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SYNOPSIS : Égaré dans l’espace-temps, un engin spatial américain s’écrase en 3978 sur une planète inconnue. Les astronautes Taylor, Landon et Dodge découvrent que les hommes primitifs de cette planète mystérieuse sont placés sous le joug de singes très évolués…
La planète des singes fait partie des premières franchises de science-fiction américaine à connaître un succès certain. En effet, à bien des égards, cette saga a développé un modèle utilisé par de nombreux projets de science-fiction ultérieurs (tels que Star Trek notamment). Le début de cette aventure est initié par le producteur Arthur P.Jacob qui va alors confier l’adaptation du livre de Pierre Boulle à Rod Serling. Jacob prospecte plusieurs sociétés et essuie beaucoup de refus, le projet est trouvé trop risqué, inintéressant et surtout irréalisable, comment faire parler des singes ? Afin d’apporter de l’eau à son moulin, il se devait d’attacher une étoile à son projet ambitieux. Cette étoile sera incarnée par la présence de Charlton Heston qui a d’emblée aimé le scénario et qui s’est empressé d’accepter, en lui proposant également le cinéaste avec qui il venait de tourner Le Seigneur de la guerre : Franklin J. Schaffner. Malgré cela rien ne garantissait le succès et les studios n’étaient toujours pas enthousiastes. Néanmoins, après avoir vu les essais maquillages des singes, la 20th Century Fox finit par accepter et le tournage put (enfin) voir le jour.

Le film s’ouvre sur le monologue du colonel George Taylor (Charlton Heston) qui clôt son rapport final à l’intérieur d’un vaisseau spatial avec des mots qui, ironiquement, ne s’appliqueront qu’à lui : « Vous qui me lisez êtes d’une race différente « . Il part ensuite rejoindre ses camarades dans un sommeil profond. Quelques temps plus tard, leur vaisseau s’écrase sur une planète inconnue. Taylor accompagné de Landon (Robert Gunner) et Dodge (Jeff Burton) partent explorer leur nouveau monde, à la recherche de nourriture et d’eau. Bientôt, ils découvrent d’autres humains, muets et traités comme des esclaves par des singes. Alors que ses deux camarades connaissent un horrible destin, Taylor est capturé lors d’une chasse et perd l’usage de sa voix. Il sera sauvé d’une opération médicale grâce à l’intervention de Zira (Kim Hunter) et Cornelius (Roddy McDowall), tous deux persuadés qu’il est plus intelligent que la plupart des êtres humains et qu’il peut prouver leur théorie de l’évolution selon laquelle l’homme est le chaînon manquant. Une thèse qualifiée d’hérésie par le docteur Zaius (Maurice Evans) un orang-outan faisant partie des chefs d’État, qui milite en faveur du génocide humain. Taylor va choquer toute la population en retrouvant sa voix à temps pour les maudire avec une phrase marquante : « Enlève tes pattes puantes de moi, sale singe « . Pour faire taire à la fois Taylor, Zira et Cornelius un procès sans droit est mené. Puisque l’opinion du Dr Zaius a plus de poids, le destin de Taylor est scellé. Mais avant qu’il ne puisse être tué, ses protecteurs orchestrent une évasion et accompagnent Taylor dans la « zone interdite ».

Dans cet univers, la hiérarchie est de mise et on découvre l’organisation de cette planète et de ses habitants. Il y a une structure sociale basée sur les espèces, les chimpanzés sont les scientifiques et les penseurs, les orangs-outans sont les politiciens et les gorilles sont les guerriers. Des trois, les chimpanzés sont clairement les plus bas sur l’échelle sociale. Quand Cornelius dit à Zira « je croyais que nous en avions fini avec ça « , en parlant de la différence de traitement entre chimpanzés et orangs-outans, on comprend clairement qu’il s’agit d’une critique sociale qui vise la mentalité raciste qui imprégnait une partie importante des États-Unis à l’époque. Outre le racisme, le film dénonce indirectement la politique militaire du gouvernement contre la guerre au Vietnam, un conflit qui était de plus en plus controversé pendant la production du film. L’un des derniers thèmes fort évoqués c’est évidemment contre le nucléaire, lors des scènes finales. Il montre aussi une attitude très sévère des singes envers les hommes, leurs animaux domestiques, qui ne savent pas parler et qui, pour eux, ne sont dotés d’aucune intelligence. Aux travers de cela, on comprend que le film cherche à montrer la véritable cruauté des hommes envers les animaux.

Du côté de la distribution, Heston possède toujours son charisme abondant et sa présence à l’écran n’a aucun mal à embarquer les spectateurs à ses côtés pour vivre la découverte de cette nouvelle planète avec lui, il réalise une excellente prestation. Kim Hunter (Un tramway nommé Désir) de son côté, incarne avec brio Zira, elle projette de la compassion, de la curiosité, une sensibilité et de l’espoir. Roddy McDowall, qui deviendra lié à cette saga pour plusieurs films, incarne parfaitement ce jeune clairvoyant, prêt à faire des compromis pour démontrer ses théories. Il démontre dans plusieurs scènes qu’il maîtrise parfaitement le maniement du maquillage. Ces derniers ont été conçus pour simuler de manière réaliste les traits des singes permettant aux masques de converger vers les plis naturels du visage. Les costumes et le maquillage leurs permettent de ressembler à des singes avancés, pas seulement à des hommes en costume de singe. C’est l’une des clés du succès, il fallait que les singes soient suffisamment crédibles pour que nous les prenions au sérieux. Côté réalisation, l’influence de Schaffner sur le film est évidente, il apporte un sens de grandeur, le tout en traitant le sujet sérieusement. Les premières scènes du film alors que les astronautes explorent la planète nous montrent sa méticulosité. En utilisant des prises de vue aériennes et de longs plans, ils arrivent à montrer la désolation des hommes à la recherche de toute forme de vie. Le film se termine en apothéose avec une image forte nous offrant l’une des fins les plus célèbres de l’histoire du cinéma. Cette conclusion a été choisie plutôt qu’une autre, dans laquelle Nova donnait naissance à un enfant. La scène finale n’appartient pas au livre original et a été rajouteée par Rod Serling à l’écriture de son scénario, on ne peut que l’en remercier ! Comme la plupart des bonnes histoires de science-fiction, le film combine action, aventure, suspense et décors futuristes mais pour le différencier des multiples films de ce genre, il aborde aussi des thèmatiques très fortes. Le film a été très bien accueilli par la critique et le public. Après ce succès, La Planète des singes donna naissance à quatre suites mais également une série télévisée de courte durée, un dessin animé, d’innombrables livres et bandes dessinées. Un film qui a marqué les générations.

Titre original: PLANET OF THE APES
Réalisé par: Franklin J. Schaffner
Casting: Charlton Heston, Roddy McDowall, Kim Hunter …
Genre: Science Fiction, Drame
Sortie le: 26 Avril 1968
Distribué par : –
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Catégories :Critiques Cinéma, Les années 60








































































































































