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SYNOPSIS : Fresque spectaculaire, Napoléon s’attache à l’ascension et à la chute de l’Empereur Napoléon Bonaparte. Le film retrace la conquête acharnée du pouvoir par Bonaparte à travers le prisme de ses rapports passionnels et tourmentés avec Joséphine, le grand amour de sa vie. Auteur d’épopées mémorables, Ridley Scott évoque le génie militaire ainsi que les stratégies politiques de Napoléon, tout en mettant en scène des séquences de bataille parmi les plus impressionnantes jamais filmées.
Le projet Napoléon de Ridley Scott, épreuve cinématographique par excellence qui vient s’attaquer aux ombres d’Abel Gance, Sacha Guitry et Stanley Kubrick (bien que sa version soit restée inachevée), aura à la fois été pesé par l’attente publique et critique démesurée, par sa version de 2h40 amputée de plus d’une heure de contenu, et par les aspirants historiens qui se plaisent à démonter un long-métrage sur la base d’incohérences historiques qu’on ne réfutera pas. A 86 ans, le réalisateur britannico-américain opère une sorte de retour en arrière à travers sa carrière, qu’il avait débuté au cinéma par la mise en scène du film Les Duellistes en 1977, lequel prenait déjà ses racines au sein de l’époque napoléonienne. Cette fois-ci, l’exercice du biopic tend les bras à Scott en adaptant le scénario de David Scarpa, avant de retourner encore une fois en arrière avec la suite de son Gladiator dans les prochaines années.

Napoléon mouture 2023 met au centre du cadre Joaquin Phoenix dans la peau du Général/Commandant/Premier Consul/Empereur de France Napoléon Bonaparte, secondé par sa première femme, Joséphine de Beauharnais, incarnée par Vanessa Kirby. Ridley Scott suit alors le couple dans l’exponentielle ascension de son « héros », de sa victoire notoire à Toulon à ses deux exils successifs, en passant par le déroulé des batailles les plus importantes de son règne.

Si le visionnage du film donne irrémédiablement envie (et potentiellement besoin) de voir la version d’origine, celle qui dépasse les 4 heures, et qui devrait – selon les dires de son réalisateur – atterrir d’ici peu sur AppleTV+, ce premier découpage du film, même si effectivement parcellaire et un brin accéléré, permet malgré tout d’y apercevoir ce qu’il est véritablement : un objet de cinéma saisissant, à la puissance radicale et à la force démesurée, autant pour conter les stratégies fulgurantes de son Empereur que pour déboulonner les figures historiques qu’il adapte. Napoléon y est raconté aussi prestigieux qu’égocentrique et complexé, faisant de son parcours un chemin de croix cathartique vers des rêves de grandeur, contrebalancés par les tristes et violentes interactions qu’il entretient avec Joséphine. Par une narration double qui capte d’un côté les mécanismes politiques, internationaux et militaires qui ont dicté l’âge napoléonien, et de l’autre la relation intéressée, passionnée, manipulatrice et toxique qui lie son couple impérial où chacun profite de l’autre pour amplifier la gloire de leurs situations respectives, Napoléon oscille entre la chronique intimiste et la fresque militaire saisissante, bombardant son imagerie à travers un gigantesque tableau presque trop grand pour l’écran de cinéma, réussissant brillamment à adapter ses batailles dans des séquences d’action absolument ébouriffantes. On pensera notamment à la scène d’Austerlitz et ses étendues gelées, incarnant à la fois la violence du champ de bataille et les qualités stratégiques de son protagoniste.

Sous l’œil de son directeur de la photographie Dariusz Wolski, et rythmé par la musique de Martin Phipps, qui amplifient ensemble la fresque historique reconstituée par Ridley Scott et David Scarpa, Napoléon se fera probablement des détracteurs et des ennemis aussi aisément que la figure qu’il se plaît à disloquer, dans une forme qui convie à la fois le grandiose et le pathétique, où la gloire se cache dans la violence, et l’amour dans les tueries. Par la peinture peu flatteuse qu’il fait de sa passionnante personnalité centrale, racontant à la fois son ascension et sa chute fulgurante au milieu d’un maelstrom géopolitique et révolutionnaire, Napoléon s’accapare une partie massive de l’Histoire de France, racontée en anglais, mais traversée par une volonté scénique particulièrement notable, et n’ayant pas peur une seule seconde de maltraiter ses icônes. On regrettera le rythme haché et le montage parfois lacunaire, qui griffonne un peu sur le script de Scarpa, mais il n’y a peu de doute que la version longue du film devrait combler les trous et convaincre les sceptiques in fine.

Titre original: NAPOLEON
Réalisé par: Ridley Scott
Casting: Joaquin Phoenix, Vanessa Kirby, Tahar Rahim …
Genre: Biopic, Historique, Aventure, Guerre
Sortie le: 22 novembre 2023
Distribué par : Sony Pictures Releasing France
EXCELLENT
Catégories :Critiques Cinéma, Les années 2020








































































































































