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SYNOPSIS : Rand pensait avoir détruit le Ténébreux, le mal n’a quant à lui pas disparu et cette deuxième saison va voir apparaitre de nouvelles et anciennes menaces. Ces forces obscures sont à la recherche des jeunes amis des Deux Rivières, désormais dispersés à travers le monde. La femme qui les a trouvés et guidés est désormais impuissante et ne peut plus leur venir en aide. Le groupe d’amis doit trouver d’autres sources de force : en chacun d’entre eux, ou en eux-mêmes, dans la lumière… ou dans l’obscurité.
L’aventure de Prime Vidéo à travers l’Heroic Fantasy continue en ce début septembre 2023, alors que le démarrage de l’adaptation télévisuelle du Seigneur des Anneaux a subit un coup face à une réception publique assez tiède, et que de son côté, celle de La Roue du Temps a tracé sa route dans le catalogue de la plateforme, suffisamment soutenue pour obtenir une saison 2. L’œuvre de Robert Jordan, pavé technique de 14 volumes centré sur la notion de destinée, a dans sa première saison réussi à explorer un univers certes fortement inspiré des écrits de Tolkien, mais intéressant à suivre à plein d’égards, notamment à l’orée de ses protagonistes. Cette deuxième salve d’épisodes, bien plus maîtrisée dans ses visuels et dans l’exécution de ses effets spéciaux, raccroche avec les évènements de la fin du dernier épisode en date, une petite ellipse en bonus. On y retrouve la bande des Deux-Rivières, toutes et tous séparés alors que l’identité de la réincarnation mystérieuse du Dragon (le Héros destructeur ou sauveur du Monde) est révélée. Rand, exilé volontairement loin de ses amis, tente de refaire sa vie à Cairhien, alors que Nynaeve et Egwene sont entraînées comme novices à la Tour Blanche, que Perrin fait face, lors d’une mission, à sa véritable nature, et que Mat est gardé sous haute surveillance par l’Aes Sedai Rouge Liandrin. Enfin, le lien entre Moiraine et Lan est endommagé par le Pouvoir Unique et les pousse à partir chacun de leur côté…

De cet assemblage complexe de personnages, de sous-intrigues, de relations et de termes techniques qui évoquent les belles heures de l’Heroic Fantasy classique, le showrunner Rafe Junkins continue de tirer un récit imbriqué, invitant les notions de destinées, de pouvoirs intérieurs et d’interdits magiques pour conter les aventures multiples de sa bande de guerriers en tous genres. Si le démarrage de cette deuxième saison est pesée par ses 2 premiers épisodes – obligatoires remises à niveau explicatives et initiatiques pour pouvoir poser les contextes et les enjeux de toute la saison – et par leur durée un peu trop étirée (plus d’1h chacun), c’est dans l’épisode 3 que l’intérêt de cette suite pose enfin ses valises chez le spectateur, via l’intrigue conférée à Nynaeve. L’ex-Sage-Dame des Deux-Rivières, arrachée à son village au début de son intrigue, est ici installée comme novice à la Tour Blanche – d’ailleurs novice la plus prometteuse depuis des années, attirant les questionnements et les intérêts de toutes les Aes Sedai.

Dans l’épisode 3, Nynaeve est soumise à l’Épreuve des Arches, une initiation pour faire d’elle une Aes Sedai, et cet arc narratif est une excellente étude du personnage, tout en proposant à l’image une intrigue au sous-texte mystique et personnel qui pousse la série vers une émotion très habilement distillée. Les autres personnages ne sont pas en reste, même si certains sont pour le moment privilégiés à l’écran. Egwene, par exemple, traverse le deuil de Rand qu’elle pense disparu après son voyage vers l’œil du Monde et fait face à un mélange de jalousie et d’attachement envers Nynaeve, alors qu’elle se lie d’amitié avec une nouvelle novice. Lan et Moirane, dont le lien mystique s’est vu écharpé par sa rupture à la fin de la saison précédente, se trouvent séparés par la tournure des évènements, provoquant chez le Champion des questionnements intenses sur sa place dans le Monde. Ces éléments, purement dans la lignée de l’univers établi dans les épisodes précédents, servent alors un récit hautement fantastique, toujours aussi prometteur bien qu’un peu passif dans ses phases d’introduction, et toujours aussi timide dans son envie d’innover dans le genre.

Toutefois, cette saison 2 montre une nette amélioration visuelle, notamment dans ses décors, ses effets spéciaux et ses scènes d’action, se laissant même parfois aller à une violence graphique inattendue. Même si, avec seulement 4 épisodes vus pour l’écriture de cette critique, il est encore trop tôt pour attester de l’équilibre de cette saison, ce démarrage reste suffisamment solide et élégant pour garder la promesse de sa première salve d’épisodes, tout en élargissant l’univers connu et les mécanismes qui contrôlent la fameuse Roue du Temps. Le casting est toujours aussi sympathique et investi de sa mission (les 5 meneurs de jeu Zoë Robbins, Madeleine Madden, Josha Stradowski, Marcus Ruttherford et Barney Harris, la mystérieuse et ambitieuse Kate Fleetwood, et le très photogénique duo Rosamund Pike/Daniel Henney), et contribue à faire de cette deuxième saison un petit bonbon de Fantasy, toujours dans les traces de pas de Tolkien et encore trop en retrait pour véritablement et durablement retenir l’attention sur elle, mais assurant pour les amateurs de hiérarchie magique matriarcale, de monstres mystiques, de sous-intrigues un brin soap-opéresques et de pouvoirs enfouis dans les destins tissés de ses héros ordinaires une aventure solide et intrigante dont on guettera la suite des évènements avec un œil intéressé.
Crédits : Prime Video








































































































































