Critiques Cinéma

LES ÉVADÉS DE LA PLANÈTE DES SINGES (Critique)


SYNOPSIS : Cornélius et Zira parviennent à retourner vers le passé, et débarquent au 20e siècle à Los Angeles. Ils y subissent les mêmes tourments que Taylor sur la « planète des singes », et découvrent petit à petit quels événements conduiront à la fin de la civilisation humaine et à la domination simienne… 

Un an, c’est la durée qui sépare les sorties du film Le secret de la planète des singes, de ce troisième volet, Les évadés de la planète des singes et comme nous l’avons déjà vu dans beaucoup de cas, un délai aussi court peut être de mauvaise augure. Et pourtant, même s’il n’est pas exempt de défauts, après l’échec du second film, ce troisième opus redonne un nouveau souffle à une saga qui semblait (déjà) avoir atteint sa fin définitive.
Lorsqu’on proposa au scénariste Paul Dehn d’écrire la suite, il fut confronté à un problème de taille, Le secret de la planète des singes avait fait exploser la planète éponyme et il semblait impossible de revenir en arrière. Ne pouvant écrire dans cette continuité, il eut une solution astucieuse et élégante, permettant de faire redécoller la franchise vers des horizons complètement différents et inattendus. Les évadés de la planète des singes détermine les événements futurs avec une logique de précision indiquant également la direction dans laquelle le reste de la franchise va pouvoir se diriger, c’est d’ailleurs le seul des cinq films originaux qui a été délibérément écrit sans fin (définitive) pour laisser entrevoir une possible suite.

Il s’agit ici d’un retour du futur car contrairement aux deux premiers volets, on ne parle plus de voyage en 3978, mais un retour à la réalité en 1973. La première scène est similaire aux deux premiers volets, elle s’ouvre avec un vaisseau spatial découvert à la dérive dans les eaux au large de la côte californienne. Mais ce coup-ci ce ne sont pas trois humains mais trois singes qui en ressortent. Nous avons la bonne surprise de voir arriver en 1973, Zira (Kim Hunter), Cornelius (Roddy McDowall, de retour après son absence remarquée dans le deuxième épisode) et Milo (Sal Mineo pour son dernier rôle au cinéma). On apprendra par la suite qu’ils ont réussi à échapper à la destruction de leur monde (la bombe nucléaire du 2ème volet) en empruntant le vaisseau spatial de Taylor.

Le film possède deux moitiés bien distinctes sur la forme comme sur le fond, on commence sur une note de douceur, avec nos trois protagonistes qui s’émerveillent devant la civilisation humaine, les voitures, les buildings etc… Zira essayant de nouveaux vêtements, prenant du champagne et Cornelius essayant un costume. C’est véritablement un contraste avec les précédents volets, on en profite pour découvrir la relation partagée entre Kira et Cornelius, ils prennent du bon temps, voient la vie en rose, le cœur léger ils sont traités comme de véritables stars. Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin, et le témoignage devant le comité d’enquête gouvernemental de Zira sera crucial, elle va révéler le destin de la planète. Soudain les singes sont perçus comme une menace pour la domination de la race humaine. De plus, apprenant que Zira est enceinte, ils en viennent à être considérés comme une menace possible, et ces peurs sont exploitées par un candidat présidentiel ambitieux joué par Eric Braeden. La charmante légèreté passée laisse place à un portrait sinistre de la paranoïa. L’intrigue est donc une totale inversion avec celle du film original, cette fois-ci ce sont les singes intelligents qui doivent survivre dans un monde gouverné par les hommes. McDowall et Hunter forment le noyau émotionnel du film, leur naïveté enfantine contraste fortement avec Braeden, le méchant scientifique froid, sans émotion et totalement impitoyable.

Il y a une petite satire qui pointe du doigt le cœur sombre et complice du gouvernement américain alors qu’ils débattent d’une extermination définitive des singes intelligents et des implications morales du meurtre d’innocents pour empêcher de futures atrocités. Le film se laisse aller à plusieurs clins d’œil fort sympathiques, notamment celui de la poupée parlante de la fin du premier film. Mais il comporte néanmoins plusieurs incohérences. Comment Zira et Cornelius ont-ils réussi à récupérer le vaisseau spatial de Taylor qui était hors service au fond du lac ? Comment en savent-ils autant sur une civilisation humaine antérieure à la leur ? Il n’en reste pas moins une très bonne suite, qui a le mérite de relancer la franchise vers de nouveaux horizons. Cet opus est même considéré par les puristes comme la meilleure des suites de La Planète des singes.

Titre Original: ESCAPE FROM THE PLANET OF THE APES

Réalisé par: Don Taylor

Casting : Roddy McDowall, Kim Hunter, Bradford Dillman

Genre: Science Fiction, Aventure

Sortie le: 18 Août 1971

Distribué par: –

TRÈS  BIEN

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