme jamais au gigantesque Henry Fonda. Seul compte son rêve de ne pas voir mourir une certaine idée de l’Ouest dans le lien qu’il va mettre en place avec Beauregard.

Henry Fonda en légende finissante donne le sentiment de faire vivre Beauregard comme s’il avait toujours existé et tel qu’il ne s’arrêtera jamais de battre dans nos cœurs cinéphiles. Monsieur Henry Fonda tout en flegme romantique est à jamais notre référence. Mon nom est personne et c’est tout sauf un hasard, sera son dernier western (si l’on excepte une apparition dans Wanda Nevada (1979) de son fils Peter). Si Mon non est personne a décoiffé par son haut sens de la parodie, il n’en demeure pas moins que cette façon dans sa mise en scène de briser les codes comme on casserait ses propres jouets en font un objet qui est vraiment devenu quelqu’un !!

Titre original: IL MIO NOME E NESSUNO
Réalisé par: Tonino Valerii
Casting: Henry Fonda, Terence Hill, Jean Martin…
Genre: Western, Comédie
Sortie le: 20 décembre 2023
Distribué par : Lost Films
TOP NIVEAU
Catégories :Critiques Cinéma, Les années 70








































































































































