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SYNOPSIS : Japon, XVe siècle. Jadis protégée par des animaux géants, la forêt se dépeuple à cause de l’homme. Blessé par un sanglier rendu fou par les démons, le jeune guerrier Ashitaka quitte les siens et part à la recherche du dieu-cerf qui seul pourra défaire le sortilège qui lui gangrène le bras. Au cours de son voyage, Ashitaka rencontre Lady Eboshi, à la tête d’une communauté de forgerons, qui doit se défendre contre ceux qui lui reprochent de détruire la forêt pour alimenter ses forges. Parmi ses pires ennemis se trouve San, une jeune fille sauvage élevée par des loups, aussi appelée « Princesse Mononoké », la princesse des spectres…
Situé à l’époque Muromachi (une époque de dieux et de démons) il y a environ cinq cents ans au Japon, l’histoire principale parle de l’équilibre entre les humains et la nature en s’articulant autour de 3 personnages principaux. Ashitaka, un jeune prince que l’on découvre aux prises avec un démon afin de sauver son village, mais qui malheureusement va s’apercevoir, après avoir triomphé de la bête qu’il s’agissait d’un être puissant originaire d’une forêt isolée, un Dieu Sanglier infecté par une balle en fer dans sa poitrine. Mordu au bras, Ashitaka est empoisonné et n’a d’autres choix que d’entreprendre un voyage afin d’espérer trouver le légendaire Dieu Cerf qui, selon la rumeur, possède le pouvoir de guérir à la fois l’homme et la nature. En chemin il atterri dans une ville dirigée par Lady Eboshi, une femme forte qui se bat pour les femmes qu’elle a retirées des bordels. Mais pour ce faire elle veut anéantir la forêt et tuer le Dieu Cerf, ce qui n’est pas du goût de San également connue sous le nom de princesse Mononoké une fille humaine élevée par le Dieu Loup qui se bat pour l’arrêter et protéger les créatures de la forêt, mais avec un motif de vengeance et de justice qui cible spécifiquement Lady Eboshi. Avec ces deux personnages prêts à tout pour protéger leur tribu, Ashitaka découvre le conflit entre la ville et la forêt, n’écoutant que son cœur et sa devise qu’il aime répéter ‘‘Voir avec des yeux dégagés de haine’’ il se donne pour mission de devenir la voix de la raison et veut trouver un moyen de faire la paix entre ces deux forces pour vivre en harmonie.

Avec ce film sur lequel Miyazaki travaillait depuis des décennies, il nous offre une fable écologique, parfois accablante et pessimiste mais surtout colérique. Il revisite les thèmes de Nausicäa sur le conflit entre l’humanité et le monde naturel, tout en conservant certains de ses thèmes fétiches comme la nature, l’humanité, l’industrialisation, la paix et l’équilibre. Il incite les spectateurs à réfléchir sur le rôle de l’homme par rapport à la nature, Mononoké est le personnage le plus important dans cette réflexion, au travers de son statut, elle se définit plutôt louve qu’humaine. Contrairement aux autres héroïnes du studio Ghibli, elle possède un véritable côté anti-héros, violent et sauvage. Lors de sa première apparition elle est représentée avec du sang sur son visage après avoir sucé une blessure par balle dans la poitrine de sa mère adoptive Moro (la déesse des loups). Élevée avec ses frères loups elle possède néanmoins une grande gentillesse et un profond respect envers la forêt et la nature en général, mais sa haine envers Lady Eboshi et les humains en particulier est si forte qu’elle est prête à gâcher sa vie pour défendre la forêt et venger la mort de ses animaux. C’est à cette dernière que revient le rôle de méchante, elle rase et détruit la nature avec ses armes et la pollution mais elle fait également preuve d’une remarquable capacité de compassion, embauchant et prenant soin d’un grand nombre de lépreux et de prostituées rejetées par la société dans son ensemble.

La nature exige le respect de chacun et se révèle par endroits divine et surnaturelle, la forêt est considérée comme un lieu sacré et les Emishi (tribu d’Ashitaka) sont les rares personnes qui respectent la nature, cependant, elle ne peut pas être pillée sans raison et sans conséquence. Une fois de plus le talent de Miyazaki nous éclate en plein visage et nous fait savourer les beautés du monde naturel avec des paysages magnifiquement représentés, il nous fait ressentir de la sympathie pour les animaux mais néanmoins il ne considère pas la nature comme infaillible. Le Dieu Cerf incarne cette capacité à la fois de création et de destruction, il fait pousser l’herbe et les fleurs partout où il marche mais il peut également tuer des créatures vivantes d’un simple regard, il peut se montrer cruel et riposter jusqu’à la mort. Au final il n’y a pas de réponses simples, l’humanité et la nature peuvent espérer parvenir à une solution seulement en essayant de se comprendre, le seul vrai méchant du film c’est la haine.

Avec ce film, Hayao Miyazaki confirme son penchant pour la protection de la nature et son goût prononcé de la paix envers tous les peuples et tous les être vivants de ce monde. Toujours avec grâce et sagesse, il nous livre encore une fois un film magnifique qui regorge d’images à couper le souffle, le tout avec un fond noble. On en redemande.

Titre original: MONONOKE-HIME
Réalisé par: Hayao Miyazaki
Casting: Gillian Anderson, Claire Danes, Pamela Adlon …
Genre: Animation, Aventure, Fantastique
Sortie le: 12 janvier 2000
Distribué par : –
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Catégories :Critiques Cinéma, Les années 2000








































































































































