Critiques Cinéma

EQUALIZER 3 (Critique)

 

SYNOPSIS : Depuis qu’il a renoncé à sa vie d’assassin au service du gouvernement, Robert McCall peine à faire la paix avec ses démons du passé et trouve un étrange réconfort en défendant les opprimés. Alors qu’il a trouvé son havre de paix dans le sud de l’Italie, il découvre que ses amis sont sous le contrôle de la mafia locale. Quand les événements prennent une tournure mortelle, McCall sait ce qu’il doit faire : protéger ses amis en s’attaquant à la mafia. 

Si l’on en croit les récents propos du réalisateur de la trilogie, Antoine Fuqua, Equalizer 3 pourrait être la fin du chemin pour notre héros Robert McCall, interprété par l’inusable Denzel Washington : « Je n’en vois pas d’autre pour moi« , « d’après mes conversations avec Denzel, c’est la dernière (pour lui) aussi ». Si l’on s’en tient à ses propos nous sommes donc en présence de la conclusion de cette trilogie librement inspirée du thriller d’espionnage télévisé du même nom des années 1980 et initiée en 2014. Le premier volet nous racontait l’histoire d’un employé se retrouvant aux prises avec la mafia russe. On apprenait vite qu’il s’agissait d’un ancien de la CIA mais également des agences de renseignements, extrêmement aguerri et qu’il ne faut pas embêter, un peu à l’instar de Liam Neeson dans Taken. En 2018, le deuxième volet nous conviait à des retrouvailles (plutôt musclées) avec ses anciens collègues de la CIA. Fidèle à lui-même, Fuqua imprime un rythme similaire aux deux premiers volets, avec d’entrée une séquence d’action brutalement vicieuse, puis le calme prend place pendant les deux-tiers du film avec la mise en place des personnages et de l’ambiance générale avant un final explosif.


L’introduction nous tient donc tout de suite en haleine et prend place en Sicile, dans une petite ferme où l’on rencontre un homme au volant avec son fils. S’ensuit un petit plan séquence fort sympathique nous amenant dans une cave jonchée de corps, la caméra au plus près du sol virevolte entre les cadavres et prend soin de passer sur les victimes pour nous permettre d’observer la cause de leurs morts, pour finir par un gros plan sur l’auteur de cette violence : Robert McCall. Malheureusement, malgré son efficacité ce dernier va quitter les lieux dans un état qui laisse à désirer et sera découvert puis soigné par un médecin Enzo (Remo Girone) qui va prendre soin de lui. Robert aura l’occasion de prendre du temps pour découvrir cette petite ville côtière d’Altomonte, qui nous fait irrémédiablement penser au village balnéaire idyllique de Luca. Très vite à l’aise et intégré il découvre des gens honnêtes appartenant à la classe ouvrière avec un profond sens de la communauté, sauf qu’évidemment le paradis ne dure jamais trop longtemps pour lui et la mafia italienne (la Camorra) vient s’en mêler pour tout faire voler en éclats, mais c’était sans compter sur McCall


Fuqua déclarait en interview : « McCall est un peu plus sombre, il doit retrouver son chemin vers la lumière », cela explique ce léger changement d’attitude, l’écrivain Richard Wenk nous offre un scénario plus axé sur les personnages, donnant le temps à McCall pour réfléchir aux actes horribles de son passé. Mais après les pensées viennent les actes et Vincent (Andrea Scarduzio) le chef de la Camorra va vite lui rappeler tout cela, avant que n’entre en scène une nouvelle alliée, l’agent de la CIA Emma Collins. Près de 20 ans après Man on Fire (du regretté Tony Scott en 2004), Denzel Washington retrouve Dakota Fanning qui incarne Collins. Des retrouvailles qui manquent de saveurs, son personnage est littéralement mis au second plan et manque de personnalité. Ses dialogues sont plutôt fades, elle passe le plus clair de son temps à reprendre les termes employés par McCall, c’est vraiment dommage. De son côté, Denzel domine largement les débats avec un sens tactique créant l’illusion qu’il sait tout à tout moment. Néanmoins, on sent le tueur impitoyable plus affecté émotionnellement et surtout physiquement par rapport à ses aventures précédentes, il y a moins de combat et d’os brisés, on a le sentiment que le justicier commence à s’essouffler.


Fuqua filme une violence brutale et ne lésine certainement pas sur le sang, avec son directeur de la photographie Robert Richardson il a cherché le plus d’hémoglobine possible. Résultat concluant grâce à l’aide des prises de vue qui leurs permettent de nous montrer des artères rompues, un canon dans l’œil ou encore des couteaux pénétrant dans des visages. A côté de cette violence le réalisateur dépeint la vie à la campagne italienne, composée de vendeurs de chapeaux, de poissonniers conviviaux et de défilés religieux, le tout avec une vision indéniablement américaine. Pour leur cinquième collaboration, Fuqua et Washington tiennent leurs promesses permettant à Robert McCall de recevoir un final digne de ce nom avec un dernier chapitre complet, le tout en restant fidèle aux fondements de la saga. Ce dernier volet conserve le même ADN avec de l’action sauvage, un style visuel et une manière assez spectaculaire de filmer l’action. Une belle façon de clôturer ce chapitre.

Titre Original: THE EQUALIZER 3

Réalisé par: Antoine Fuqua

Casting: Denzel Washington, Dakota Fanning, David Denman

Genre: Action, Thriller

Sortie le: 30 août 2023

Distribué par: Sony Pictures Releasing France

TRÈS BIEN

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